Quelle journée ! La plus belle depuis le départ. Des paysages sublimes (le mot n'est pas trop fort), un terrain de jeu difficile mais varié et affronté au rythme tranquille de nos infatigables et fidèles montures, de jolies rencontres dans des paysages perdus au milieu de nulle part, une gentillesse de tous les instants même si, ici et là, l'insistance des gamins à mendier tout et son contraire finit par être lassante. Cela dit, ils nous ont bien aidé pour le passage d'un oued, après m'avoir “gentiment” fermé la porte au sortir de la flotte, juste pour avoir le plaisir de me pousser et de récupérer des bonbons au passage. Il fallait voir les 4L et 2CV s'en donner à cœur joie dans d'immenses gerbes d'eau, sous les vivats. Et la nuée de petits bras qui ont poussé la Rancho, noyée au beau milieu du gué, moteur calé !

C'était grandiose. Tout autant que les gorges traversées au pas pour en déguster chaque centimètre. Nous, nous ne sommes pas allés tout en haut du col, là où les Iltis et les 4x4 ont fait joujou, accompagnés cependant par le groupe des Sinpar et la deux roues motrices de Flavien et Didier (grand coup de chapeau à eux, ce qu'ils ont fait est homérique). C'était trop difficile pour des autos qui chauffaient déjà et perdaient toute motricité sur des pentes raides mais surtout gravillonneuses et caillouteuses sur laquelle nous perdions toute adhérence. Ça pâtinait comme sur du verglas ! Malgré tout, nous sommes heureux comme des gosses. Nous en avons pris plein les mirettes. Tous les groupes arborent un sourire extatique et se montrent leurs photos pour mieux se rappeler cette nature qui n'a rien à envier aux grands canyons américains. Même ceux qui ont dû passer par la case assistance pour de petites ou grosses interventions. Comme moi, qui avait l'avant tout affaissé. Merci à Cri-Cri et Guillaume qui ont rebandé les barres pour que la roue cesse de lutiner sur la carrosserie. Les caresses entre gomme et acier, ce n'est pas très glamour quoi qu'aient pu en dire certains.

Un seul regret : je manque d'images et d'anecdotes sur nos camarades pistards. Mais c'est parce que nous arrivons plus tard qu'eux, et que nous avons un peu de boulot sur nos petites autos qui ont beaucoup souffert (toutes sont plus ou moins blessées mais aucune n'est décidée à lâcher le morceau, je vous rassure, ce sont de braves tautos). Je me rattraperai sur le bateau pour vous abreuver d'images qui devraient être aussi belles. Sur ce, je fais comme le reste de la troupe, épuisée, je fais fermer les yeux et rêver de ces gorges magiques, de la beauté de la Vallée des Roses (tiens, la piste que nous avions empruntée il y a sept ans est goudronnée !), de “zoued” (ça fait plus couleur locale)... Rrrrrrrrh, rrrrrrrrh...