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Etape 03 - Iseo / Venise
La journée était open. Chacun faisait ce qu'il lui plaisait. C'est du moins ce que nous avons tenté d'expliquer hier au soir, lors d'un briefing qui est parti en live et s'est éternisé jusqu'à 23h passées. Daniel était en forme et de fous rires en fous rires, nous avons eu du mal à expliquer que le programme prévoyait que tout le monde devait se débrouiller pour rallier Mogliano Veneto puis, demain, Opatija. D'ici là, pensait-on, nous ne reverrions plus personne ! Grave erreur. Ca a commencé dès le réveil, très tôt pour la plupart alors qu'on leur avait bien précisé qu'ils ne pourraient pas prendre possession de leur chambre avant 15h à Mogliano. Mais beaucoup voulaient absolument aller voir la Vogalonga, ce gigantesque rassemblement des engins les plus étranges capables de naviguer à la seule force des rames. Plus de 1500 embarcations étaient inscrites avec un départ dès 9h pour s'achever vers 14h. Entretemps, pas question d'utiliser le moindre vaporetto, toute circulation étant interdite dans la lagune et en grande partie sur le Grand Canal...
Cela dit, si beaucoup étaient levés de bonne heure, c'était aussi pour mécaniquer un zeste. La longue étape de la veille avait laissé quelques belles séquelles. La Volvo des Privat n'a finalement pas de souci avec sa pompe à eau, mais avec sa dynamo. La précédente l'avait laissé en plan, roulement HS. La nouvelle ne charge pas du tout ! Du coup, Serge a deux batteries plus un chargeur ! Et il n'allumera pas ses feux en Croatie et au Monténégro. Pas de souci, il sera forcément encadré, sans doute par la Mercedes des Feuvrier et un ou deux autres concurrents.
La Traction des Chaplais reste finalement à Iseo. Le bruit est infernal et tout semble confirmer le diagnostic de départ : l'axe de piston qui a pris beaucoup mais alors là beaucoup de jeu. Il est plus prudent de la sécuriser sur place, nous la reprendrons au retour. Du coup, Fernande est un peu embêtée parce qu'il lui a fallu faire des choix dans ses bagages. « Mais je n'ai que deux valises ! » se défendait-elle. « Oui, mais tu ne comptes pas tous les sacs qu'on a dû rentrer au forceps » répliquait son cher et tendre mari... Finalement, l'assistance a eu pitié et tous les bagages du Trafic sont allés dans la remorque pour faire de la place à ceux de Fernande...
En fait, nous avons croisé beaucoup de flâneurs sur la route. Il y a ceux qui avaient prévu de faire un détour par le Lac de Garde, et notamment les Panhardistes qui ne voyagent jamais séparés de plus de 100 mètres. Mais également une équipe de belges qui a carrément passé une journée les pieds dans l'eau, faisant le tour du lac d'Iseo, avant de passer par le lac de Garde traversé sur le bac pour finir à Venise... Et puis une grosse majorité qui a décidé de faire une halte à Vérone, la cité des amoureux, de Roméo et Juliette. Il fallait évidemment passer dans la cour de Juliette, et poser délicatement une main sur le sein de la statue qui trône sous son balcon. Puis laisser un graffiti en souvenir de sa visite. Par bonheur, Vérone était très animée aujourd'hui. Avec des mimes partout dans les rues, et la Fête des saveurs. Bonnes odeurs, spécialités régionales et plaisir des yeux, il n'en fallait pas plus pour rester plus longtemps que prévu sur place. Surtout lorsque vous faites de jolies rencontres. Un grand merci à Monica et à Rose pour nous avoir fait partager quelques beaux moments. On vous embrasse et on vous attend quand vous voulez à Paris.
Bonheur supplémentaire pour les dingues de voitures anciennes que nous sommes : le Rallye des anciennes de Vérone passait en ville. Plus d'une cinquantaine de véhicules tous plus rutilants les uns que les autres, tous typés années 50, 60 et 70. Magnifique !
C'est donc très tardivement que certains, dont votre serviteur, se sont rendus à Venise. Ne jouons pas les blasés, mais quand on a déjà visité cette ville magnifique, on n'a qu'une envie, c'est éviter la Place Saint-Marc, le Rialto et tous ces clichés, pour aller flâner dans les ruelles, lécher les vitrines et manger une glace ou un plat de pâtes toutes simples, al dente, sur une petite place ombragée.
Le coucher du soleil, sur la lagune, du côté de la Place Saint-Marc reste malgré tout un spectacle magique, ponctué par le salut aux couleurs et la descente du drapeau italien, dans un cérémonial d'une discrétion exemplaire. Mais, surtout, la gentillesse des vénitiens est toujours aussi exceptionnelle. Nous étions, il est vrai, un peu perdus et à la recherche d'une bonne Gelateria avant de reprendre le train, lorsque nous avons rencontré Roberta, Paolo et leur petite fille d'un an et demie Greta. Ils nous ont carrément emmené chez le meilleur glacier de Venise, une petite boutique qui ne paye pas de mine, au fond d'une ruelle. A « L'Alaska », on déguste les dernières glaces vraiment artisanales de la ville, sans la moindre trace de colorant. Il était un peu plus de 22 heures et la Gelateria fermait, mais Paolo qui connaît manifestement bien les lieux a convaincu le patron d'attendre et de ressortir ses glaces pour nous servir effectivement de petites merveilles. Grazie mille a tutti...
Le dernier train de 23h37 nous a ramené à nos hôtels respectifs, non sans un dernier gag. A l'hôtel Style, la réception était sans nouvelle des Diana. Pourtant, leur Traction était bien là. Problème, ils ont changé de téléphone et le message n'est manifestement pas passé auprès de tout le monde. Pas de nouvelles, ils sont donc à Venise. Comme nous sommes les derniers, on nous demande s'ils sont avec nous. Le train est grand, nous n'en sommes pas sûrs. Arlette et Cécile décident d'attendre. On ne sait jamais. Puis l'illumination : ils n'ont pas changé de numéro de téléphone ? Je l'ai noté sur un bout de papier, mais où ? Heureusement, les poches de nos gilets sont nombreuses et pleines de surprises. Je retrouve leur téléphone, je les appelle et je tombe sur Christophe, manifestement surpris. Qui m'annonce d'une voix ensommeillée qu'ils sont à l'hôtel depuis 2 heures de l'après-midi et qu'ils dormaient ! Le réceptionniste, aimable comme une porte de prison et manifestement imbibé par le nouveau cocktail local, la Naranzarino, a joué les fatalistes. « Bah, j'ai dû oublier de les noter ». Scusi Christophe... Allez, tout le monde au dodo, demain la Croatie nous attend !

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