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Mai - Jours 05 et 06 - Saint-Jacques-de-Compostelle / Esposende

Deux journées en une seule ! Pour une simple et bonne raison : je n'allais pas vous laisser 24 heures dans l'attente insupportable de l'issue de notre série du jour, « La Frégate en carafe ». Une super-production en deux épisodes seulement pour ne pas lasser le public. Avec un prologue en forme de pirouette. La veille, au briefing, Daniel avait regretté que les voitures soient tellement bien préparées que l'assistance se tournait (quasiment) les pouces. C'était un peu exagéré, mais il est vrai que nous avons connu bien pire en la matière. Nous étions à Saint-Jacques de Compostelle et les voies impénétrables du seigneur ont dû l'entendre car à peine 20 km après le départ, la Frégate de Claude s'arrête sur le bord de la route après une pétarade du feu de Dieu. Les anges étant avec lui, il y avait largement la place de se garer et d'attendre l'assistance qui, à son habitude, fait diligence et constate l'étendue des dégâts : distribution HS, et avec une énorme probabilité que le pignon de distribution en céloron ait perdu un bon nombre de ses dents dans la bataille.

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Aïe : une panne et sérieuse !

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Allez, poussez les gars, faut la monter sur le plateau !

Premier épisode : conciliabule sur le bord de la route. Nous avons trois Frégate sur le rallye, dont celle de Michel Wahl, un membre du CAR Ile-de-France, dont nous connaissons le haut degré de prévoyance qui va jusqu'à faire brûler des cierges en quantité industrielle avant de partir. Avec un peu de chance, il en aura emporté un dans sa caisse à outils (de pignon, pas de cierge), car il a déjà connu la même mésaventure et que c'est un grand classique sur les Frégate ou Colorale qui ont le même moteur. Nous l'appelons et, ô miracle, il a la pièce ! Nous décidons donc de ne pas brûler immédiatement la Frégate de Claude (non, non, je rigole !), mais de la monter sur le plateau pour refaire la distribution entre ce soir et demain matin car, tenez-vous bien, le bon Dieu était avec nous puisque nous avions prévu de rester deux jours au même endroit, pour prendre le temps de visiter Porto. Aussitôt dit, aussitôt fait et, le soir-même, la distribution était tombée, prête à être remontée.

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Sur la route, des plages, des plages...

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Et pour nous accueillir, une superbe 2 CV, l'une des dernières fabriquées dans l'usine de Mangualde, au Portugal. 

Deuxième épisode : à l'heure où certains partaient dîner au milieu d'un groupe de français bruyants, mal élevés et pour tout dire à nous faire regretter d'être de la même nation (des retraités se croyant tout permis et sans éducation, si vous voyez ce que je veux dire), Yannick, Didier, Daniel et moi nous allions rendre visite à Fernando. Un cadeau du ciel. Tombé en début d'après-midi, alors que j'arrivais à peine à Esposende. Tout heureux de voir des anciennes. Je discute un peu avec lui, mais pas trop longtemps parce qu'il a un rendez-vous. Il promet cependant de revenir. Ce qu'il fait, accompagné d'un ami. Il nous voit alors œuvrer sur la Frégate et, immédiatement, nous propose son aide. Il a tenu, pendant plus de 40 ans, un garage, à quelques centaines de mètres de là. Dans lequel il a tout l'outillage nécessaire et notamment la presse dont nous avons besoin pour remplacer le pignon en céloron. Mais pas que. Parce que, dès la porte ouverte, nous sommes bouche bée. Pas parce qu'il y avait là quelques Seat 600 restaurées ou en cours de remontage, mais parce que se cachent entre ces murs de véritables trésors : une Osca (Fiat à moteur Maserati), véritable bombe de course, une NSU TT et une TTS, quelques Métro turbo et autres douceurs ayant fait de la compétition parce que Fernando est un amoureux des mécaniques qui vrombissent. Et il avoue bien volontiers que, s'il revenait 30 ans en arrière, il laisserait tomber les "voitures modernes" pour ne se consacrer qu'au sport automobile. Pour l'heure, il restaure tranquillement ses autos et, à mon avis, il en a bien pour 30 ans. En attendant, quel bonheur que de discuter avec un passionné qui nous a ouvert grand son garage et son amitié. Molto obrigado ! Fernando est un grand monsieur !

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Petits conciliabules à l'arrivée. Alors des nouvelles de la Frégate ?

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Incroyable : Michel (à droite) avait un pignon en céloron dans son coffre pour Claude (à gauche).

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Pas de doute, le pignon (le plus gros) a perdu plein de dents.

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On voit bien la différence !

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Dans le garage de Fernando, de véritables trésors comme cette Osca !

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Extraction du pignon à la presse !

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Volvo Amazon.

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NSU TT.

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NSU TTS.

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Un grand merci à Fernando (à droite).

Epilogue ? Ce matin, le trio de choc était à pied d'œuvre dès le petit déjeuner avalé et sur le coup de 13 h, le moteur pétait à nouveau, tout heureux de retrouver une distribution parfaitement calée. Ce sont ces dames qui l'étaient sans doute un peu moins parce que la veille, elles ont fait tout le parcours dans la DS de Georges Popineau et elles y ont trouvé un confort qu'elles n'ont pas tout à fait dans la Frégate. Mais comme elles retrouvaient leurs bonshommes bien moins stressés, ça devrait s'arranger rapidement...

Voilà pour le film de ces deux journées. Car, pour le reste, il n'y en a pas grand chose à dire. La route d'hier était tranquille, sans grand intérêt sauf à suivre, comme nous l'indiquions, la route côtière pour aller voir les grandes plages de sable fin et plonger ses petits petons dans une eau à 15 °C à peine.

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Ben, qu'est-ce qu'il arrive à l'Espace ? Batterie déchargée ? Allez, poussez les copains !

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Ponte do Lima.

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Aujourd'hui, c'était open. Chacun faisait ce qu'il voulait, visiter Porto en priorité évidemment et, pour ceux qui connaissaient, tournicoter dans la région et aller, comme nous l'avons fait une fois la réparation terminée, faire un tour à Ponte do Lima (la plus ancienne ville du Portugal) où l'on fête l'agneau de Dieu le 31 mai, avec tant de ferveur que c'est un jour férié. Nous avons pu y admirer les incroyables rues fleuries de motifs religieux pour la plupart et apprécier la qualité des constructions romaines, le vieux pont enjambant la rivière tenant encore debout, même si certaines parties ont été reconstruites au sortir du Moyen-Âge. Pas sûr que nous tenions aussi longtemps !...

Voilà, la vie est belle. Nous avons pu mécaniquer et vous savez bien, vous qui nous connaissez bien, que c'est quand même ce qui nous plaît le plus car ça nous permet de faire des rencontres aussi improbables qu'exceptionnelles. Ça a été, une fois de plus le cas. Le bon Dieu y est-il pour quelque chose ? Le mécréant que je suis finirait presque par y croire un jour comme aujourd'hui !


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