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Jour 02 - Burgos / Càceres

Pour une étape de liaison, ça a été une sacrée étape de liaison. 460 km entre Burgos et Cáceres. De l'autoroute (gratuite, certes, mais tout de même) sur le plateau castillan, brûlé par le soleil de cet été et qui ne renvoyait qu'une monotone couleur jaune brun, à peine transpercée par endroits par quelques minuscules bosquets ou un troupeau de vaches paisibles, le nez dans le foin, cherchant à grappiller un brin d'herbe fraîche, ce qui devait relever de l'exploit ! Pas très engageant comme parcours, mais il fallait bien descendre sur Cacerès avant d'aborder Séville demain. Et tant pis si, au passage, on devait faire l'impasse sur Salamanque et Plasencia, deux villes qui mériteraient, à elles seules, une journée entière pour en apprécier tous les charmes.

Beaucoup ont donc démarré dès potron-minet, profitant des premiers rayons d'un timide soleil qui séchait avec peine les gouttelettes de pluie qui étaient venues se vautrer sur nos carrosseries dans la nuit. Seuls ou en groupes plus ou moins gros, ça s'ébrouait avec nonchalance, prêts à avaler du bitume pendant six (pour les plus rapides) à huit heures (pour ceux qui, comme nous, aiment bien prendre leur temps et faire de fréquentes haltes).

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Départ pour les Perroux, Lagrasta et Renaudin.

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Tu crois qu'il est bien utile de faire ses niveaux ? Ça ne bouffe rien une Simca, pas une goutte d'huile, d'eau et d'essence ! Ça a l'air de laisser circonspect les Servant et Dessalle... On les comprend !

Sur la route, nous n'avons croisé personne ou presque. Juste les Michaut dans une station-service où ils faisaient le plein après avoir failli tomber en panne... d'essence. Et de manière fugace les Dorléac qui sortaient d'une station et que nous avons doublé avant de nous faire redoubler aussi sec, notre rythme étant sans doute trop lent pour cet avaleuse d'autoroute qu'est leur Mercedes 190SL.

Par contre, nous avons croisé celle que nous n'attendions pas, la pluie. D'abord légère et frivole, comme une caresse délicate sur nos pare-brises, évacuée sans effort par des balais qui, pourtant, n'ont pas la réputation d'être des foudres de guerre sur nos anciennes. Devant nous, nous ne savions pas alors qu'une autre Mercedes 190SL, celle des Bernière, n'avait plus d'essuie-glace. Ni de jauge à essence d'ailleurs, ni de feux stops, ni de clignotant AVG... Nous y reviendrons. Petit à petit, le crachin pas même normand ou breton s'est mué en de brutales et sauvages saucées, jetées avec violence comme sorties d'un seau ou d'un Kärcher. Heureusement que j'avais un reste de Rain-X, sans quoi j'en aurais perdu toute visibilité et fait souffrir de trop un moteur d'essuie-glace qui accuse ses 51 balais au compteur (jeu de mots pour initiés !). Le mien a donc survécu, celui de Daniel beaucoup moins qui a fini la journée en se mettant en rideau. Ce qui ne changeait pas trop la tronche du pare-brise, tant il mettait du temps à le balayer. 10 secondes montre en main pour aller de droite à gauche, la flotte allant plus vite que lui...

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Un petit coup de chiffon avant de partir ?

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Je poursuis la série “Belles bacchantes” entamée hier avec Jean-Pierre. Voici donc Didier Souslikoff tout sourire. Et Mado son épouse.

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Houla, on dirait que ça menace...

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Ah oui, tout de même !

Ce n'est qu'en arrivant sur Cáceres que ce déluge a daigné se calmer, même s'il ne s'est quasiment pas arrêté de pleuvoir depuis que nous sommes à l'hôtel. Sans surprise, partis parmi les derniers, nous sommes quasiment les derniers à nous garer. Pour découvrir le problème de la Mercedes (ou plutôt ses problèmes) et apprendre que Didier Dutilloy a perdu Véronique et la roue de secours qu'elle portait sur l'autoroute ! Tu parles d'un équipage contre-nature mais pourtant classique sur le capot AR d'une MG pour pouvoir mettre trois paries de chaussettes et autant de petites culottes et soutiens-gorges dans le coffre qui ne contient rien moins que rien ! Ça s'est passé sous le déluge et Daniel, comme moi ou Didier, etbien d'autres, nous avons bien cru apercevoir une forme noire sur le bas-côté et nous être faits, chacun de notre côté, la réflexion qu'une remorque avait dû perdre une roue ou sa roue de secours. Mais sans réfléchir plus avant et sans se douter un seul instant qu'il s'agissait de la défunte Véronique... Didier a bien fait demi-tour pour tenter de la récupérer (je vous rassure, il n'a pas fait un 180° sur l'autoroute pour la prendre à contre-sens, il a attendu la sortie suivante pour revenir en arrière et re-entrer plus avant... Mais Véronique s'était faite la malle (sans mauvais jeu de mots, hein, je n'oserais pas !). Sans doute ramassée par les services techniques de l'autoroute. Didier doit donc se faire une raison, il va devoir continuer sans roue de secours... et sans Véronique qui, de toutes façons, selon les dires de son épouse Brigitte, parlait trop. Jalouse, va...

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Bonne surprise en faisant le plein. Les pétroliers font une ristourne de 30 cts par litre (si vous avez la carte du réseau) ou 25 cts pour tous les autres clients. Ce qui nous met le litre au même prix qu'en France, peu ou prou...

Revenons-en maintenant aux petits malheurs d'Eric et de sa Mercedes 190SL. Avant le départ, Yannick était plongé sous le capot pour remplacer un fusible et redonner une jauge à essence digne de ce nom à la voiture. Peine perdue. Le problème était manifestement ailleurs puisqu'il restait entier fusible remplacé. Comme il n'était pas question de passer la journée sur cette jauge, Eric est parti. Au fil des heures, l'auto a perdu les essuie-glaces (ils se sont mis à refuser tout service et avec la pluie qui tombait, ce n'était pas du gâteau), puis le clignotant AVG, mais ça Eric ne s'en est pas aperçu, puis les feux stops (là encore, il ne l'a pas vu, et pour cause, puisque, et c'est le principe, ils sont derrière lui et que, même avec des yeux derrière la tête, on ne peut pas les voir...)... Arrivé à Cacerès, il s'est enquis, auprès de l'assistance, d'une bonne âme charitable pour l'aider à retrouver... ses essuie-glaces égarés en route. On l'a rassuré, ils devaient être avec Véronique... Blague à part, notre Didier (pas celui de Véronique, hein, vous suivez toujours ?)  a trouvé le pourquoi du comment et, au passage, a redonné des clignotants à la Mercedes. La moitié du chemin était faite. La jauge qui faisait claquer les fusibles a été débranchée (de toutes façons, on ne s'en sert jamais de ces trucs-là, c'est aussi fiable qu'un homme politique)... Restaient les feux stops dont la source de la panne a été diagnostiquée par Didier, notre McGyver à nous. C'est le contacteur qui est HS. Mais va en trouver un, comme ça, au débotté. Nous avons bien été en ville, dans le plus grand magasin de pièces détachées automobiles du coin, un AD immense. Ils n'avaient rien de ressemblant. Nous avons même été voir un garagiste multi-marques, qui s'est penché sur le problème et pensait pouvoir nous dépanner, mais demain au mieux. Or, demain, c'est direction Séville. Pas question de traîner. Par contre, comme nous y restons trois jours, Eric a appelé son garagiste Mercedes (celui qui lui.a vendu l'auto, ça tombe bien) et demain, il va nous donner la référence et, au pire, nous en envoyer un en Chronopost pour que nous le recevions à Séville. Comme quoi, on s'en sort toujours. Et vous savez quoi ? Si ça se trouve, on va même retrouver Véronique, Didier est sur une piste... Alors à demain, pour de nouvelles aventures ? Pour sûr !

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D'habitude, on dit qu'on se penche au chevet d'un malade. Pas qu'on explore d'abord ses dessous sans lui avoir été présenté !


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