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PISTE - Etape 2 : Tunis / Matmata
Comme d'habitude, le démarrage est difficile. Pas par les pannes (0 au compteur), mais par la longueur de l'étape et l'heure tardive de départ. Pour cause de léger retard à l'allumage pour le bateau. Et encore, nous serions malvenus de nous plaindre. Il paraît que le port de Marseille est en grève. Encore et toujours. Crétin de pays où l'on passe son temps à empoisonner les bonnes gens pour défendre quoi ? Sans doute encore quelque privilège. En ces temps de disette, ça la fout mal. Bon, n'épiloguons pas, nous venons d'entrer dans un pays où l'on sait se tenir, s'entraider, vivre de rien, profiter de tout. Où l'on partage, vous savez ce petit truc de rien du tout qui permet de se sentir un zeste humain.




Donc, pas de panne pour le groupe. Juste pour un local, en rade d'essence au sommet d'une sacrée montée, à quelques kilomètres de Matmata. Que croyez-vous que nous avons fait ? N'écoutant que notre bon cœur, nous nous sommes arrêtés pour découvrir que le pauvre gars avait une femme et trois enfants en bas âge dans la voiture. Il faisait nuit. Il passe deux pelés et trois chèvres sur ce bout de route. Nous étions son, comment dire, espoir ? Une bouteille découpée comme entonoir, quelques litres d'essence versés dans le réservoir et il ne savait plus comment nous forcer la main pour venir partager le repas du soir avec lui, son épouse et ses délicieux bambins. Voilà, c'est ça l'échange dont on parle. Tu donnes trois fois rien, on te le rend au centuple. Qu'elle est belle l'humanité quand elle se comporte de la sorte.
Donc, pas de panne pour le groupe. Ce n'est même pas drôle. Et tout le monde à bon port, pour la plupart déjà couché à l'heure où je vous écris, seul ou presque dans le hall de l'hôtel où l'assistance est la dernière à arriver, le camion et le débarquement des Iltis ayant fait prendre encore un peu plus de retard. Ah non, j'oubliais, notre Guéguette nationale n'en fait, une fois encore, qu'à sa tête. Elle est à la bourre, parce qu'elle s'est arrêtée manger du mouton grillé sur le bord de la route avec Martine et Nina, les Taris et leur Pinzgauer qui, déjà, se traîne. Elles vont donc arriver à pas d'heure, on nous les annonce une heure derrière le bon dernier... Mais comme elles n'auront pas faim, pas de souci...




Donc, pas de panne pour le groupe. Et une bonne nouvelle. Durant tout le trajet en bateau, tout le monde s'est évertué à expliquer à Patrick Maurice que sa Dyane, ben ça le ferait pas. Et que c'est bien dommage, alors qu'il reste des Iltis libres. Ça l'a travaillé, le Patrick. Et au débarquement, ni une ni deux, il a troqué son Acadiane contre un Iltis. Et vous savez quoi ? Il a la banane ce soir. « Je ne suis même pas dépaysé ! Moi qui croyais qu'une Acadiane ça faisait du bruit, je n'avais rien vu ! L'Iltis c'est bien pire. Dis, les boules Quiès, c'est où qu'on les trouve ? »
Donc, pas de panne pour le groupe. Demain, briefing à 9h30 pour le début des choses sérieuses. Une vraie grasse matinée bienvenue, après 7 heures de route à affronter des conducteurs qui confient à Allah leur survie et la vôtre. Le bonheur quoi !

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