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Adriatica 2 - Etape 10 - Budva / Cetinje

Hier, c'était road-book à la carte. Aujourd'hui, c'était carrément, on jette le road-book et et on fait ce qu'on veut. L'indiscipline a régné en maîtresse absolue, et on ne compte pas plus d'une douzaine de courageux à avoir choisi de faire la route prévue à l'origine. Avec passage par Podgorica, la capitale administrative du Monténégro, puis montée dans les montagnes noires le long de la rivière Moraca, qui trace son chemin avec difficulté dans la roche, creusant un profond sillon entre des parois encaissées. Puis, tournée vers Svanik pour emprunter une petite route ombragée qui serpente au rythme langoureux des accidents de terrain. Le soleil chaud et mordoré sculpte littéralement le paysage, caressant délicatement les feuilles jaunes, oranges, marron, rouges d'arbres qui s'élancent avec vigueur dans le ciel d'un bleu immaculé ou viennent lécher délicatement nos carrosseries lorsque le bitume se rétracte. Nous croisons peu de monde sur ces routes. La 4CV de Marie et Nadine, en pleine forme, Nadine prenant littéralement son pied dans les enchaînements de virage et refusant de céder le volant à Marie. La Traction des Meyer, nettement plus délicate à conduire, la direction étant dure et Marie-Thérèse a été obligée de le masser sur tout le parcours... La Vitesse des Déprez, véritable attraction locale qui attire les jeunes. Cette fois, c'est à la sortie de Savnik que nous les découvrons entourés par une nuée de jeunes collégiens tout excités qui ont pris place à bord et veulent absolument se faire prendre en photos.

Nous les laissons, alors que nous croisons la Béhème des Lombart et la 4L des Dupon-Baverez qui pique-niquent au bord de la route. Avant d'arriver finalement assez tard en bas du monastère d'Ostrog où nous retrouvons la grande majorité des participants. Comment ont-ils fait pour arriver aussi vite ? Ils ont simplement bifurqué à Podgorica pour filer directement sur Ostrog. Les vilains ! Du coup, ils ont eu largement le temps de grimper les 11km, en voiture, là où les pélerins le font à pinces, et pieds nus ! Une montée sévère, étroite, avec des virages en épingles et sur une route où l'on a du mal à se croiser soi-même ! Pour arriver au sommet, et découvrir un monastère taillé dans la roche que l'on visite, certes, mais dans lequel on ne voit rien à l'exception des restes d'un saint, conservés dans une crypte sombre dans laquelle on a du mal à entrer, plié en quatre. Et c'est à peu près tout.

La descente est tout aussi périlleuse, mais la récompense vaut le déplacement.Car en bas, le restaurant Kaliba sert des plats nationaux exceptionnels... en volume. 7 viandes et autant de légumes ! Même à trois dessus, on a du mal à le terminer. Et tout ça pour moins de 10 euros par personne, boisson et café compris. Nous y avons retrouvé les ¾ des participants, les quelques rares courageux ayant fait tout le parcours arrivant évidemment beaucoup plus tard. Au passage, nous apprenons que nos amis allemands ont quelques difficultés avec leur pompe à essence. Ou, plus justement, l'aspiration qui ne se fait plus au fond du réservoir. Il faut que le réservoir soit au moins à la moitié plein pour que la voiture tourne. Ca laisse une autonomie de 300 km tout de même. Ils poursuivront comme ça...

En arrivant à Cetinje, je découvre que l'assistance est bien occupée. Le démarreur de la Ford Escort donne des signes de fatigue. Michel Duriez le fait repartir en lui donnant des coups de marteau ! Sous les yeux effarés de Jean-Luc. Mais c'est réparé. On en profite pour vérifier l'allumage, ce sera toujours ça de fait. A ses côtés, la Fiat 500 des Collonge est en passe de ses problèmes d'allumage qui ratatouille. En arrivant dans la ville (ancienne capitale du Monténégro), Jean-Pierre est tombé sur un collectionneur de Fiat 500 avec qui il a commencé à discuter. A l'évocation de son problème, il l'a emmené dans un petit magasin de pièces détachées qui ne payait pas de mine et dans lequel il a retrouvé un faisceau d'allumage et un jeu de vis platinées (d'époque, celles-là, avec le toucheau en céloron, pas dans le plastique de daube des refabrications d'aujourd'hui). Plus ennuyeux, la Triumph des Moumoune fait un sale bruit. Roulement de pompe à eau ou d'alternateur ? Hum, c'est un rien trop métallique et on soupçonne plutôt la chaine de distribution ou son tendeur. On enlève la courroie de ventilateur pour déconnecter pompe à eau et alternateur, et on remet en route. Le doute n'est plus permis, le bruit vient bien de la distribution. Embêtant, ça. On démonte, à l'heure qu'il est, pour affiner le diagnostic. Si c'est bien la source du problème, on appellera Motor Dream demain matin pour qu'il nous envoie les pièces à Aix-les-Bains et on réparera sur place pour que les Moumoune puissent rentrer chez eux. Je vous tiendrai au courant.

Autre surprise, bonne celle-là, Jelko, un collectionneur local est venu nous rendre visite, comme au mois de mai, mais avec une nouvelle auto : une Karmann Ghia cabriolet de 1967 en superbe état, achetée en Suisse comme en témoigne la plaque minéralogique qu'il a conservée. Il a prévenu un de ses copains qu'il a chargé d'aller dans son garage sortir un autre de ses trésors, une Karmann Ghia coupé de 1959. Aussi beau que le premier... Jelko est l'un des plus grands collectionneurs du Monténégro et il met un point d'honneur à restaurer ses autos comme à l'origine. Il en possède un grand nombre, mais il a un rêve : posséder une Traction. Il n'a pas cessé de regarder avec les yeux de l'amour celle des Souslikoff. « Il ne serait pas vendeur ? »

Dernière nouvelle : la Triumph des Moumoune va se retrouver sur le plateau demain matin, les passagers grimpant dans la DS des Morgat qui les accueillent avec grand plaisir. Le problème ? Le tendeur de chaîne de distribution. Cassé. Nous avons déjà prévenu Angelo, notre copain d'Ancône, qui se met en chasse de la pièce pour nous l'apporter à Ancône jeudi matin, pour réparation à Parme le soir même. S'il ne la trouve pas, Motor Dream nous l'envoie à Aix. Tranquille. Le sourire est de rigueur. Nous avons ENFIN une voiture sur plateau... ll était temps, on commençait à désespérer...

Pour finir, le gag de la journée : les Forest ont mis du gas-oil dans leur 2CV. 3 à 4 litres, mais comme une 2CV ça marche avec n'importe quoi de préférence, il a terminé le plein avec du super. Lui qui mettait de l'additif, il a trouvé un substitut plus original, et moins cher (au fait, beaucoup ont jeté leur petite bouteille, et même si on me surnomme le Jean-Pierre Coffe de l'additif, voilà un résultat positif). Allez, à demain pour de nouvelles aventures, dans les Serpentines...

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