Décidément, nous qui pensions vous avoir concocté un rallye façon Ehpad en goguette, charentaises aux pieds, verre de cocktail dans la main, lunettes de soleil réverbérantes sur les yeux, bref la promenade de santé au soleil d'Albanie, et bien, nous avons tout faux. Ça s'annonce comme une édition de tous les dangers, genre Indiana Jones au beau milieu de la Guerre des Etoiles avec John Wayne gueulant « je suis ton père » et Tom Selleck lissant sa moustache pour prévenir son majordome qu'il risquait d'abîmer un peu la voiture, mais que ce ne serait pas bien grave. C'est parti en quenouille comme jamais.
La Golf de Florence et Dominique a été l'une des premières à partir pour le port d'Ancône. Il ferait beau voir que d'être en retard !
Au port, Marie a du pointer les passeports, les cartes grises et donner tout ça pour l'enregistrement ! Pffff !
Pourtant, ça se présentait plutôt pas trop mal avant d'arriver au port d'Ancône. La Mercedes avait retrouvé une pompe à essence fonctionnant correctement, la 4L un carburateur bricolé qui semblait tenir la distance, la 404 de Toni un pneu crevé en attente de réparation, et quelques petits bobos ici ou là en voie de guérison (les participants vous raconteront la soirée d'anniversaire épique, et ils vous montreront des films qui en témoigneront, parce que c'est tellement difficile à croire que c'est inracontable... et qu'il vaut mieux que ça reste entre nous, en tout petit comité)... Sur le port, ça a commencé à déraper. De petits soucis administratifs qui ont fini par nous faire monter les derniers sur le ferry, deux minutes avant le départ, alors que nous étions arrivés plus de trois heures auparavant...
Ensuite, accalmie. Pour mieux préparer la tempête sans doute. Certains prenaient le soleil, d'autres pionçaient déjà dans leur cabine, shootés au Mer Calme, alors que l'Adriatique était un océan d'huile, aussi plat qu'une crêpe Suzette arrosée de Marc de Bourgogne, d'autres encore refaisaient le monde en buvant bières sur bières, d'autres, enfin, qui faisaient le tout ensemble, et inversement.
Moment de repos sur le bateau pour nos quatre Grâces, Catherine, Marie, Brigitte et Françoise.
Fais dodo, Francis mon p'tit frère, fais dodo !
La nuit a été paisible, le réveil aussi malgré le changement d'heure. Seul le temps semblait vouloir nous bouder, le ciel s'étant lentement mais sûrement chargé de gros nuages avant que d'arriver à Igoumenitsa. Il avait, on le sentait, une grosse envie de nous en mettre plein la g... pour nous accueillir. Ajoutant l'orage pour mieux nous gronder et nous prévenir que la journée allait être mouvementée.
Ça a commencé sur le port. De la roupie de sansonnet quand on connaît la suite. Un pointeau coincé sur la Châtelaine qui, pourtant, ronronnait paisiblement jusque-là, façon gros matou au clair de lune. Là, il avait fallu la pousser pour qu'elle descende du ferry. J'ai proposé à Didier de lui envoyer de "vrais" mécanos pour le dépanner, il n'a pas apprécié et j'ai bien cru qu'il allait se jeter dans mes bras (référence à la soirée anniversaire, les participants comprendront). Il s'en est dépatouillé tout seul, avec huit personnes autour qui regardaient sans même l'encourager, plutôt impatients qu'il en ait terminé pour partir prendre un café...
Prêts à quitter le ferry pour débarquer.
La Châtelaine de Didier fait des siennes. Mais vu comment ça se marre autour, ce ne doit pas être bien grave !
La 403 du Chef n'a plus de jus. Ce ne sont pas les kilomètres qu'elle a faits sur plateau qui ont dû beaucoup la fatiguer !
Ensuite, c'est la 403 du Chef qui a refusé de démarrer. Problème de batterie, puis d'alimentation d'essence. Le temps de réparer et nous partions bons derniers. Et j'aime autant dire que ça valait mieux, vu la suite des événements.
Nous avions rendez-vous, à la frontière, avec notre correspondant Albanais, Bérenger, qui se trouve être un Français installé ici depuis quelques années. Il était en retard. Là encore, tant mieux. Parce que nous avons passé la frontière bien après tout le monde. Et là, Bérenger nous propose d'aller manger un morceau à la Maison de la Moule. Et comment, mon gars, qu'on est partants. Nous voilà donc partis, l'eau à bouche (il est déjà près de 13 heures locales), lorsque le téléphone albanais dont nous sommes munis sonne. Un participant qui nous annonce être enlisé (!). Nous n'avions pas le sentiment d'avoir dessiné un parcours tout terrain. Nous apprenons qu'ils ont voulu prendre un chemin de terre pour se garer et visiter le site de Butrint, et que la voiture a glissé avant de se poser dans un fossé. Le temps de comprendre où ils se trouvaient et le téléphone nous apprenait que la 404 cabriolet des Chartier s'était faite emboutir à l'arrière par un break Mercedes local. Du coup, il était heureux que Bérenger soit avec nous, parce qu'il a pu dépatouiller le problème avec le conducteur local, parce qu'on ne sait pas trop comment se serait terminé l'incident sans lui. Les assurances étant sur le coup, nous sommes partis retrouver l'Alfa Romeo des Pichelin qui était en train de se faire dépanner par nos assistants de choc. Et là, nous apprenons que la 504 des Sabater a glissé dans un virage et a terminé sa course dans un rocher qui n'avait rien à faire là... Personne n'est blessé, mais la 504 ne peut pas continuer. Là encore, on travaille à une solution pour qu'ils puissent continuer le rallye avec nous...
Toni et Michel ont eu le temps de faire réparer leur pneu avant de quitter Igoumenitsa.
Aïe, le beau cabriolet 404 ! Un local lui est rentré dedans !
L'Alfa des Pichelin en bien mauvaise posture ! Par contre la Cox des Pfyffer n'a eu aucun problème pour monter le chemin !
Et paf ! Un rocher s'est jeté sur la calandre de la 504 des Sabater. Direction faussée, radiateur, HS... L'assurance a conclu qu'elle n'était pas réparable en Albanie. Elle va donc être rapatriée en France pour être remise en état.
Bref, une sacrée matinée qui s'est étirée jusqu'à 15h30, heure à laquelle nous avons pu rallier l'hôtel, sans avoir visité Butrint, et manger un morceau. Mais c'est aussi pour ça que le mot Savane est associée à Aventure !
Ouf ! Après l'effort, le réconfort !