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Adriatica 2 - Etape 08 - Hvar / Budva

Nous voici au Monténégro. Dobro dosli. On est dans l'ambiance immédiatement à la frontière. Ici, les millions d'euros que déverse l'Europe dans un tuyau sans fond qui alimente les caisses de la reconstruction du pays et sa modernisation, mais également la corruption, sport national, ne suffisent manifestement pas. La saison étant courte, le touriste doit être pressé comme un citron. Ca commence à la frontière avec une taxe « écologique » de 10 euros par véhicule. Valable... 10 mois. Pas un an, non, 10 mois. Que vous restiez un jour sur place ou que vous soyez résident. Une taxe écolo qui fait proprement sourire quand on voit ce qu'il sort des pots d'échappement des bus, camions et autres véhicules diésélisés du coin. On doit rouler avec une poudre de perlin-pinpin à base de charbon de bois et de sciure d'abeille (si si, ça existe) tellement ça fume noir et ça pue. Et que dire des bas côtés de la route, jonchés de détritus en tous genres (et qu'on ne vienne pas nous dire que ce sont les touristes qui polluent !). Ou, pire encore, du bétonnage qui défigure la cote, couverte de complexes hôteliers destinés à pressurer encore plus le touriste. Le tou-tou, le tou-tou, le touriste... Vache à lait. En mai, internet était gratuit dans l'hôtel où nous sommes, un de ces immenses complexes où l'on vous accueille en russe (beaucoup), en allemand (pas mal), en anglais (un peu), mais en français quasiment pas. Soupe à la grimace... Tant pis, on se consolera avec les habitants, les vrais, ceux qui ne profitent pas des diverses mannes qui tombent de Bruxelles ou des poches percées des touristes. Grrrrrrr...

A part ça, ben tout va bien. Ce matin, au départ de Hvar, nous avions constitué trois groupes car nos 60 véhicules ne pouvaient pas rentrer dans un seul bac pour rallier le continent. Les premiers embarquaient à 9h45, les deuxièmes à 11h15 et les derniers à 12h. Le tout dans une discipline et une bonne humeur qui ont singulièrement changé depuis le mois de mai dernier. Il faut dire que la cerbère de service n'était pas là. Et bizarrement, tout s'est passé comme dans un rêve. Par contre, pas de dauphins pour nous accompagner. Dommage.

Sur la route qui mène à Dubrovnik, il ne fallait pas rater les lacs qui viennent, comme en contrepoint, trouer le paysage. D'un bleu iridescent. Ou les marais en partie asséchés où l'on pratique une culture homéopathique. Sans oublier les petites criques qui se succèdent et incitent à s'arrêter pour déguster le jambon fumé de Dalmatie (le prsut) ou quelques poissons grillés. A ce petit jeu, nous avons toujours bonne pioche, parce que nous suivons Daniel et qu'il a toujours su trouver la bonne adresse. Nous n'avons pas dérogé à la règle, mangeant en terrasse, face à la mer tranquille, baignés par un doux soleil. Mais d'autres ont bien compris qui il fallait suivre, et le petit groupe de Jean-Pierre Sauval (une fine gueule) nous a rejoint. A croire qu'ils avaient collé un mouchard sur la 403 de Daniel. L'occasion de voir les avions que Jean-Pierre et son équipe restaurent : Morane-Saulnier 317 de 1930, T6, Caudron 1920 ou Tiger Moth. Et que dire de l'ULM de Claude Fagot, qui n'a d'ULM que le nom parce qu'il ressemble bougrement à un avion, mais il paraît que c'est normal, le terme d'ULM s'appliquant à des avions de moins de 450kg et dont la vitesse de décrochage est de 60 km/h maxi, contre 100 pour un petit avion. Enfin, c'est ce que j'ai cru comprendre...

Ensuite, c'était route pépère jusqu'à Dubrovnik pour ceux qui avaient pris le premier bac (les autres attendront mardi pour visiter la ville) et joyeuses surprises. Sur un parking, les Deprez et les Chauvet-Laffin ont ainsi fait la connaissance d'un couple d'Urugayens originaires de Montevideo qui fait le tour du monde. Ils voulaient échanger leur voiture de location contre la Vitesse, mais Alain n'a pas voulu. Ils ont ensuite jeté leur dévolu sur la Giulietta, mais Patricia a fait la moue... Bref, ils sont repartis sous les rires et plaisanteries, échangeant leurs adresses.

Ensuite, ce fut le drame... L'arrivée au Monténégro, les taxes et l'aspirateur à euros... Grrrr, je ne décolère pas parce que franchement, le pays est magnifique, les gens adorables et il faut toujours qu'il y ait des profiteurs qui leur mangent la laine sur le dos. Ce doit être ça l'Europe vue des pays de l'est... Mais bon, retrouvons le sourire avec la panne du jour. Il en faut bien une, vous adorez vous moquer des problèmes des autres, et vous avez raison. Nous aussi... Ce coup-ci, c'est le coup de l'arroseur arrosé que je vous confie. Je vous conte, depuis déjà plusieurs jours, les petits soucis de Patrick Lheurette (vous savez, une 4L bien préparée est toujours à l'arrivée) et les moqueries de son copain Jean Bascunana avec qui il fait route commune. Cette fois, c'est Jean qui s'est fait piéger. Et pas de bol, j'étais là ! Ventilateur out. « Ca s'est mis à chauffer, et on a dû mettre le chauffage pour éviter la surchauffe, et on a eu chaud ! » Se sont pas inquiétés les bougres. Même après avoir vu une grosse fumée noire sortir du capot. « Ben quoi, pourquoi on s'inquièterait ? Y'avait pas le feu tout de même ! » Sauf que la connectique avait brûlé... Heureusement, tel un chevalier blanc descendant de son fier destrier, Patrick est arrivé. Un ventilo de remplacement à la main. « Qui n'en veut ? » Et une demie-heure plus tard, Jean pouvait repartir, tranquille comme Baptiste.
Pour le reste, ce n'est que de la panouille. Une avance décalée sur la Karmann-Ghia et un fil de bougie coupé sur la Mercedes 280 de Mister La Ciotat. Pas de quoi faire mal à une mouche, pas vrai ? Tranquille, finalement, cette édition...

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