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Mai - Jour 03 - Oviedo / Cangas del Narcea

On avait prévenu, ça allait être une belle journée ! Nous n'avons pas été déçus, et pas seulement parce que le temps s'est maintenu entre légère grisaille et timides rayons de soleil, sans une seule goutte de pluie, mais parce que le parcours était magique, à commencer par la visite d'Oviedo, le matin. L'étape du jour étant ultra-courte (110 km tout mouillé), il ne fallait pas hésiter à prendre son temps pour déambuler dans le vieil Oviedo à la découverte de son architecture du haut Moyen-Âge, de ses basiliques pré-romanes, de ses nombreux édifices des IXe, XIII et XVe siècles, mais également de ses cidreries, abondantes dans les Asturies. On y sert un cidre "aéré", plus amer que le breton, mais très désaltérant et finalement très agréable au palais. Par contre, peu nombreux ont été ceux qui ont osé manger la spécialité locale, un étouffe-chrétien du nom de cachopos. Deux énormes filets de bœuf ou de veau (plus rarement de poisson), farcis de jambon cru et de fromage avant d'être panés et frits. Ils sont servis avec une plâtrée de frites que cinq pintes de bière ont bien du mal à faire passer. C'est pourtant très bon, frit à l'extérieur, fondant à l'intérieur, mais il est vrai que le taux de cholestérol fait un bond dans le rouge rien qu'à regarder le plat !

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Dans les rues d'Oviedo.

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Basilique San Juan El Real.

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Promeneurs ?

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Cathédrale San Salvador.

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Pour notre part, nous avons zappé toutes ces douceurs pour venir au secours de Daniel et du pot d'échappement de sa 504. Cassé et dont le silencieux perdait ses chicanes. Rien de bien grave mais comme le bruit l'agaçait, nous nous sommes mis en quête d'un atelier dans lequel souder la ligne d'échappement et sacrifier le silencieux pour le remplacer par un bout de tube. En deux minutes, nous avons déniché le Midas qui va bien. Sauf qu'après inspection, le chef d'atelier s'excuse : « Nous remplaçons, mais nous n'avons pas de poste à souder. Il faut aller à l'atelier Velasquez, à 300 mètres d'ici. » Ce que nous faisons. Là encore, tout le monde arrête de travailler pour s'occuper du problème, monter la voiture sur le pont et faire la moue. « Non, désolé, nous on ne saurait pas faire. Par contre, allez en face, à la carrosserie Moncaval, ils ont tout ce qu'il faut. » Dix mètres plus loin, le chef d'atelier fait bouger trois voitures pour grimper la 504 sur le pont et examiner le boulot à faire. Nous palabrons cinq minutes pour savoir si ça vaut le coup de rechercher un silencieux à peu près identique ou s'il ne vaut pas mieux trouver un bout de tube. Jusqu'à ce que l'un des anciens (en fait le patron !) arrive et dise : « Les gars, je crois que j'ai ce qu'il vous faut. » Et de revenir avec un bout de tube d'échappement au bon diamètre et au cintrage ad-hoc. Deux heures plus tard, la messe est dite. Daniel a désormais entre les pognes une 504 Gordini qui pète le feu, réveille le quartier mais ne bat plus la semelle en gigotant. Bien plus confortable pour les oreilles et rassurant pour le moral. Le tout pour une somme modique, sans commune mesure avec le boulot effectué. Une fois de plus, nous pouvons mesurer combien la mécanique est un langage universel et combien se balader en ancienne ouvre les portes. Muchas gracias, hombres !

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Dans l'atelier Moncaval, Iban et Alvaro s'affairent sur l'échappement de Daniel.

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De gauche à droite : Alvaro, Daniel et Iban avec le silencieux qui a été, comment dire, amputé ! 

Du coup, Daniel a pu reprendre la route et filer vers Cangas del Narcea rejoindre la troupe qui a serpenté sur de superbes routes bordées par les Horreos, ces greniers en bois asturiens qui ont été classés monuments historiques et dans lesquels on entassait les récoltes, mais également les charcuteries ou le maïs qui séchait ainsi à l'abri de la pluie mais plus sûrement des rongeurs qui ne pouvaient grimper jusqu'au plancher, supporté par quatre, six ou huit piliers. Il en existe plusieurs centaines, plus ou moins grands, de mieux en mieux entretenus grâce à des subventions régionales, et qu'il est interdit désormais de détruire ou de transformer en habitations.

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Voilà un de ces Horreos, symbole des Asturies.

A l'arrivée, l'assistance a encore du boulot. Avec la Triumph de Denis qui a ses roulements AV dans le sac. Prévoyant, le garçon en avait un jeu que Yannick est donc en train de mettre en place. Comme vous le voyez, il n'y a pas de problèmes, que des solutions. Normal, me direz-vous, les miracles se produisent ici chaque jour parce que nous sommes sur les chemins de Compostelle.

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Yannick au chevet des roulements de roues AV de la voiture de Denis.


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