Parce que la panne, ça n'arrive pas qu'aux autres. Mais aussi et surtout parce que, vos voitures étant bien préparées, ce qui vous arrive n'est sans doute pas très grave, voici une petite méthode bien pratique pour déceler l'origine du problème qui vous immobilise et repartir sans même avoir eu besoin de faire appel à l'assistance.
Commençons par éliminer les sources de dysfonctionnement les plus bêtes :
– « Mon levier de vitesses est-il bien au point mort ? »
– Si oui, « ai-je bien bien reconnecté le coupe-circuit ? »
– Si oui, « ai-je de l’essence ? »
1. Circuit de charge
Ces points vérifiés, passons à la batterie. Est-elle bien chargée ? Pour s’en assurer, deux solutions :
– A l’aide d’un voltmètre, prendre la tension aux bornes de la batterie (elle doit être comprise entre 5 et 6 V pour une batterie de 6 volts, et entre 11 et 13 V pour une batterie de 12 volts). Si le voltage est inférieur à ces valeurs, on pourra démarrer avec des pinces, recharger la batterie ou la remplacer.
– Sans voltmètre, une fois le contact mis, si les voyants apparaissent faibles, il y a une forte probabilité que le courant délivré par la batterie soit trop faible. Pour s’en convaincre, allumer les phares. Si les voyants baissent encore d’intensité, il n’y a plus de doute.
Si la charge apparaît bonne, « dans quel état sont les connexions entre la batterie et le démarreur ? » Celles-ci peuvent être mal serrées ou oxydées, le fil d’excitation du démarreur peut être desserti ou coupé
2. Circuit de démarrage
– Dans le cas d’un démarreur à tirette, vérifier que le levier d’entraînement n’est pas desserré ou que le câble de commande n’est pas détendu.
– Dans le cas d’un démarreur à commande électrique par solénoïde, s’il n’émet pas un “clic” lorsque vous tournez la clé, le problème vient du lanceur du démarreur. Il faudra le déposer et remplacer le solénoïde. Si votre moteur peut être lancé à la manivelle, essayer de le même en marche. S’il part, c’est que le circuit électrique du démarreur présente un défaut. Même constatation si le moteur part lorsque la voiture est poussée.
• Le démarreur fait “clic” lorsque vous tournez la clé : le problème vient des charbons qui sont sans doute trop usés. Si c’est la première fois que ce dysfonctionnement se produit, essayer de taper vigoureusement le corps du démarreur à l’aide d’un manche en bois, de marteau par exemple, côté collecteur. Vous décollerez ainsi la poussière de charbon et pourrez ainsi démarrer.
– Le démarreur tourne, mais il n’entraîne toujours pas le moteur : des dents de la couronne du volant moteur sont usées ou cassées, ou le pignon du démarreur peut avoir des dents usées ou cassées. Dans ce cas, il faudra déposer le démarreur et vérifier l’état des dents.
– Le démarreur tourne, mais il n’entraîne pas suffisamment le moteur pour qu’il puisse démarrer (il fait “ouin-ouin”) : le contacteur de démarreur est sans doute détérioré.
– Le moteur est entraîné normalement, mais il ne démarre toujours pas ! Le problème se situe ailleurs.
3. Circuit d’alimentation
– Sur les modèles équipés d’un starter manuel, vérifier que le starter est bien tiré.
– Sur les modèles qui en sont équipés, vérifier que le robinet d’essence n’est pas fermé.
– Vérifier qu’il y a suffisamment d’essence dans le réservoir.
– Vérifier que l’essence arrive bien au carburateur : débrancher la durit d’essence à l’entrée du carburateur, la plonger dans une gamelle, et actionner le démarreur. Si l’essence n’arrive pas :
• Vérifier que la mise à l’air libre du réservoir n’est pas bouchée. Pour s’en assurer, rebrancher la durit d’essence à l’entrée du carburateur, ouvrir le bouchon de remplissage et faire démarrer le moteur. S’il se met en route, vous avez trouvé la source de la panne.
• Vérifier que les canalisations d’essence ne sont pas bouchées ou que le filtre à essence n’est pas obstrué.
• Débrancher la durit d’essence en entrée de pompe à essence, aspirer et la plonger dans une gamelle. Si de l’essence coule, la pompe à essence est désamorcée ou défectueuse : prise d’air à l’aspiration à cause d’une membrane crevée, percée ou poreuse ou organe de commande cassé ou grippé (levier ou axe). Dans le cas d’une pompe à essence électrique, vérifier qu’elle est bien alimentée par le circuit électrique.
– Si l’essence arrive normalement au carburateur :
• S’assurer que le filtre à essence, à l’entrée du carburateur, n’est pas bouché. Si c’est le cas, le nettoyer et le souffler (une bombe d’air comprimé doit faire partie de l’équipement de base).
• S’assurer que le pointeau du carburateur n’est pas coincé ou que le flotteur n’est pas percé ou coincé : brancher un tuyau à l’arrivée d’essence et souffler dedans. Si l’air ne passe pas, il faudra procéder à la réfection du carburateur. Si l’air passe, c’est que l’essence passe également. Le problème n’est donc pas là. Rebrancher la durit d’arrivée d’essence.
• S’assurer que le volet de starter n’est pas resté en position ouverte, ou, dans le cas d’un starter à glace, que la rotation de celle-ci se fait bien. Dans le cas d’un starter automatique ou à eau, s’assurer que le bilame n’est pas cassé.
• Vérifier que les gicleurs et les ajutages ne sont pas bouchés. Les déposer et les souffler. Tout va bien ? On s’intéresse donc au circuit d’allumage.
4. Circuit d’allumage
Cette fois, il faut déterminer d’où peut provenir une éventuelle coupure qui empêche l’inflammation du mélange gazeux. Un circuit d’allumage est composé, outre de la batterie (mais on est déjà assuré qu’elle est correctement chargée), d’une bobine qui transforme le courant primaire 6 ou 12 V en courant haute tension (10.000 à 15.000 volts), d’un ensemble rupteur-condensateur qui canalise le courant primaire, d’un rotor qui distribue le courant aux bougies dans l’ordre d’allumage préconisé par le constructeur, d’un faisceau électrique qui relie la bobine à la tête d’allumeur et la tête d’allumeur aux bougies, et les bougies. Le contrôle se fait donc dans cet ordre, de la batterie vers les bougies.
A. Bobine
Déposer la tête d’allumeur. Débrancher le fil central de l’allumeur qui relie la tête à la bobine, repousser la protection caoutchouc et amener l’extrémité de ce fil à 5 mm environ de la culasse, en veillant à ne pas l’approcher des organes d’alimentation. Actionner le démarreur. Si aucune étincelle n’est visible : la bobine peut être défectueuse, ou le fil qui va de la bobine au rupteur est coupé ou mal raccordé. Si ça n’est pas le cas, vérifier les vis platinées ou rupteur : les contacts sont peut-être oxydés ou défectueux. Dans ce cas, procéder à leur désoxydation en utilisant une petite lime ou un peu de toile émeri (mais ce sera une solution provisoire) ou à leur remplacement.
B. Allumeur
Si une étincelle jaillit, on peut éliminer la bobine comme source du problème et s’intéresser de plus près à l’allumeur. Mettre le contact et, avec la pointe d’un tournevis, agir sur le linguet mobile des vis platinées pour que les grains s’écartent.
– Si une étincelle couleur légèrement orangée apparaît entre les grains de contact des vis platinées : le condensateur est défectueux et il faudra le remplacer.
– Si une étincelle couleur bleue apparaît : contrôler l’écartement des vis platinées qui, en général, est de l’ordre de 0,40 mm. Et vérifier le calage de l’avance à l’aide d’une lampe témoin.
– Si vous constatez des traces d’humidité dans la tête d’allumeur : utiliser un chiffon, un sèche-cheveux ou un briquet (attention à bien en éloigner la flamme) pour bien sécher l’intérieur.
– Si vous constatez une trace de fêlure sur la tête d’allumeur : remplacer la tête.
– Si vous constatez que le charbon ou toucheau est usé ou cassé : remplacer la tête (sur certains modèles, il se peut également que le toucheau soit simplement mal réglé).
– Si vous constatez la présence de traces d’oxydation sur les contacts de la tête d’allumeur : les gratter à l’aide d’une lame de tournevis.
– Si vous constatez la présence de traces d’oxydation dans les trous de fils de bougie : les désoxyder à l’aide d’une toile émeri enroulée autour d’une lame de tournevis.
– Si la tête d’allumeur est en bon état, vérifiez l’état de la connexion du doigt d’allumeur (la partie en laiton). Si vous constatez des traces charbonneuses, les désoxyder. Si elles sont importantes, c’est signe que le toucheau ou charbon, au centre de la tête, n’est plus en contact avec le rotor (il se crée un arc électrique dans la tête d’allumeur qui use prématurément le charbon). Phénomène surtout observé sur les doigts d’allumeur SEV dont le charbon n’est pas monté sur ressort mais fixe, la partie en laiton du rotor assurant l’effet ressort. Remplacer le doigt d’allumeur.
C. Bougies
Vérifier d’abord l’état des fils qui relient la tête d’allumeur aux bougies. Dans quel état sont les connexions ? Un des fils est-il coupé ? Pour s’en assurer, outre le contrôle visuel, on peut déconnecter une des bougies, amener l’extrémité libre du fil à 5 mm de la culasse, en veillant à ne pas l’approcher trop près des organes d’alimentation et actionner le démarreur.
– Si aucune étincelle ne jaillit, le fil de bougie est vraisemblablement coupé ou mal connecté. Procéder ainsi pour toutes les bougies.
– Si une étincelle jaillit : le problème est peut-être dû à un mauvais écartement de l’électrode de bougie. Déposer la bougie et régler cet écartement, généralement de 0,6 mm. Profitez-en pour resserrer le connecteur (vous éviterez ainsi toute perte de puissance à l’étincelle) et contrôler l’état de la porcelaine (si celle-ci est fêlée, la bougie est morte).
Quand une bougie est défectueuse, le moteur boîte. Pour trouver la bougie malade, moteur tournant, prendre une pince isolée et débrancher un fil de bougie. Si le rythme du moteur change (le boitement s’accentue), la bougie est bonne. Si rien ne se passe, la bougie est défectueuse. Procéder ainsi pour toutes les bougies.
Les bougies sont en bon état et le moteur ne démarre toujours pas ? Serait-ce lui le fautif ?
5. Moteur
A. Bougies
– Mauvais serrage d’une ou plusieurs bougies : absence de joint ou joint en mauvais état ou filet arraché.
– Si la bougie apparaît calaminée : brosser l’électrode à l’aide d’une petite brosse à bougie et régler l’écartement de l’électrode.
– Si la bougie apparaît humide, trois cas de figure possibles :
• si c’est de l’essence : les bougies sont noyées, il faut donc les remplacer ou les sécher avec un briquet. Ce n’est donc pas très grave.
• si c’est de l’huile : le niveau d’huile moteur est trop élevé. Contrôler le niveau à l’aide de la jauge. S’il dépasse le niveau Maxi à la jauge, il faudra en retirer ! Si le niveau à la jauge est compris entre Mini et Maxi, le problème vient du haut moteur, les guides de soupapes laissant passer l’huile (c’est très rare).
• si c’est de l’eau : vous avez gagné le gros lot parce que vous avez claqué un joint de culasse ! Là, c’est clair, vous n’êtes pas prêt de partir !
B. Compression
Les bougies présentent un aspect tout à fait normal et ça ne démarre toujours pas ? Ça se complique sérieusement. Appelez l'assistance...
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