Pour le coup, nous n'étions pas seuls à Bayonne. Et pour cause. C'était la Foire au Jambon, l'une des plus grosses manifestations organisées dans la ville, qui attire chaque année 250.000 visiteurs sur quatre jours. Cette année, l'événement coïncidant avec la Semaine Sainte en Espagne, il ne fallait pas s'étonner si on entendait parler plus souvent espagnol que basque ou que français.

C'est au son des bandas que l'on est accueilli à la Foire au Jambon de Bayonne !

Mmmmh, qu'est-ce que c'est bon le jambon. En cornet, en sandwich, en omelette, cru, cuit...

Nous avions prévu le coup et décidé de nous rendre à Bayonne en bus. Bien nous en a pris parce que nous avons pu arriver ainsi sans problème Place des Basques, suffisamment tôt qui plus est pour nous rendre fissa sous le chapiteau et faire nos emplettes avant que la foule n'arrive ! Car, même si du jambon, on en trouve partout, il devient difficile d'accéder aux stands passé 11h, l'heure à laquelle on aimerait pourtant bien grignoter un bout de jambon de Bayonne, de chorizo, de lomo ou de ventrèche (on dit aussi panceta).

Ça, c'est de la cochonaille et encore, vous n'avez les odeurs !

Quelle foule sur les bords de la Nive, côté restaurants !

Toujours bien accompagné Daniel !

Sylviane en galante compagnie !

Le soleil étant toujours de la partie, inutile de vous faire un dessin : il y avait foule, jeunes, vieux réunis, dans une ambiance très familiale et très conviviale la plupart des visiteurs se promenant avec leur verre à la main, le broc rempli de bière ou de cidre local dans l'autre (1,5 l), broc que l'on se fait remplir à la tirette partout dans la ville, pour une somme relativement modique. Les restaurants ne sont pas en reste, organisant d'immenses tablées le long des rives de la Nive et dans les rues environnantes, la municipalité autorisant pour l'occasion l'existence de terrasses éphémères prenant chaque centimètre carré de trottoir, les rues étant piétonnées pour la durée de la manifestation. On y embauche toute la famille et les amis qui en cuisine, qui au service, et l'on voit arriver des tombereaux de fûts de bière ou de cidre, boissons que l'on consomme aussi vite qu'elle a l'air de s'évaporer dans les verres ! Le tout se faisant au son des bandas qui défilent dans les rues au son du fifrelin et des tambourins, faisant danser les passants dans des sarabandes improvisées.

Au hasard de nos déambulations, on trouve toujours des participants bien attablés !

L'expérience de cette foule bigarrée et joyeuse tranche avec bonheur avec les images d'autres foules arc-boutées sur des positions jusqu'au-boutistes qui poussent à l'affrontement et à la haine. Ici, tout le monde se respecte et se sourie, peu importent les idées ou les soucis du jour, il y a un sens de la fête peu commun dans ce Pays Basque.

Arrivée en fanfare à Biarritz !

Le Casino Barrière de Biarritz, une institution.

Avec le temps qu'il fait, pas étonnant qu'il y ait du monde sur la plage de Biarritz.

Une fois ces agapes achevées, retour au bus pour se poser à Biarritz, l'autre grand pôle de la région, l'ennemie jurée de Bayonne, les deux cités se regardant en chien de fusil depuis des lustres, l'une reprochant à l'autre son côté “chichi-panpan” voulant « péter plus haut que son petit cul le lui permette », l'autre regardant de haut la populaire hérissée des deux côtés de la Nive autour d'une cathédrale et de ruelles moyennâgeuses forcément d'un autre temps. On ne les réconciliera jamais, mais les deux villes attirent autant de monde. Bayonne pour, justement, ses vieilles pierres et son histoire au ras du pavé, Biarritz pour son casino, ses plages et ses belles maisons bourgeoises. Avec, en prime, ce rocher de la Vierge qui attire toujours autant les foules. Surtout quand il fait aussi beau.

Le Rocher du Basta.

Vue sur le rocher de la Vierge...

Deux grosses visites donc, qui laissent le groupe quelque peu fatigué, mais dont quelque chose me dit que l'apéritif devrait très vite revigorer avant de passer au dîner de gala... Adichats comme on dit ici (au revoir) et à demain ! J'ai apéro moi aussi !