Your browser does not support JavaScript!
Etape 11 - OLYMPIE / PREVEZA
Au briefing d'hier au soir, Daniel s'est plaint de qu'il a cru être « l'odeur des vieux ». Depuis trois jours, il véhicule en effet deux de nos doyens. D'abord Gérard Leclère, ensuite Pierre Balavoine, leurs autos étant sur plateau pour réparation. « Dès que Gérard est monté à bord, j'ai cru deviner une odeur entêtante, raconte Daniel. Je suis bien élevé, je n'ai rien dit. Mais je n'en pensais pas moins. Quand ça a été au tour de Pierre, je me suis dit que c'étaient vraiment tous de vrais dégueulasses parce que l'odeur était de plus en plus forte, et de plus en plus insoutenable... Et puis, ce matin, ma biche a pris la voiture pour faire un peu de rangement et devinez ce qu'elle a trouvé. Un fromage qui pue ! Un truc genre Maroilles... C'est dégueulasse, ignoble... C'était ça l'odeur des vieux ! Je m'excuse d'avoir douté d'eux, mais j'espère que le coupable se dénoncera qu'on puisse lui rendre la pareille... ». Ce que Daniel a omis de dire c'est que, sur l'Adriatica 2008, un camembert avait fait toute la Croatie, chaque jour dans une voiture différente, chacun des participants s'évertuant à glisser l'ignominie dans une auto, sans que le propriétaire s'en aperçoive. Au final, c'est d'ailleurs Daniel qui avait gagné le pompon... Il s'était plaint que personne n'ait eu une idée du genre cette année. Ben voilà, c'est fait. Mais le plus drôle, ça a été ce matin, au petit déjeuner. Nous nous reniflions les uns les autres pour humer cette « odeur des vieux » que, par chance, personne n'a pu découvrir.
Après trois grosses journées de mécanique, c'était plutôt repos hier au soir et l'on avait demandé aux participants une pause pour que l'équipe puisse se reposer. D'autant que l'étape d'aujourd'hui était longue (310 km) et sans intérêt, si l'on excepte le pont à haubans de Patras (nous avons préféré emprunter le bac plutôt que le pont pour mieux le voir), et les lacs qui bordent la route. Chacun n'avait qu'un but, rallier au plus vite Préveza pour profiter d'un hôtel les pieds dans l'eau. Bien qu'ayant musardé sur le chemin pour goûter aux fraises goûteuses tout juste cueillies et vendues sur le bord de la route par les producteurs eux-mêmes, j'ai pu mesurer combien nos aventuriers étaient en fait de grands casaniers, adeptes du confort. Ils étaient tous au bord de la piscine, nonchalamment allongés dans des transats ou barbotant dans l'eau, sous un soleil qui n'annonçait QUE 35 °C ! Et certains étaient là depuis 14h ! Mais après tout, après 11 jours menés tambour battant, un peu de repos ne peut pas faire de mal.
Nous avons cependant eu notre panne quotidienne. Une fois de plus, c'est la Clenet qui s'est distinguée. Et ses amortisseurs pour être plus précis. Ce coup-ci, ce n'est pas l'attache supérieure qui a foiré, mais bien la fixation inférieure, l'axe étant passé à travers son logement pour entraîner avec lui le silentbloc et l'amortisseur ! Il faut dire que Philippe avait déjà noté que le système de fixation faisait bricolo et pas très sérieux. Sur le port face à Patras, à la descente du ferry, Pascal, Michel et Philippe ont donc entrepris de refaire cette fixation et de la renforcer. Encore une victoire pour notre équipe de choc qui ne chôme pas et qui, pour la première fois depuis le début du rallye, peut goûter aux douces joies de la piscine et de la mer. Car pendant que la croisière s'amure, il y en a qui bossent...
En fait, j'ai parlé trop vite. Tandis que nous nous relaxions tranquillement, la Spitfire des Monteil est arrivée en claudiquant, blessée à la patte ARG. Depuis déjà quelques jours, elle donnait des signes de fatigue, mais là, le mal est plus grave qu'il n'y paraissait. Ce n'est pas un simple caprice d'anglaise, mais bien le roulement à aiguilles intérieur de moyeu qui est explosé. Philippe l'a démonté et son verdict est sans appel. Ce qui veut dire que, dès demain matin, il va falloir recommencer à faire le tour des accessoiristes autos. Tiens, ça commençait presque à nous manquer cette chasse aux pièces. Mais là, ça devrait être plus simple, d'autant qu'on a appris comment on disait roulement en Grec. On dit « roulement » ! Car, aussi étonnant que ça puisse paraître, bon nombre de mots de mécanique ont été empruntés au Français... En l'attendant, nous aurons le temps de jeter un œil à la Karman des Carles-Vernet dont les stops restaient allumés en permanence, à la Clenet, à la Jaguar des Bignon qui cliquète un peu (nous en sommes tous là, nos autos cliquètent un pouillème, la qualité de l'essence sans le moindre doute, car le phénomène n'est pas permanent, et il apparaît souvent après un plein d'essence)...
Bref, la trève n'aura pas duré. Mais le moral reste au beau fixe. Avec nous, il n'y a jamais de problèmes, uniquement des solutions. A propos, la butée d'embrayage de la Caravelle va bien, le moteur de la Mercos aussi. Allez, je file à l'apéro désormais organisé chaque soir devant la remorque... Demain, nous remontons sur Ioaninna. Petite étape, mais qui devrait plaire...

A lire aussi