Et dire qu'on gagnait une heure par rapport à la France ! En partant à 9h20, on arrivait à 8h55 à Folkestone. Retour vers le futur, en quelque sorte... Sauf que tout ne s'est pas tout à fait passé comme dans les textes. D'abord, craignant des tracasseries administratives entre nous et nos amis britanniques, nous avions incités fortement tout le monde à partir dès 7h45 pour être une bonne heure sur place avant le départ. Le terminal se trouvant à six minutes de l'hôtel et la discipline du groupe jouant à plein, nous étions tous sur place à 7h55 et, du coup, prévus pour le train de 8h54. On gagnait encore du temps sur le temps... Pour un peu on arrivait la veille... 

7h45 tapantes. Tout le monde part avec, en tête, la 203 de Jean-Marc et Agnès.

Sur le rallye, il y deux R8 Gordini. Je finirai bien par les photographier ensemble. Voilà déjà celle des Lebeaupin.

Deux Alfa Romeo Giulia, deux générations, deux rouges différents, mais le même bruit envoûtant du double arbre à cames en tête. Même si la mienne, sur le plateau, a attendu sagement de traverser la Manche pour vrombir à son tour !

On avait évidemment prévenus tout le monde qu'il fallait suivre les instructions mais il faut croire que certaines oreilles enregistrent moins bien que d'autres et certains se sont retrouvés dans la file “Large” réservée aux bus, caravanes et autres engins un peu gros, n'est-ce M. Brisson qui, avec sa petite Belle-Ile, paraissait bien petit... D'autres encore, suivez mon regard, devaient s'engager dans la file “Frêt” et non pas “Tourisme” mais ont préféré la seconde. Soi-disant pour tenter le coup, vu que le panneau Frêt montrait un camion, genre gros cube de 35 tonnes et que nos pauvres 3,5 t ne méritaient pas cette appellation. Cela dit, il valait mieux parce qu'on a beau le dire et le répéter à l'envie, certains suivaient aveuglément le chef (non, non, je n'ai pas dit que c'était lui !) et ils auraient fini du mauvais côté, et dans un train qui n'était pas le même que le nôtre, partait une demie-heure après nous, et finissant sous... Douane !

Bon, je sais, il est interdit de faire des photos dans l'enceinte du Shuttle, mais chut... Vous ne direz rien, hein ? D'autant que j'en connais d'autres qui ont été moins discrets...

Dans le Shuttle aussi on ne peut pas faire de photos. Mais un petit souvenir pour le Land d'Eric et de Catherine, ça ne se refuse pas...

Car, c'est là que ça s'est gâté. Le groupe était sorti sans coup férir de Folkestone, quittant l'espace Shuttle avec prudence, guidé par des panneaux qui insistaient lourdement sur le fait qu'on changeait de sens de circulation, mais notre camion et sa remorque, redirigés vers l'espace Frêt, ont du patienter jusqu'à ce que le carnet ATA qui mentionne tout ce qui se trouve dans la remorque, ait été contrôlé... Résultat, l'administration britannique étant aussi efficace que la nôtre (le responsable était introuvable ou il avait autre chose de mieux à faire), ce n'est que vers 10h30 (heure locale, soit 11h30 heure française) qu'ils ont pu prendre la route... Comme nous devions faire tout un transfert entre remorque, plateaux et voitures qui étaient dessus, nous les avons attendus à Canterbury... Du coup, pas de visite de la cathédrale dont la rénovation était enfin achevée avec la pierre de Caen que notre ami Alain Deprez connaît bien puisqu'il est originaire de la région d'où elle est extraite. Mais un pique-nique improvisé avant de prendre la route.

Pique-nique improvisé après les émotions du matin. Après l'effort, le réconfort... On se gâte...

Pendant ce temps, le rallye visitait la cathédrale de Canterbury. Magnifique...

Là, pour tout dire, nous étions chauds comme la braise pour filer visiter Cambridge que nous n'avions pu voir lorsque nous avons fait les reconnaissances, trop occupés à en faire le tour pour trouver l'hôtel qui nous accueille ce soir et qui fait l'unanimité... C'était sans compter sur un détail d'importance que nous avions oublié ! Les errances du GPS. Je ne sais pas ce qui se passe lorsqu'on franchit le Channel... est-ce le fait de changer de sens de circulation ?... l'heure qui n'est pas la même alors que, il faut arrêter de se la raconter, entre le méridien de Greenwich et celui de Paris, il n'y a réellement que 9 minutes et 21 secondes d'écart ?... Toujours est-il que les Google Maps, Waze et autre Garmin vous font tourner en bourrique. Ils vous disent d'aller tout droit lorsqu'il faut aller à gauche, vous font passer par des routes improbables que même les locaux n'empruntent jamais et on comprend pourquoi, refusent de tenir compte de l'option “Sans péage” ou alors en vous obligeant à faire un détour de 3 heures, rien que pour vous décourager... Sans oublier les “Oups, je m'ai trompé, mais je ne m'en excuse pas, hein, fallait plutôt prendre la A2, pas la M2”... Bref, ça a chauffé dans les habitacles et on s'est souvenu que, lors des reconnaissances, nous avions fini par jeter le Garmin par la fenêtre, le troisième jour (il doit encore être sur un bas-côté entre York et Edinbourgh) pour en revenir à une plus traditionnelle carte routière. Et même si les panneaux ne sont pas toujours placés à bon escient par une DDE quelque peu taquine (on prend vite l'habitude de faire deux fois, voire trois, le tour d'un rond-point pour être sûrs), ça a évité bien des divorces et calmé les esprits... Mais, du coup, en étant partis tard et en s'étant rajoutés près de 60 km en plus, et des kilomètres pas faciles en plus, et la fatigue aidant, on a décidé que l'on visiterait Cambridge une autre fois... Ou pas, d'ailleurs... On se rattrapera demain. Une fois le jet-lag passé et en ouvrant le road-book dont (on n'est jamais si bien servi que par soi-même) on ne dira jamais assez qu'il est parfait ! Mais surtout tracé sur des cartes très détaillées ce qui, m'en souvient-il, avait d'ailleurs été le but pour éviter de se servir du GPS... Mais, que voulez-vous, trois ans et demie après les reconnaissances, notre disque mémoire a bouffé des données...

Nous nous sommes consolés avec quelques belles maisons croisées dans les villages traversés...

Les ronds-points, on les prend par la gauche ! Heureusement qu'il y a des flèches, mais ça ne suffit pas toujours. J'en ai pris deux à l'envers aujourd'hui ! Pas glop, pas glop, surtout pour celui qui arrive en face...

Il y en a qui savent accorder leur tenue avec leur auto. Bravo Christian !

Quand deux Italiens (un plutôt moitié ch'ti, moitié belge, l'autre plutôt suisse) plongent le nez dans les entrailles d'une Alfa, ça parle... mécanique !