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Adriatica 2 - Etape 06 - Plitvice / Sibenik

Encore une belle journée. Entamée au petit matin par quelques petites parties de mécanique légère. J'avais dit, un peu trop vite, que la Béhème des Lombart ronronnait comme une horloge et qu'elle remontait le niveau des allemandes. Ce matin, je la découvre, capot ouvert, Jean-Pierre le nez dans les fils de bougies. « Elle ratatouille depuis deux jours, comprends pas... » Une bougie qui ne donne plus bien ? Et pour cause, il en manque un bout. Mais pas assez pour engendrer ces ratatouillis. En fait, c'est le fil de bougie dont la connexion a en partie disparu. « Quand je pense que j'ai fait réviser la voiture, par un garage sérieux avant de partir... C'est d'ailleurs bizarre, parce que ce fil n'est pas comme les autres... » Le temps de le changer, et de changer au passage la bougie et zou, la Béhème est repartie sans plus de problème.
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Un peu plus loin, c'est la Dauphine de Yannick qui fait des siennes. Son allumage s'est décalé hier, pour une raison inconnue (en fait, l'avance initiale était décalée de 20° ! et pour la rattraper, en partie, le gugusse qui avait réglé l'allumage a dû tourner l'allumeur d'un quart de tour, ni plus ni moins !). Le temps de recaler tout ça, et zou, elle s'est remise à tourner normalement la Dauphine.Bon, elle lâche une belle fumée bleutée au démarrage, et elle consomme un bon litre d'huile aux 100. Ce soir, on va vérifier les pressions de compression, mais on penche plutôt pour des guides de soupapes qu'il faudra changer au retour. Ca ne l'empêchera pas de rouler et la journée s'est passée beaucoup plus sereinement pour Yannick qui a fait route commune avec la 2CV de Raymond Grange dont les soucis des premiers jours sont oubliés.
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J'ai été faire un tour du côté de la 4L de Patrick Lheurette, me frottant par avance les mains, parce qu'on m'avait susurré avec un air sadique qu'il avait laissé ses feux allumés la veille au soir. Il y avait donc foule autour de sa voiture, prêts à pousser pour l'aider à démarrer. C'est beau la solidarité ! Mais, manque de chance, il est parti au quart de tour. Pas de panne ? Ben oui, pas toujours les mêmes.
Le départ s'est fait, une fois de plus, en ordre dispersé, par petits groupes que nous avons tranquillement remontés. Sauf un, cependant, car Daniel et Marie-Christine André se sont, comment le dire gentiment, perdus ? Paumés ? Lui prétend que c'est la faute à Marie-Christine qui l'a mal guidé. Elle hausse les épaules, et dit qu'il l'a fait exprès, qu'il ne l'écoute jamais. Bref, ils se sont retrouvés sur une mauvaise route et, après avoir pris une auto-stoppeuse, ils se sont brusquement rendus compte qu'ils allaient entrer en Slovénie ! Hum, hum... Demi tour et on les a retrouvés plus loin, finalement pas si mécontents d'avoir, au passage, pu rendre service à une brave dame qui fait, tous les matins et tous les soirs, 2,5 km pour se rendre à son boulot. A pied, parce qu'elle n'a pas de moyen de locomtion ! Joli geste.
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Nous avons, au passage, rattrapé les Faury pour les prévenir qu'il faudrait quand même que le fiston appelle de temps à autre sa maman. Elle s'inquiète. Ce n'est pas qu'il oublie le fiston, c'est juste que le téléphone, il ne marche pas bien. Pas de réseau... Ou réseau occupé... Mais c'est réparé et Catherine a eu des nouvelles, excellentes, à l'heure qu'il est.
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Sur la superbe route qui descend à Zadar, nous avons ainsi rattrapé le groupe d'Huguette. Six voitures qui roulent de concert depuis le départ. Il y a là les deux 2CV des Leroy et des Lorenzini, la Martin des Perreau, la Mercedes des Perroux et la Porsche des Lagrasta. Je les soupçonne de ne pas suivre Huguette uniquement pour ses beaux yeux, mais pour le contenu du coffre de son Ami 8. Rempli à ras bord de Génépi, mais aussi et surtout de pâtés, de tripoux, de Cantal, Saint-Nectaire et autres fromages locaux, sans oublier les bouteilles de pinard. Les arrêts pique-nique sont donc bien chargés et il ne faut pas s'étonner s'ils prennent quelques kilos durant ce rallye. Mais le fait de rouler en groupe a du bon. Car lorsque l'un d'entre eux tombe en panne, la solidarité fonctionne à plein. Cette fois, c'est la Martin qui est arrêtée sur le bord de la route. Chouette, une panne en direct. Nous nous arrêtons immédiatement pour constater que le câble d'accélérateur a cassé. Et là, Pierre Lorenzini gare sa 2CV, ouvre son coffre et sort ses boîtes à malice. De la première, il sort un câble d'accélérateur avec deux arrêts de câble. « Ca fera l'affaire ? » qu'il demande avec un zeste d'ironie. Les épouses sont rassurées et un homme arrive tout excité, portant dans ses bras son petit-fils, serrant contre lui un Transformer. A ce qu'on comprend, il lui dit que c'est une voiture formidable, comme il n'en verra peut-être jamais plus. Le gamin est intimidé mais on le met au volant et il retrouve le sourire. On a pris leur adresse pour leur envoyer le cliché. Pendant ce temps, des dizaines de gamins sortent de la cour d'école pour voir ce qu'il se passe et commenter, en souriant, la réparation. Ils reçoivent des bonbons et rameutent leurs copains. En quelques minutes, c'est la panique, il en sort de partout. Ca met une folle ambiance dans la rue. Et la cloche rappelle tout ce petit monde qui s'égaye en rigolant.
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En arrivant sur Zadar, nous en croisons d'autres, cherchant une place pour se garer et visiter la vieille ville, sous un soleil toujours aussi printanier. Il est déjà midi et si les visites de la cathédrale Sainte-Anastasie nourrit l'âme, les estomacs crient famine. Or, des restaus, il n'y en a pas tant que ça. Il faut sortir un peu de la vieille ville, et comme d'habitude, les plus malins ont décidé de suivre les gilets rouges. Ils pensent sans doute qu'on connaît une bonne adresse où l'on peut se restaurer à pas cher. Ils ont raison : la chance se présente sous la forme d'un petit troquet que nous n'avions vu ni lors des recos ni au mois de mai. Indiqué par un couple de croates qui vivent en France depuis 43 ans et reviennent régulièrement au pays. Plat du jour à 35 Kunas, soit moins de 6 euros ! On débarque à une trentaine dans le petit restau, vite débordé. Plus de goulash, mais du Sarma, un chou farci qui se rapproche de la potée. Sublime ! On reviendra.

Sustentés et un rien plus lourds qu'à l'arrivée, nous repartons de Zadar pour suivre la route côtière et filer sur Sibenik. Nous rattrapons la Dauphine et la 2CV de Raymond Grange qui tournent comme des horloges. Puis le groupe Lheurette - Bascunana - Charbonnier que je prends en photo en sortant par le toit ouvrant de mon 4x4 de course. Sous l'œil ébahi d'un motard de la Police qui me voit faire de grands signes pour que les 4L nous doublent. Le gars n'en revient pas, ses deux collèges, postés sur le bord de la route non plus, qui en oublient de brandir leur radar à main !
Finalement, tout le monde va arriver tôt à Sibenik. Pour visiter la ville ou sauter dans la piscine. Au passage, j'apprends qu'une Porsche 928 ne consomme que 12 litres aux cent et ne fait qu'une moyenne de 71 km/h. Thierry suit, il faut le dire, le groupe d'Huguette. Et il n'a pas encore passé la troisième depuis le début du rallye. Ceci devant expliquer cela... Tout ça pour pouvoir goûter le Saint-Nectaire d'Huguette, franchement, est-ce bien sérieux tout ça ?
Ce soir, nous attendons Madeleine Souslikoff qui vient rejoindre son mari. Souvenez-vous, dans le road-book, nous avions mis sa photo à la place de celle de Marie, la femme de Jean-Pierre Lombart... Ce soir, ça devrait bien rigoler entre eux...
Dernière minute : nos amis allemands qui roulent en DS ont monté des pneus Continental 185, parce qu'il leur était impossible de trouver des Michelin. Ils tiennent à souligner que la tenue de route s'en trouve singulièrement améliorée. Gut !
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