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Jour 9 - Boucle autour d'Orosei

La canicule n'en a pas terminé avec nous, mais le ciel s'est voilé et il est même tombé quelques gouttes pleines de sables qui ont pommelé nos carrosseries, leur donnant un drôle d'air, comme si un gamin s'était amusé à faire des points dans un savant désordre. Mais il fait toujours aussi chaud, c'est juste encore plus moite, on dégouline tranquillement, on peut même affirmer que nous avons des bouffées de chaleur, des vapeurs, de fortes montées en température... Pas étonnant que nous devions nous arrêter souvent pour boire un petit coup et rafraîchir nos petits corps bien fatigués après autant de journées intenses à rigoler et à faire les idiots, il faut bien le reconnaître. Ce matin, c'est donc sous quelques gouttelettes que l'on a fait un peu de mécanique. Partout des capots levés, des mines perplexes, des moues, des interrogations. De faux problèmes (« où ai-je donc mis la bouteille d'apéro ? ») ou de plus existentiels (« j'ai comme un bruit » « ah et ça fait quoi ? » « Gling gling » « Ça me rassure, c'est pas le klaxon »), mais parfois de vrais petits soucis, l'Alfa Romeo d'Edouard ayant perdu un cylindre au démarrage. Après plusieurs tentatives, on a fini par le retrouver dans un de ses carburateurs (une saloperie aspirée par un cornet), mais ce soir, il est revenu sur deux cylindres et Didier est en train de chercher pour savoir où est-ce qu'ils ont bien pu passer. Dans le même temps, la direction assistée de la Panther, réparée provisoirement sur le port de Civitavecchia, a de nouveau lâché. Là encore, ça bricole pour résoudre le problème...

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Un souci Jean-Louis ? Une histoire de clac-clac, ou de gling-gling, ou de bling-bling...

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Départ pour la MGB des Brun.

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Quelques gouttes de pluie et on ne recapote pas pour autant !

 Pendant ce temps-là, la troupe s'est rendue à Orgosolo, un village sarde sans charme, avec ses bâtisses toutes de béton revêtues, carrées, posées à la va comme je te pousse dans des ruelles pavées qui n'ont pas vu leur revêtement travaillé depuis des siècles, sauf en quelques endroits rapiécés pour cacher maladroitement des ornières grosses comme des patounes d'éléphant obèse. Mais un village qui a eu la bonne idée d'accueillir des peintres venus d'un peu partout pour peindre de gigantesques fresques sur ses murs. Il y en a plus de 250, tout autour du centre-ville, la plupart singulièrement politisées, vilipendant le fascisme, l'obscurantisme, l'oppression du plus faible, les politiques de tous poils et prônant la liberté de pensée, de vivre, de dire non ou plus simplement célébrant la justice sociale. Chaque année, des artistes, généralement des collectifs, viennent avec leurs pinceaux pour peindre des murs préparés à l'avance. Et ils ne font généralement pas dans la dentelle. C'est ce qu'on appelle l'art des murales, transposé d'Amérique du Sud en Sardaigne, et les peintures les plus belles sont rafraîchies de temps à autre, les moins intéressantes se délavant au fil du temps ou se faisant recouvrir par d'autres. Plus de 150 villages sardes sacrifient à ce rituel annuel qui est devenu l'attraction numéro deux de l'île, derrière ses magnifiques plages. Il aurait été dommage de passer à côté de ce musée à ciel ouvert car, même si nous en avons vu d'autres, à Orgosolo, elles sont souvent exceptionnelles et, en tout cas, très intéressantes.

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Orgosolo et ses peintures murales.

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Il y a même, parfois, de saisissants raccourcis de l'histoire qui se télescopent et mettent en perspective des événements. Il en va ainsi du 11 septembre et de la destruction des tours jumelles par des djihadistes. La fresque côtoie celle du coup d'Etat orchestré par la CIA au Chili et qui a assassiné Salvador Allende le... 11 septembre 1973. On y parle également d'immigration clandestine, rappelant au passage que, tous, nous sommes issus de ces mouvements de population qui, à travers l'histoire, ont poussé des populations à fuir guerres, famines ou injustices. Nous sommes le fruit de ce melting-pot géant et il est bon de se le rappeler alors que les populistes de tous poils pointent du doigt ce qui a fait la richesse culturelle de l'Europe, montrant ainsi la médiocrité de leur pensée. Honte à eux. Les murs, ici, n'ont pas que des oreilles. Ils parlent, et nous ferions bien de les écouter pour apprendre à mieux vivre ensemble...

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Laurent n'a pas fait dans la discrétion en traversant Orgosolo, en entonnant l'air de la Cucaracha !

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Encore et toujours des Murales, mais cette fois à Oliena.

La journée a fini comme elle a commencé. Avec de petites panouilles. Mais avec Didier et Yannick aux affaires, ça se règle dans la bonne humeur. Edouard a retrouvé ses deux cylindres. Ils étaient apparemment restés dans la boîte à gants. Benoît a une crevaison lente sur un pneu, mais on ne sait pas d'où elle vient, alors demain matin, il viendra avec nous chez le marchand de pneus où l'on espère trouver deux roues pour notre remorque (on a demandé à Jean-Claude de nous passer ceux de sa Karmann, achetés à Cagliari, mais ça l'a fait moyennement rire !). Quant à Laurent, il a des silentblocs de triangles AV fatigués qu'il lui faudra remplacer en rentrant. Rien de grave, comme vousd pouvez le constater...

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Les doigts de fée de Didier pour régler les carbus Dell'Orto de l'Alfa d'Edouard...

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Tu vois, là, tes silentblocs sont morts !

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Le toubib en pleine auscultation avec Corinne, qui s'est improvisée infirmière !


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