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Jour 06 - Vlorë / Bérat

Hier au soir, nous avons bien rigolé à ranger nos voitures dans un espace prévu pour une vingtaine de véhicules à tout casser ! En mars, alors que l'hôtel était en réfection, on nous avait assuré que nous aurions les 50 places voulues. De fait, le parking n'a pas été agrandi et les seules places supplémentaires se trouvaient être les cinq emplacements de parking, en face de l'hôtel, sur lesquels avaient été déposés des plots, vite enlevés par un bus qui voulait se garer et un autochtone qui s'en battait les steaks. Il faut dire qu'en Albanie, on ne vit pas tout à fait comme chez nous. Il faut les comprendre. Pendant 35 ans, la population a été coupée du monde. Elle s'est forgée des habitudes. Jusqu'au début des années 90, il y avait à peine quelques centaines de véhicules dans tout le pays. Aujourd'hui, tout le monde a sa voiture, mais pas forcément son permis de conduire. Ce n'est pas parce qu'on a raté l'examen du permis, non, c'est juste qu'on n'a pas pris la peine de l'acheter ! C'est comme ça...

Albanie 2024

Daniel a joué au Tétris pour faire rentrer 48 voitures là où, normalement, on n'en met que 20 !

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Au petit matin, on avait demandé à tous de ne pas traîner pour permettre à tout le monde de partir... Mais il y a toujours des retardataires ou des qui n'entendent pas, alors ça a un peu couiné... Mais ça a fini par se dépatouiller.

Face à la recrudescence des accidents, les autorités commencent à faire la chasse à ceux qui n'ont pas de permis ou pas d'assurance, ou les deux. Les nouvelles générations sont censées être passées dans des autos-écoles. En ville, on en voit une de temps à autre. Ailleurs, jamais. C'est dire le chemin qui reste à parcourir. Alors, si le Code de la route est le même que dans le reste de l'Europe, son interprétation reste albanaise. Les lignes blanches, c'est juste pour faire joli. Les priorités à droite, c'est quoi ça ? Les ronds-points, vous êtes sûrs qu'il faut en faire le tour, ah ? et dans quel sens ? Le téléphone au volant, c'est normal. Par contre, ils ralentissent quand la conversation s'éternise. Ils bouchonnent à dix à l'heure, et personne n'y trouve à redire. Ils font tous pareils. Ils s'arrêtent en plein milieu de la route, sans raison apparente, parfois pour déposer un passager. Ils traversent à pied les autoroutes, roulent à vélo dessus, laissent les ânes s'y balader, voire même les moutons. C'est sport, mais on s'y fait très vite et on conduit à l'albanaise. Les yeux rivés dans ceux du conducteur d'en face, un large sourire aux lèvres pour lui faire comprendre que, quoi qu'il fasse, on veut passer et on passera. Mais s'il avance malgré tout, on hausse les épaules et on le laisse passer, toujours avec le sourire. Il ne faut jamais s'énerver dans le pays. Chaque habitant possède une Kalachnikof, alors on reste calme. On ne fait même pas un doigt à celui qui nous fait une queue de poisson ou nous coupe la route en fermant les yeux, s'en remettant à l'une des quatre religions inscrites ici dans la constitution : Juive, Orthodoxe, Chrétienne et Musulmane. Comme c'est le même Dieu pour toutes, ça marche forcément... Si on y croit.

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Le site d'Appolonia avec son Bouleutérion.

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Le musée d'Appolonia contient de magnifiques pièces antiques.

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Aujourd'hui, nous remontions vers le nord pour visiter le site archéologique d'Appolonia, mais la pluie a découragé pas mal de monde. Pour ne rien arranger, certains n'avaient pas lu le road-book et s'étaient garés tout en bas. La montée leur a fait peur. Ils ont eu raison. La prochaine fois, ils liront. Ou pas. C'est d'autant plus dommage que le lieu et, surtout, le musée, méritaient ce petit effort.

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Le monastère d'Ardenices date du treizième siècle et conserve quelques très belles fresques et des icônes fortement influencées par la Renaissance italienne.

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Ensuite, direction le monastère d'Ardenices. Visite rapide mais lieu incontournable qui impose son recueillement dès l'entrée. Mais, tandis que beaucoup en profitaient pour déjeuner dans le restaurant typiquement local que je leur avais indiqué, quelques centaines de mètres plus bas, la Châtelaine de Didier et Mado a décidé de faire des siennes. Problème de radiateur. L'auto a donc fini sur le plateau, sous le regard goguenard mais peiné de tous ceux qui avaient pris la peine de les soutenir dans leur malheur. Nous avons déjà mis Bérenger sur le coup, qui nous cherche un réparateur de radiateurs sur Tirana où nous serons demain. Si tout va bien, l'affaire sera réglée demain soir...

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La citadelle de Bérat est toujours habitée et regorges de constructions byzantines.

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L'une des nombreuses églises orthodoxes abritées dans l'enceinte de la citadelle, ici celle de Saint-Théodore.

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Bérat est surnommé la ville aux milles fenêtres. On comprend pourquoi...

Pour l'heure, c'est tout. Ah si, il restait malgré tout la citadelle à visiter à Bérat. Mais lorsque les participants ont découvert l'hôtel que nous leur avons déniché (une copie du Capitole de Washington), certains ont préféré rester sur place. Après tout, des vieilles pierres, on en voit tous les jours, alors que ce bâtiment-là, ce n'est pas banal !

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Ceux qui ont rallié Bérat en passant par Fier ont croisé un grand nombre de derricks et de pompes. Ce sont les Italiens qui ont... vidé le pétrole du sous-sol albanais. Il en reste si peu que ce n'est plus rentable, même si un grand nombre de ces pompes sont toujours en activité.

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Aïe, la panne ! Problème avec le radiateur de la Châtelaine... Elle va finir l'étape sur le plateau...

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Ce soir nous faisons étape à l'Hôtel Colombo. Tapis rouge de rigueur... La grande classe !


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