Il était écrit que l'île de Skye ne serait pas faite pour nous. En mars 2020, lors des reconnaissances, nous nous étions arrêtés à l'entrée du pont, bloqués par un brouillard à couper au couteau qui ne permettait pas de voir à 10 m. Ce matin, ce sont les résolutions de pannes qui, en retardant notre départ, ont amputé la journée et nous ont contraint à revoir nos ambitions à la baisse. Sans regrets, cependant, parce que nous n'aimons pas laisser sur le côté des participants en galère et qu'au bout du compte, avec Daniel, on aime bien courir les garages à la recherche de pièces ou de solutions. On appelle ça nos visites mécanologiques. Nos femmes sont gentilles, elles nous suivent dans ces galères avec le sourire. Oui, je sais, nous ne les méritons pas.
Petits soucis de réglage pour la 203 de Jean-Marc, mais elle est bien partie ce matin...
Pour Jean-Yves, c'est du côté de l'essuie-glace qu'il y a problème...
Voilà, le malade est extrait de la voiture, il va passer en salle d'opération...
La R16 de Dominique est en délicatesse avec son allumage. Yannick gère...
Ce matin, nous avions plusieurs soucis à résoudre. D'abord l'essuie-glace de la 304 de Jean-Yves dont il avait fallu recoller l'un des deux aimants dans la nuit. Ensuite la R16 de Dominique Renaudin qui, après avoir crevé hier, tournait sur trois pattes au réveil. Enfin, trois pattes, les mécanos auront compris l'allusion : elle n'avait plus que trois cylindres sur les quatre qu'elle devrait fournir. Ça n'avait rien à voir avec une roue en moins... Ce n'était pas un problème de bougie, peut-être une tête de delco fendue, toujours est-il qu'un cylindre ne recevait pas d'étincelle et ne pouvait donc allumer son mélange pour le faire exploser. Par chance, Dominique avait emporté un deuxième allumeur et Yannick a fait l'échange, non sans difficulté parce que la vis de fixation inférieure est, normalement, accessible avec une clé tordue que tous les bons mécanos de chez Renault se fabriquaient, mais qu'il n'avait pas, bien sûr... On ne peut quand même pas tout prévoir.
Devant le garage de Gordon Chalmers qui a sauvé la suspension de la MGF de Thierry... Thanks a lot Mister Gordon for your friendly help!
Il y a eu, ensuite, la suite des mésaventures de Thierry avec sa MGF. La veille, voulant faire regonfler ses amortisseurs, il s'était rendu dans un garage qui, soi-disant, connaissait. Il avait laissé son auto, confiant, et lorsqu'il l'a récupérée, il s'est entendu dire que les gars n'avaient finalement rien pu faire. Sauf que ces impétrants, ignorants, incapables, bref choisissez l'adjectif qui convient le mieux à leur stupidité, ont essayé et qu'ils n'ont réussi qu'à vider un peu plus les amortisseurs de leur gaz. Résultat : plus moyen de braquer les roues, les pneus touchant la caisse ! Le pire, c'est qu'ils ont osé faire payer Thierry. 69 livres pour lui rendre une auto inutilisable. Retenez bien le nom de ce garage à éviter si vous passez dans le coin : Dickson's Garage. Ce matin, nous nous sommes donc mis en chasse pour trouver un garage compétent possédant l'outillage ad-hoc, très spécial, et du savoir-faire qui va avec. Par chance, nos amis Ecossais sont d'une gentillesse extrême et de garage en garage, nous avons fini par débarquer chez Chalmer's Garage où Gordon a souri lorsque nous avons expliqué notre problème. Oui, il avait la pompe, oui il avait du gaz (de l'hydragas en fait, un produit liquide que l'on pourrait assimiler à du LHM chez Citroën, parce qu'à l'époque quelques ingénieurs ont cru malin de s'inspirer de la marque française pour imaginer une suspension rechargeable à vie ! Un beau fiasco vite rendu aux oubliettes de l'histoire, sauf que quelques autos ont hérité de ce mouton à cinq pattes, dont la MGF, l'Austin Princess et même quelques Range Rover). Oui, Gordon a la pompe, la seule à 200 km à la ronde et, surtout, il sait faire et, comprenant l'urgence, il a bousculé son planning pour dépanner Thierry qui, en début d'après-midi, avait retrouvé des suspensions normales. Thank you so much Gordon. Et merci à tous ceux qui nous ont guidés jusqu'à lui...
Encore du soleil, mais en fin de matinée parce que ceux qui sont partis aux aurores ont eu de la pluie. Ici, la météo change très très vite...
Le charmant petit port de pêche d'Helmsgate, sur la route du nord...
Vous imaginez bien qu'aller sur l'île de Skye et revenir avant l'heure du dîner était devenu mission impossible, la route exigeant entre 8 et 9 heures de roulage ! Nous avons donc préféré flâner pour remonter la route de la côte Est que nous ne connaissions pas pour filer sur Wick, tout au nord de l'Ecosse. Là encore, tout ne s'est pas passé comme prévu car s'il faisait très beau lorsque nous sommes partis, ça s'est gâté pendant que nous déjeunions de fruits de mer excellents à Helmsgate, le ciel ayant décidé de nous barrer le chemin. Il tombait des trombes d'eau, on n'y voyait goutte, ce qui était un comble et nous avons donc fait demi-tour...
Le Loch Ness Center raconte l'histoire de la... légende.
Les ruines du château d'Urqhart.
Le château le plus photographié d'Ecosse, le Eilean Donan Castle.
Et le groupe me direz-vous ? Il est sagement parti très tôt pour profiter au maximum de l'île de Skye et, avant, du loch Ness, du château d'Eilean Donan (le monument le plus photographié d'Ecosse) qu'il était difficile de visiter aujourd'hui parce qu'il y avait trop de monde, avant de monter sur Portree, un joli village portuaire aux maisons colorées, puis sur Old Man Stoer, un caillou de 50 mètres de haut, érigé à la verticale à flanc de montagne sur la crête de Trotternish qui évoque une tête d'homme... Le parcours se méritait. Près de 500 km aller et retour, avec beaucoup de pluie pour ceux qui sont partis très tôt, et l'accalmie dès le milieu de la matinée pour profiter à plein des paysages. Les participants sont donc fatigués, ils arrivent petit à petit, le sourire aux lèvres, ravis d'avoir fait cette étape. Et contents d'en avoir terminé. Ils profitent du petit air de cornemuse auquel on a droit à l'arrivée de chaque autobus le soir venu. Pour d'autres, le retour sera un peu plus compliqué. La Porsche des Chiron a des soucis de boîte de vitesses, et il a fallu aller la chercher à 80 km du but. On les attend d'une minute à l'autre. Jean-Marc a, lui aussi, quelques soucis avec la boîte de sa 4L. Elle perd de l'huile, il a donc refait le plein. Moi aussi, je bataille avec ma boîte qui, après cinq jours de tranquillité, a décidé de me rejouer une partition que je connais de temps à autre. Après l'épidémie des essuie-glace (à laquelle je n'ai d'ailleurs pas échappé), celle des pare-brises pas étanches (tiens, je suis encore dans le coup), aurait-on une nouvelle épidémie en vue ? Espérons que non parce que, demain, nous filons sur Glasgow pour entamer notre descente. On verra bien...
Les beautés de l'île de Skye (images transmises par les participants et des internautes).
Portree et ses maisons colorées...
Dunvegan Castle.
Hier, c'étaient les moutons qui se baladaient en liberté, aujourd'hui les vaches...
Jean-Marc refait son niveau de boîte sous l'œil avisé de Jacques...
Tous les soirs, nous avons droit à un petit air de cornemuse...