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Etape 3 - Tunis / Matmata
Ah, ça commence fort ! 8 heures de retard pour le débarquement. La SNCM ne fait décidément rien à moitié. Tarifs élevés, ponctualité zéro, et comme son homologue de la SNCF, on se bouche les yeux, les oreilles et la bouche pour ne surtout pas dire ce qu'il se passe. Nous avions choisi cette compagnie, il faut bien le dire, comme dernier recours, et parce qu'elle offrait un horaire d'arrivée qui nous permettait de rallier Matmata sans trop devoir courir. La compagnie tunisienne pouvait pourtant nous proposer le Carthage que nous connaissons bien, mais il devait ariver vers 12h30 à Tunis et ça nous semblait un peut court. Tant pis, nous étions-nous dit, on va casser la tirelire et croiser les doigts, et après tout la SNCM ce ne doit pas être si mal que ça. Fatale erreur. 1h30 de retard au départ sans la moindre explication. Mais on nous assure que ça va bien se passer, que le ferry arrivera bien à l'heure le lendemain matin. On se couche confiants. La mer gonfle, enfle, c'est tempête à bord et dans les cabines. Au petit matin, réveil tôt... Les mines sont défaites, les visages blancs. Ca tangue toujours un peu, mais on se dit qu'il n'y a plus qu'une petite heure à tenir et là, on apprend que, ben non, finalement on aura un peu de retard. Combien ? Un peu, trois fois rien. On nous assure qu'on arrivera pour 11h. OK, on prend notre mal en patience, on se dit que ça aurait pu être plus grave, qu'on aurait pu couler. Bref, on se marre encore. Jaune, mais on se marre. Arrive 11h, pas de port en vue, loin s'en faut. En fait, on est à plus d'une heure de la côte tunisienne. Comment est-ce possible ? Ben, encore un petit retard de rien du tout. Ca va s'arranger. Pratiquent la méthode Coué à la SNCM, et quand vous avez le malheur de demander des explications, on vous tourne le dos, méprisant, genre, t'es qui toi pour oser poser des questions ? On fait ce qu'on peut, et on peut peu... Bref, après quelques hurlements bien sentis et un vent de révolte (mutinerie ?), on consent à nous lâcher que, ayant pris du retard dès Marseille, on s'est fait griller la politesse par le Carthage, parti huit heures après nous, et qu'il est prioritaire dans le port de la Goulette. Résultat, il faut attendre qu'il ait déchargé ses passagers ! Combien de temps ? Une petite heure, mes bons amis, ça ne sera rien du tout. Tu parles ! On a fini par débarquer à 16h30. Heureusement que l'Office du tourisme a fait accélérer les choses, car les formalités de police n'ont pris que 30 minutes. A la douane, on est passés en ordre dispersés et là, on fonce sur Matmata, 430 bornes, en pleine nuit, tu parles d'un plaisir !

Dans le groupe, il y a cependant des petits veinards. Nous autres, qui sommes partis hier d'Orly, en avion, pour rejoindre Monastir. Nous avions prévu d'attendre le groupe à Kairouan avant de descendre sur Matmata aujourd'hui. Vue la tournure prise par les événements, nous avons précipité le mouvement et nous avons rejoint la ville troglodyte. Au passage, nous avons fait quelques photos de trucs sympas (les bidons d'essence sur le bas-côté, moitié prix par rapport au marché officiel qui est déjà moitié prix par rapport à la France, mais aussi les piments et les agneaux grillés...), on leur racontera à nos survivants. Nous ne les attendons pas avant 22h30 pour les plus rapides, et autour de minuit pour les autres. Qu'ils se rassurent, nous faisons tout pour qu'ils aient leur pitence et leur nid douillet à l'arrivée... Courage. Mais c'est aussi ça l'aventure, pas vrai ? Quoique, celle-là, on s'en serait bien passée... Au fait, on cherche un nouveau surnom à la SNCM. Des idées ? Nous on a calé sur Stupide Navire Sans Moteur, mais on est tellement en colère qu'on manque d'imagination...

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