Your browser does not support JavaScript!
Etape 12 - PREVEZA / IOANNINA
Ce soir, nous allons nous faire pourrir à l'occasion du briefing. Nous avons, comment dire, légèrement foiré le road-book. Un décalage entre les indications et les figurines, plus des kilomètres oubliés. Un curieux mélange qui ressemblait à un sacré piège et a valu quelques engueulades mémorables entre pilotes et co-pilotes. Quelques divorces sont donc en prévision, malgré l'apéro que nous avons payé pour limiter les dégâts. Bon, en même temps, c'est la première fois, depuis le début du rallye, que nous nous trompons. Mais nos aventuriers, habitués à la précision quasi métronomique de nos road-books, ne nous pardonnent rien. Pour un peu, certains nous auraient lapidé en place publique. Nous ne sommes pas infaillibles, heureusement. Et c'est pour cette raison que nous demandons à tous de se munir d'une carte routière du pays. Justement pour pallier d'éventuelles erreurs... Comme dit si justement Angelo, « ce ne sont pas des vacances all-inclusive, il faut brancher le cerveau ». Certains n'ont d'ailleurs pas du tout suivi le road-book, naviguant à la carte pour découvrir des paysages magnifiques sur la route des ponts qui mène aux gorges de Vikos.
Nous, nous n'avons pas vu que le road-book était un rien dans le désordre. Nous étions restés à Préveza pour résoudre le problème de roulements de la Spit de Bruno Monteil. Un peu avant 8h30, Vassilis, un employé de l'hôtel, nous attendait pour nous conduire en ville à la recherche des roulements et d'un tourneur. Une fois de plus, nous avons pu nous rendre compte que les Grecs sont débrouillards, et prêts à tout pour rendre service. Nous avons passé la matinée avec lui, passant d'un garage à un accessoiriste qui nous a fourni un roulement un rien trop petit (mais nous avons imaginé qu'avec deux frettes, il ferait l'affaire, faute de mieux), avant de partir à la recherche d'un tourneur. Chez le premier, pas de chance, le patron étant en goguette, l'employé n'ose pas prendre un boulot non prévu. Le deuxième est absent, parti faire une livraison (pour tout vous dire, son atelier est installé dans son garage, derrière sa maison). C'est donc dans une troisième officine que nous atterrissons. L'endroit jouxte un garage Daihatsu qui appartient à la même famille. Ici, l'on est tourneur depuis 1955, et l'on travaille en famille. Entre frères et cousins. D'ailleurs, la femme est là, une cousine débarque avec sa bambina, suivie par une ribambelle de gamins. Ca piaille tandis que nous essayons d'expliquer notre problème. Nous lui montrons le moyeu, l'arbre de roue qu'il faut rectifier, le roulement trouvé et qu'il faut adapter. Il se met à sourire, et à lever les yeux au ciel et disparaît. Moins d'une minute plus tard, il revient avec une boîte SKF et un roulement RLS8. Exactement celui qui était monté d'origine ! Incroyable ! Un problème de réglé. Reste celui du roulement à aiguilles intérieur. Il affirme pouvoir en trouver un, ainsi que le joint spi qui assure l'étanchéité. Nous lui disons que nous préférons largement une bague en bronze HR qui améliorera sensiblement la portée. Il sourit de nouveau, et nous demande de revenir deux heures plus tard. Ce que nous faisons. Il n'a pas trouvé le roulement à aiguilles et s'en excuse, mais la bague est tournée et prête à être montée au Scellbloc. Il n'attendait que nous pour valider la réparation. L'arbre a même été rectifié et un petit ajustage plus tard, l'affaire est réglée. Pour 68 euros. Et la Spit roule à nouveau... Ces aventures mécaniques sont décidément délicieuses. Ici, il n'y a pas de problèmes, uniquement des solutions. Si seulement tout pouvait être aussi simple en France !

A lire aussi