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Etape 02 - Aix-les-Bains / Iseo
Grosse étape. Pour certains, dont votre serviteur, plus de 550 km parce que nous avions choisi le chemin des écoliers, les autoroutes italiennes étant franchement inintéressantes, sans bande d'arrêt d'urgence et avec des Schumacher qui ne pensent qu'à appuyer sur le champignon et déboîtent sans mettre leur clignotant, sans doute une option en Italie. Pire, une étourdie, sans doute occupée à fumer une cigarette en téléphonant à son petit copain nous a coupé la route, passant de la file de gauche à la sortie, sans prendre la peine d'indiquer son changement de direction et nous avons dû nous faufiler entre un motard tétanisée et l'idiote (brune), dans un concert de klaxons et de ferodo.
Ils sont chauds les Italiens au volant, c'est le moins qu'on puisse dire. Ils doublent sans visibilité, ligne blanche ou pas, sans se préoccuper des limitations de vitesses et des menaces de contrôles radars. Ils ont raison car nous n'avons vu, en tout et pour tout, qu'un couple de carabinieri en train de se marrer sur le bord de la route, alors même qu'un Takuma Sato un rien excité venait de nous doubler à cheval sur des zébras, à tombeau ouvert dans une zone 30 ! Des fous ! Heureusement, nous sommes tous prudents et personne n'a rencontré de trop près ces excités de la vitesse.
La journée étant très open, beaucoup avaient choisi de rallier au plus vite le lac d'Iseo, en prenant l'autoroute tout du long. Pas très agréable, mais rapide. D'autres, plus malins et surtout moins pressés, avaient décidé de faire fi du road-book et de passer par le Col du Lautaret, le seul ouvert à la circulation. Ils ne l'ont pas regretté, tant le paysage était magnifique, sous un soleil toujours aussi présent. Ce mini groupe était, on s'en doute, créé à l'initiative de nos belges qui, comme d'habitude n'en font qu'à leur tête et c'est pour ça qu'on les aime bien. Il y avait donc Laurent Krier et sa 203 Taxi avec skis sur le toit, Jacques Mollet et sa Porsche 356, Jean-Michel Genet et son cabriolet 404 et Hubert de Gail avec son coupé 504. D'autres sont allés à la découverte de petits lacs de montagne, sous la conduite de la Jaguar Type E d'Alain. Problème, ils ne se souviennent plus très bien par où ils sont passés. Bizarre. D'autres, comme nous, avaient décidé de prendre les petites routes pour traverser les lagunes de la plaine du Po où l'on cultive le riz dans d'immenses rizières qui s'étendent à perte de vue. Le paysage est un peu répétitif et je vous avoue volontiers que nous avons failli nous endormir plus d'une fois. Heureusement que nous avions quelques jolies anecdotes à nous mettre sous la dent pour passer le temps.
Jacques Besnard nous a ainsi raconté que le passage à Venise était important pour lui et sa... voiture. « Je suis né en 1940, explique-t-il. En 1968, je me suis acheté cette Panhard 24B avec ma première vraie augmentation, suite aux événements de mai. Elle avait 40.000 km et elle m'a coûté 4.000 francs de l'époque. Je l'ai depuis 40 ans et je viens de passer les 140.000 km avec elle. Pour fêter cette longue fidélité mutuelle, j'ai donc décidé de l'emmener à Venise avec moi. »
Patrick Pascaud a vécu, lui, une jolie histoire. En arrivant à Aix-les-Bains, il avait pilé un peu fort et, dans la bagarre, il avait perdu un feu AR et tordu son beau pare-chocs tout juste redressé. « Je suis allé à Dumetraz, à côté d'Aix, dans une casse. Là, j'ai rencontré un mec super sympa qui s'est démené pour trouver le bon modèle qu'il est allé me démonter. Au moment de payer, il a refusé que je paye. J'en ferai rien qu'il a dit et ça me fait plaisir d'aider un collectionneur. Comme ça vous m'emmènerez un peu avec vous jusqu'au Monténégro... » Incroyable non ? Pierre Riberolles a vécu, presque, la même histoire. Lui, c'est une histoire de bites de protection remontées un peu trop vite qui a eu raison du clignotant AV gauche de son Alpine A310. Il s'est rendu dans la même casse, mais pas de chance, il n'y avait pas de cabochon de son modèle. Le gars, désolé, a alors appelé plusieurs de ses copains pour tenter de lui venir en aide. Mais, là encore, pas de chance. Personne dans son entourage n'en avait, autrement il était prêt à aller le chercher pour l'offrir à Pierre. Incroyable, je vous dis, ce gars-là.
Mimi Dubiez, par contre, se demande comment fonctionne le hasard. Figurez-vous qu'en sortant de l'Office du Tourisme d'Aix, elle voit un gamin qu'elle reconnaît immédiatement : « C'était mon petit-fils, et il était accompagné de ma fille et de mon gendre ! » Ils étaient là vraiment par hasard et la rencontre a eu un effet inattendu. « J'étais tellement émue de voir mon petit-fils que je lui ai promis que, lorsqu'il aurait 10 ans, je l'emmènerais avec moi pour une prochaine édition. Il a huit ans ! Donc, en 2010, il sera de la partie... »
Avant le départ, il y a bien eu quelques petites sueurs froides. La TR3 de Serge Costes refusait en effet de démarrer. Un problème d'allumage. Pas de jus aux bougies. De temps à autre aux vis platinées... Hum, hum... Pierre Riberolles a trouvé la source du problème en dix minutes : une mauvaise masse. Serge a pu partir, comme tout le monde. La Maserati de François Bignon avait, elle, un problème de pignon de boîte ! Ou plutôt de roulement de boîte. Ca grognait sévère... Mais une bonne vidange de boîte plus tard, ça allait déjà beaucoup mieux. Pierre Riberolles, lui, a failli voir son rallye s'achever là. Il était en train de faire le plein à la station lorsqu'un étourdi a failli lui rentrer dedans. « Il avait le nez plongé dans sa boîte à gants ! »
Sur la route, par contre, un incident notoire. 30 km après le tunnel du Fréjus, la Traction de Christian Chaplais a décidé de faire des siennes et appelait l'assistance à la rescousse. Par chance, Pascal, Didier et le plateau déjeunaient tranquillement 30km derrière eux. Ils sont donc rapidement intervenus. Le problème étant manifestement dû à un axe de piston qui aurait pris beaucoup trop de jeu, la voiture a fini sur le plateau. Mais les mécanos se sont aussitôt mis au travail et on ne désespère pas de la voir repartir, par la route, demain.
Et parce qu'il faut bien que votre serviteur ait eu son petit désagrément personnel. Trois fois rien ! Mais je n'avançais plus. Impossible de dépasser les 110 km /h, pied au plancher... Derrière, Gilles ralait, tout comme Pierre Riberolles avec qui nous avons fait la route. « Tu te traînes ! » Profitant d'une halte, nous avons donc cherché la source du problème qui n'avait rien à voir avec une paire de boules que tous les machos gonflent à la testostérone. Non, non. C'est seulement que le Fifi a dû détendre le câble d'accélérateur pour éviter que je ne coule une nouvelle bielle en allant trop vite. Deux minutes plus tard, je doublais une Audi R8 et plus personne ne pouvait me suivre. Pffff, ça n'avance vraiment pas les allemandes ! Allez, demain, je m'attaque à une... Fiat 500 !

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