Pour notre troisième et dernier jour à la découverte du Luxembourg, le menu était copieux, comme les assiettes que l'on nous sert à table dans les restaus qui n'étaient pas fermés pour le week-end pascal ou pleins comme des œufs, de Pâques, évidemment. Le matin, c'était la vallée des sept châteaux, pas un de moins avec, en point d'orgue, celui de Beaufort, l'un des mieux conservés et le plus imposant d'entre tous. Malheureusement, si la plupart ne se visitent pas, appartenant à des propriétaires privés, l'intérieur du château de Beaufort se visite mais... à partir de seize heures ! Raté, d'autant qu'on y arrivait généralement à l'heure du déjeuner, et que l'estomac commençait à réclamer son dû, habitué qu'il est à se remplir de quantités astronomiques de nourritures que l'on dit terrestres, mais que je qualifierais volontiers de superfétatoires, voire même de superflues au regard de nos grands âges qui savent se satisfaire de bien moins.
L'Eglise Saint-Michel de Mersch, construite entre 1844 et 1850.
Les trois “M”, Maryse, Marie-Hélène et Meriem...
On a beau partir en ordre dispersé, on finit toujours par se rencontrer...
Par contre, le gros pépère en bronze, on ne sait pas trop s'il fait ou non partie du groupe !
Et parfois, c'est sur la route qu'on se croise, comme avec les Michaut que nous avons suivis un bon bout de chemin...
Comme la veille, trouver à se sustenter dans une auberge n'était pas simple. Entre celles qui affichaient complets et celles qui avaient baissé pavillon, on admirait ceux qui avaient pris la précaution d'emporter de quoi pique-niquer sur le bord de la route, alors qu'un vent fripon s'amusait à vous geler la couenne et à décoiffer même les chauves ! Ce qui s'est avéré un gentil amuse-gueule, parce que, sur le coup des treize heures, il a commencé à dracher (comme on dit en Belgique) des tombereaux d'eau, à faire déborder la Moselle toute proche. Ça n'a pas duré, mais il valait mieux se mettre à l'abri pour ne pas être trempé comme une soupe...
Les plus malins emboîtaient le pas des Luxembourgeois qui avaient dessiné le parcours. C'est moins fatiguant, parce qu'on n'a pas besoin de lire l'excellent road-book...
Ce qui, du coup, faisait un sacré convoi sur la route !
La belle 404 de nos amis suisses, Michel et Lily Tuller. Figurez-vous que, ce matin, j'embrasse Michel en lui souhaitant un bon anniversaire, en m'excusant de n'avoir pu le lui souhaiter la veille, ne l'ayant pas vu. Il me remercie, mais sa femme me fait alors remarquer que ce n'était pas son anniversaire, mais le sien, à elle ! Ça fait des années que je fais la même gaffe ! Mais jusqu'à aujourd'hui, ils n'avaient pas osé me le dire. Ils sont trop gentils...
Tiens, ne serait-ce pas un des étourdis d'hier qui a déjà fait un bout du parcours hier ? Et garé sous un panneau qui semble indiquer que ce n'est l'endoit ad-hoc pour poser sa voiture...
Cette partie-là du programme, on en connaît qui la faisaient pour la deuxième fois Figurez-vous qu'hier, deux équipages sont partis, la fleur au fusil, avec le road-book en main, roulant une bonne heure sans rencontrer âme qui vive. C'était étrange, mais manifestement pas assez, parce qu'ils ont encore insisté un peu avant de mieux regarder la page de garde du road-book et de s'apercevoir qu'il s'agissait de l'étape... d'aujourd'hui. Ils ont donc dû rebrousser chemin pour s'équiper du bon road-book et finir par rejoindre le reste du groupe, en bourrant comme des malades, ce qui est assez habituel chez les deux pilotes qui, certains week-ends, se tirent la bourre sur les circuits du Trophée qui fut un temps celui des Coupes de l'Avenir, mais a fini par changer de nom à voir la moyenne d'âge des engagés ! Bref, aujourd'hui, ils étaient en terrain connu, au moins sur le début du parcours.
A Beaufort, il n'y a pas un mais deux châteaux ! Un de style Renaissance...
Et un autre formé de ruines d'une forteresse médiévale, les deux étant adjacents.
Tiens, vous ici ?
L'après-midi était consacré à un terrain de jeu nettement plus plat, comparé aux routes vallonnées de la matinée. Nous longions la Moselle avec, à main gauche, l'Allemagne, dans une région où la langue de Goethe domine très largement, même si on y dit Mo'Yen comme partout dans le pays. But de la manœuvre, visiter quelques caves et déguster les vins qui sont produits dans la région, du blanc, du rouge et même du crémant qui pétille bien. Ce dernier a trouvé des amateurs, quant aux deux autres, ben, on a fait chou blanc, car en dehors de la Schumacher (oui, comme le pilote !), les caves étaient fermées pour ce week-end pascal. Quelque part, ce n'était pas plus mal, parce qu'on ne sait pas trop dans quel état nous aurions terminé la journée qui nous menait ensuite à Schengen où a été signé le traité du même nom qui nous facilite bien la vie au passage des frontières, puis par le sud du Luxembourg, avant de revenir à l'hôtel.
Le château d'Ansembourg a été construit entre 1639 et 1647, et il appartient aujourd'hui à la communauté religieuse japonaise de Sukyo Mahiraki. Seuls ses jardins se visitent.
Comme hier, les routes étaient magnifiques, même les plus minuscules sur les cartes, refaites minutieusement, sans doute pour mieux nous accueillir (!), et les indications du road-book empêchaient de se tromper de direction. Moyennant quoi, on a quand même dépassé les 180 km, mais dans un tel paysage de carte postale que nous n'avons pas vu le temps passer. Car, c'est bien là la surprise majeure de ce rendez-vous annuel : le Luxembourg que nous avons vu est loin des clichés ou des idées reçues. Très loin, même, de la froideur qu'on prête à ses habitants et très très loin de la tristesse supposée de ses paysages. Mais chut, ne le crions pas trop fort, le nombre de touristes augmenterait encore. Et quand on sait qu'ils ont été plus d'un million quatre cent mille l'an passé, soit deux fois la population locale, on mesure l'ampleur qu'a pris le tourisme au Luxembourg. Aujourd'hui, on ne se pose plus la question de savoir pourquoi un tel engouement... Merci encore à nos amis luxembourgeois de nous avoir fait découvrir et apprécier leur si joli petit (minuscule, microscopique, lilliputien) pays et ses multiples richesses. A bientôt pour de nouvelles découvertes...
Ce sont un peu toujours les mêmes qu'on retrouve autour d'un verre ! Ce sont surtout ceux qui ont le plus de nez pour avoir repéré l'une des rares caves faisant une dégustation aujourd'hui !
Et on termine notre escapade luxembourgeoise dans la vallée de la Moselle et ses vignes...