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Etape 04 - Cordoba / Sevilla
On nous annonçait des orages. Ils sont passés dans la nuit, sans laisser de traces et sans faire descendre la température. Nous dépassons allègrement les 35 °C, sous un soleil de plomb qui grille tout sur son passage. Il serait malvenu de s'en plaindre, même si la visite de Séville a pris des allures de recherche effrénée de fraîcheur, à l'ombre des petites places ou des ruelles qui permettent à peine de se croiser. Dans certaines, il suffit même de tendre les deux bras pour toucher les murs ! C'est dire.



L'étape était volontairement courte. Moins de 150 km pour rallier au plus vite Séville, la plus espagnole des villes ibériques et partir à la découverte de son centre historique et de ses monuments exceptionnels. Mais avant, il fallait une bonne dose de patience pour trouver un parking n'affichant pas complet, et son chemin dans un dédale invraisemblable. Deux heures pour rallier la cité, une heure à tourner dans un dédale incroyable où l'on a vite fait de se perdre. Les coéquipières ont dû en entendre des vertes et des pas mûres ! C'est sans doute pour éviter ça que certains avaient préféré se diriger d'abord pour l'hôtel pour y déposer leur voiture et prendre plutôt un bus qui les déposait directement dans le centre.





La suite ? Une visite à pas mesurés pour découvrir la cathédrale Santa Maria et la tour Giralda qui la domine, surmontée par la statue de la foi, dessinée et fondue en bronze par Bartolomé Morel et installée là depuis 1558. On se demande encore comment ils ont fait pour la monter tout là-haut, et la poser sur la girouette qui donne son nom à la tour. Pour la petite histoire, tout l'édifice est construit sur l'ancienne mosquée, édifiée dès 1184 sur l'ordre de Yussuf 1er et la tour a pris la place du minaret. On peut encore voir, de l'extérieur, le dome de la mosquée originelle, habillée d'une multitude d'encorbellements qui la relient à la cathédrale. Juste à côté se trouve l'Alcazar, l'ayuntamiento, le palais qui avait vocation d'hôtel de ville dont la décoration extérieure, typiquement renaissance, n'a jamais été achevée. Tout autour, de petites rues ombragées, des placettes dont les orangers sont lourds de fruits déjà bien mûrs mais un zeste acides, des bars à tapas, des maisons blanches et moutarde aux vitres occultées par de lourds rideaux, et la foule. Des touristes par centaines. Français, surtout. Italiens, beaucoup. Japonais et taïwanas, américains et australiens. On y entend tous les idiomes, au point que l'on ne sait plus quelle langue parler lorsqu'on commande une bière. Bira, beer, mais plus sûrement cerveza. Heureusement, les serveurs manient tous ces mots différents avec une tranquillité de vieux briscards tandis que passent les carrioles tirées par de superbes chevaux dont les sabots frappent en rythme le pavé. Le hasard de la promenade vous mène inévitablement aux arènes ou à la Torre del Oro ou devant l'une des centaines d'églises qui surgissent et donnent parfois à la ruelle un petit air de Mexique.





Vous l'aurez compris, nous avons joué les touristes aujourd'hui, oubliant les petits bobos mécaniques, et même l'assistance a pu prendre tout son temps pour profiter de Séville, après avoir loupé Cordoue pour cause de problèmes électriques et d'orages tout aussi électriques. Mais comme toujours, il en faut un qui se distingue et nous avons dans la bande notre Laurent national (il est Belge, mais il se soigne). Il a réussi à photographier sa 203 accessoirisée (avec le jambon sur la table montée à l'AR !) devant la Tour Giralda, un secteur normalement réservé aux piétons et... aux taxis. Or, vous n'êtes pas sans savoir qu'au Maroc, il avait troqué une poignée de cacahouètes flamandes (deux pour être exact) contre une enseigne de taxi. Jaune, comme celles qu'arborent les voitures de place espagnoles. Il a donc, tout tranquillement, pris les voies taxis et il a pu faire cette incroyable photo. Sacré Laurent ! Et puisqu'on en est à raconter des histoires belges qui se s'inventent pas, la dernière est pas mal non plus : André Paeme avait trouvé une place de parking place d'Espagne et s'apprêtait à sortir de la voiture lorsque deux touristes s'approchent de lui : « Ah, vous êtes Français ! » « Non, répond André, charitable. Mais presque... » « Ah, vous faites le rallye Gazoline ! » Ils sont excités comme des puces un soir de 14 juillet alors qu'elles viennent d'apprendre que ce sont elles qui monteront à bord des fusées du feu d'artifice. « Euh oui... » « On peut faire une photo ? » « Oui » accepte André avec fierté. Il s'apprête à fermer la porte mais les deux touristes l'arrêtent. « Non, non, laissez-la ouverte... » André interloque mais il n'a pas le temps de se poser de questions. Les deux touristes mitraillent... la portière et l'autocollant qui y est collé. Ils ne voulaient qu'immortisaliser le parcours et ils sont repartis aussi sec, pas même un merci ! « C'est formidable » a tonné André ! On le comprend...


Demain, c'est direction le Portugal. Une autre musique...

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