«Sous le déluge exactement ». On croirait le titre d'une chanson de Serge Gainsbourg chantée par Anna Karina... Depuis notre arrivée, hier au soir, le ciel déverse des litres et des litres d'un liquide qu'on aurait préféré coloré à la badiane, pour le moins. Pas de chance ? Pas si sûr. Ça permet de vérifier l'étanchéité des véhicules et, depuis ce matin, nous faisons les magasins pour les dévaliser afin de bâcher les cabriolets, acheter du scotch pour limiter les entrées d'eau, se fournir en bottes et K-ways... Ça aurait pu être pire. Il neige au-dessus de 1.200 mètres ! Autant dire que le parcours que nous avions prévu pour demain est passé à la trappe. Plus question de franchir le col du Petit-Saint-Bernard pour plonger sur Aoste. Nous prendrons une route plus directe et parfaitement dégagée, le tunnel de Fréjus. C'est moins glamour, mais plus sûr.

 

Ce petit changement de programme n'entame en rien le moral des troupes. Les participants arrivent petit à petit, seuls ou par petits groupes, le sourire aux lèvres. Tout heureux de se retrouver (pour les anciens) ou de découvrir à quoi ressemblent nos rallyes (pour les nouveaux). La pluie, nous l'avons toujours constaté, pousse à relativiser et à oublier ses propres tracas pour partager ceux des autres. Seul petit (minuscule) souci : pas question de faire les contrôles techniques, ni de badger les véhicules. Nous ferons ça demain, en Italie parce qu'on nous annonce du temps sec dès la frontière passée. Pas de doute, nos amis italiens ont moins de difficultés économiques que nous, ils ont encore les moyens de se payer un peu de soleil. Pas nous...