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Adriatica 2 - Etape 11 - Cetinje / Cavtat

Nous entamons désormais la route du retour, après 10 journées intenses qui nous ont fait traverser l'Italie, la Croatie et le Monténégro. Au programme de la journée, deux temps forts : la découverte des bouches de Kotor et la visite de la ville de Dubrovnik. Le départ était fixé relativement tard (8h30) car l'étape est globalement courte, afin que tout le monde puisse rallier Cavtat et ensuite partir à la découverte de Dubrovnik, soit par bateau, soit en bus. Nous avons désormais une voiture sur plateau, la Triumph TR4 des Moumoune, mais rassurez-vous, Angelo, notre copain italien, a fait des miracles : il nous a trouvé un tendeur de chaîne, une chaîne de distribution (tant qu'on y est, ce serait bête de ne pas la changer) et le joint de carter. Le tout pour 40 euros. Il nous attendra à Ancône, jeudi matin, pour nous livrer ces pièces et nous pourrons réparer dès le soir-même, à Parme.

Sur le parking, Jean-Pierre Collonge profitait de ce départ « tardif » pour changer ses fils de bougies (sans les repérer, après tout le risque c'est juste d'inverser deux fils, ça démarre ou ça ne démarre pas !), les vis platinées, le condensateur et recaler l'allumage. Avec l'aide de Guillaume qui devait s'ennuyer un peu, vu le peu de pannes que nous avons finalement eus. Des panouilles, rien de vraiment méchant et, en tout cas, rien de comparable avec les quatre casses (trois moteurs et un pont) du premier tour. Les autos auraient-elles été préparées avec plus de soin ? On penche plutôt pour un peu plus de chance même si, c'est vrai, les autos qui sont venues ici sont toutes dans un remarquable état.
Le premier à se lancer dans les 25 virages des Serpentines qui descendent vers les bouches de Kotor (des langues de mer qui viennent lécher la montagne et s'immiscer dans les terres, à la façon de fjords norvégiens), c'est le coupé 504 des frères Drapier. Très vite suivi par la berline 504 des Vincent, puis par l'ensemble du groupe, éparpillés comme d'habitude, par affinités. On retrouve le groupe d'Huguette dont l'Ami 8 est déjà beaucoup plus légère, les spécialités auvergnates ayant été soigneusement avalées au fil des étapes. Au passage, on découvre que le système D est, dans cette équipe, élevé au rang du cinq étoiles. Figurez-vous que les Leroy font du vrai café, ce qui nous change de la lavette que l'on a souvent l'occasion de boire dès que l'on veut éviter le café turc. Et que Michel Perroux entame la chansonnette pour mettre l'ambiance, trouvant toujours le morceau parfaitement raccord avec la situation ou avec le paysage.
Je suis un peu surpris de voir débouler, dans les derniers, le groupe des 4L et de la Porsche de Flavien. Et pour cause, j'apprendrai plus tard que Patrick a crevé un pneu (vous savez, Patrick, c'est celui qui nourrit la gazette au rythme d'une panne par jour) mais qu'il a mis près d'une heure pour remplacer la roue. Une heure ? « Ben oui, l'auto est trop haute depuis que j'ai bandé les barres de torsion au maximum, et le cric, du coup, ne soulève plus assez la voiture ! » Un vrai gag son affaire.

Plus loin, alors que tout le monde a achevé cette descente vertigineuse et magique, nous arrivons à Kotor lorsque le téléphone sonne. C'est Sylviane. Vue l'heure (il est près de 11h30), on se dit que Daniel a un petit creux. Pas du tout. « On est en panne, dix kilomètres après Kotor. L'embrayage... » Aïe, depuis deux jours, on sentait bien que l'embrayage patinait. Daniel avait retendu la garde, mais apparemment, c'est plus grave que prévu. Le temps d'arriver et je retrouve Daniel au boulot. « C'est rien, me rassure-t-il, c'est juste la tige de commande d'embrayage qui a cassé net. Sans doute une paille ou l'âge, ou les deux. On va la ressouder ou en fabriquer une autre avec une tige filetée... » Mais un gars arrive, il ne parle ni français, ni anglais, mais un impeccable croate et le langage universel des mains. Il nous fait comprendre que si on veut ressouder la pièce, c'est sans problème. Son fils habite un peu plus bas et il a tout ce qu'il faut. Nous le suivons et tombons effectivement dans un petit atelier, savamment en désordre, avec sol en terre battue et pièces de tout et de n'importe quoi jetées en vrac. Là, un gars regarde la pièce, la met dans l'étau, va chercher une baguette de métal d'apport et soude à l'arc en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, s'offrant même le luxe de disquer la soudure pour qu'elle soit plus belle. Le tout avec le sourire, et tout heureux de dépanner une « 403 ». Pas moyen de payer, nous lui laissons une casquette qui l'intéresse bien plus que nos euros... Décidément, ces Monténégrains sont adorables. Dommage que ceux qui font de l'argent sur leur dos le soient nettement moins...
Nous repartons sur Dubrovnik pour y visiter la vieille ville, sévèrement bombardée par les Serbes et Monténégrains entre 1991 et 1992 comme le rappellent de nombreux panneaux. Et entièrement reconstruite. Les ruelles y sont étroites, les escaliers nombreux et les habitants sont fiers de leur ville, n'hésitant pas à s'arrêter pour signaler un meilleur point de vue, ou une ruelle encore plus typique. Sympa...

Mais impossible de trop s'attarder. Un coup de fil nous informe que la 203 découvrable des Kilburg est en panne de dynamo. Pas grave en soi, mais il faut changer sa dynamo, et donc rameuter l'assistance, partie elle aussi en balade dans la vieille ville. A l'heure qu'il est, la dynamo est d'ailleurs changée et l'auto repartira tout tranquillement demain matin, dépannée par la 403 d'Hugues Gaucherand. C'est ce qu'on appelle de la solidarité... Pour moi, c'est la dernière soirée avec le groupe. Demain matin, avant même que l'aube ne se lève, je m'envole pour retourner sur la France. Mais je vous tiendrai tout de même au courant des éventuelles péripéties des trois dernières étapes à venir. Do vidjenia Adriatica...

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