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Route - 31-10 - Kénitra / Safi
Cette fois, on y est vraiment. » Carole Riberolles a le sourire. Après les péripéties douanières d'hier, cette première véritable étape marque le vrai début du rallye. Road-books (deux pour le prix d'un, l'étape ayant dû être modifiée comme vous le savez) et départs par petits groupes, tôt ce matin, direction Rabat et surtout Casablanca, avec visite de la Grande Mosquée. L'Estachouette a toujours autant de succès, avec ses fleurs collées sur la carrosserie et elle a rencontré une copine. Un modèle de 1978, fatigué et usé jusqu'à la corde. « Nous nous sommes arrêtés et nous sommes montés à bord. Pas triste. Moumoute partout et ambiance thé à la menthe. C'était sympa. » Mais le plus incroyable restait à venir. Vous le savez, le roi du Maroc a décidé d'inviter 3.000 personnes à El Jadida. Et ça se voit. Des drapeaux le long de la route, tous les 50 mètres. Rouges et claquant au vent. Au sol, la route a été regoudronnée, les trottoirs ont été repeints en bleu et blanc d'un côté et en rouge et blanc de l'autre. Les rues sont nettoyées, les ampoules en cours de remplacement; Des tentes de réception sont dressées un peu partout autour d'El Jadida et même les immeubles en construction et les parkings se sont mis aux couleurs du Maroc. Ça sent la fête, et les policiers ont revêtu leurs tenues de gala. Ils regardent avec amusement la colonne d'anciennes qui file vers le sud et se moquent de ceux qui doublent, malgré la ligne blanche repeinte. Y compris les camions improbables, hors d'âge, qui foncent, klaxonnent pour signaler qu'ils vont dépasser et se préoccupent à peine de ceux qu'ils doublent. La 2 CV des Leconte en porte désormais les stigmates. Un camion les a doublé de si près que les boulons d'une roue du poids-lourd ont carrément usiné l'aile ARG !
Les incidents techniques épargnent heureusement les concurrents. Enfin, pas tous. Car si la Renault 4 deJean-Marc Dupon a rallié Safi sans incident malgré son embrayage fatigué (le Mol le suivait à distance, au cas où), le sidecar de Michel Mazelin a crevé. Un moindre mal car l'équipage qu'il forme avec Jacques Bieber soulève l'enthousiasme des foules sur son passage. Il y a de quoi, à voir Jacques jouer les "singes" dans les virages, sans casque, le cheveu dressé sur la tête, et surtout le grand escogriffe, l'immense Michel, en babouches, poignée des gaz tournée à fond. Ils ne dépareilleraient pas dans le Joe Bar Team ces deux énergumènes. Qui, tenez-vous, n'ont pas amené de pièces de rechange. Pas même une chambre à air. « Et quoi, on n'a déjà pas de place, on n'allait pas s'encombrer ! » Heureusement, François Beauvais, venu finalement avec son Land pour cause de moteur cassé sur sa Yamaha, avait laissé sa cantine dans le camion Saviem. Et dedans, il y a des chambres à air. C'est donc lui qui a pu dépanner Michel. Avouez qu'il aurait été dommage de priver le Maroc d'un tel spectacle.
Des crevaisons, il y en a eu d'autres. La Giulia Spider de Claude et Thérèse Neyras en est même à sa deuxième en deux jours. Problème : ils n'ont pas pris la précaution de faire réparer la première roue crevée ce matin et, à trois kilomètres du but, patatras, nouvelle crevaison. Et plus de roue pour en changer. Du coup, ils ont fini piteusement sur le plateau. Demain matin, il va leur falloir faire réparer deux roues... Pas moins, et payer l'apéro ce soir. C'est le tarif pour avoir fini l'étape sur plateau.
Autre petit souci sur le bord de la route : la 203 des Azéma a été arrêtée pour cause de... dynamo défaillante (décidémment !). Mais il avait tout prévu le Bernard : dans sa cantine, il y en avait une et le camion n'était pas loin, il a donc pu la changer rapidement et reprendre la route !
C'est à peu près tout. La 403 cabriolet des Joly est certes toujours en délicatesse aves des problèmes électriques, mais elle tient le coup, l'assistance veillant au grain et réparant les bêtises de Stéphane (il change les fusibles, mais il oublie de rebrancher des fils) et en traquant toutes les mauvaises masses, pour cause de connexions oxydées... Les derniers membres de l'assistance sont également arrivés. Patrice et Maryse Berthelot avec les deux dynamos des Getain sous le bras, et Marie-France Tromeur. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et l'hôtel trouvé en catastrophe s'avère une bonne pioche. Neuf et de qualité. Face à la mer qui roule des vagues impressionnantes, incitant à faire du surf. Le temps s'y prête mais la plupart sont arrivés à la nuit, manquant le spectacle magnifique qui aurait pu s'offrir à eux. Daniel a ainsi suggéré que l'étape de demain reparte d'abord en marche arrière pour s'offrir l'arrivée magique que Safi méritait !
Demain, tout le monde aura du temps. 120 km pour rejoindre Essaouria, c'est presque une récréation. L'assistance partira cependant assez tôt pour rallier Essaouira avant midi et organiser sur place un atelier réparation. C'est là que la Renault 4 de Jean-Marc Dupon va s'offrir un nouvel embrayage et que tous les bobos seront réparés. Tous ceux qui n'ont pas besoin de mécaniquer pourront faire la grasse matinée et profiter des charmes de Safi et de la route côtière. Et, pourquoi pas, se baigner, même si l'eau est tout de même un peu fraîche. Ça sent bon les vacances, cette session. Et l'ambiance y est pour beaucoup. C'est décontraction à tous les étages et les quatre jours pépères qui s'annoncent devraient encore accentuer ce bon côté des choses. Le début a été long, maintenant ce n'est plus que du bonheur...

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