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ROUTE - Etape 3 : Matmata / Tataouine
Petite journée tranquille. Pas de panne, un parcours au choix, des paysages magnifiques. Du tourisme pur et dur. Après l'épisode d'hier et la grosse partie de mécanique sur l'Océane de Camille, ça fait du bien. Rendons d'ailleurs à César ce qui lui appartient. Certains ont cru que j'avais été le seul à mécaniquer ! Grosse erreur (mais ça fait plaisir de penser que vous avez cru ça possible !). Je n'ai été que le plus petit maillon d'une chaîne brillamment tenue par Pascal qui a passé la plus grosse partie de la soirée couché sous la voiture. Avec l'aide d'un Patrick Labbé que je persiste à appeler Jacques pour une raison qui m'échappe toujours. Avec un Philippe aux commandes de la rectif du carter et du parfait centrage des bagues. Avec les deux Didier bataillant avec les outils et le ventilateur. Et moi, petit arpète, rôle que j'affectionne tout particulièrement et qui me convient parfaitement. Un vrai travail d'équipe, comme à chaque fois que l'assistance se met en branle. Je rassure donc Christelle, Pascal a bossé. Comme d'hab'...


Ce matin, c'était donc liberté totale. On pouvait filer sur Tataouine direct ou décider de flâner en empruntant la route des ksours, après avoir visité Toujane et son vieux village abandonné, son moulin à grain qui ne fonctionne plus depuis longtemps et ses tapis faits main. Perso, j'avais décidé de prendre le chemin des écoliers, entraînant avec moi l'Océane d'un Camille qui va mieux, comme son auto. Nous avons ainsi visité le ksar Mhada, abandonné depuis longtemps, mais surtout le ksar Ouled Soltane (ksar des fils de Soltane), le mieux conservé de tous, le plus grand, bâti sur trois à quatre étages par la famille Soltane pour les nomades de la région qui, d'ici à la Lybie, parcourent le plateau avec leurs dromadaires, cultivent lorsque la pluie tombe, le blé, ramassent les figues, les olives et les dattes, et les entreposaient là pour les mauvaises périodes. La partie la plus ancienne a plus de quatre siècles et demi d'existence, la “moderne” deux siècles. Chaque famille y avait son grenier où elle entreposait ses denrées, fermé à clé avec un étonnant système façon Brika pour ceux qui connaissent, fait de morceaux de bois avec des chevilles et une série de trous dans lesquelles elles se verouillent lorsqu'on déplace un morceau de bois taillé. Le lieu n'est pas encore trop touristique et, surtout, il est préservé par la famille Soltane qui a refusé de le voir transformé en hôtel et le maintient en état pour les visiteurs et les quelques familles qui l'utilisent encore. Un devoir de mémoire qui permet à Soltane junior et à ses copains, aquarellistes de talent et guides improvisés, de vivre.


C'est un peu la même idée qui a guidé les habitants de Douiret, loin du mercantilisme affiché par Chenini. Là, c'est une association qui s'est créée en 1996 pour sauvegarder un des rares ksars fortifiés de la région. Il y a 18 mois, lorsque nous l'avions découvert, les travaux commençaient à peine. Aujourd'hui, grâce aux dons et surtout aux chambres d'hôtes tenues par Latifa et sa sœur, c'est tout un village qui revit. Et se reconstruit petit à petit, donnant du travail aux 600 habitants qui restent et ont donc choisi de ne pas quitter le lieu de leur naissance. La vue y est si splendide qu'on comprend pourquoi l'on ne veut pas aller ailleurs. Tout comme autour de l'étonnante mosquée des Sept dormants, au bout d'une route qui ne mène à rien qu'à ce lieu où reposent sept... géants (les tombes en témoignent). Une légende que vous pourrez lire dans le Coran et que le gardien des lieux a essayé de me faire comprendre, mais sans grand succès. J'ai juste compris qu'ils se réveillaient tous les 307 ans pour réclamer à manger et que leur prochain éveil, c'était pour bientôt. Alors, nous avons préféré quitter les lieux sur la pointe des pieds pour ne pas précipiter le mouvement !



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Pas grand chose d'autre à vous raconter, ce soir. La journée a été paisible, toujours rythmée par de jolies rencontres (j'ai même retrouvé mon ancien voisin de bureau, venu avec des copains faire une randonnée à moto, le monde est vraiment petit), et nous nous sommes croisés en permanence, sans jamais nous perdre, bien qu'il n'y ait pas eu de véritable road-book. Demain sera sans doute plus riche. L'étape est plus longue, et nous emmenons une partie du groupe faire une initiation piste...


Dernière petite info. Si vous voyez la 4L des Mamou sur les rampes, ce n'est pas pour un problème grave. C'est que l'assistance avait du temps, et qu'elle a décidé de lui refaire son démarreur récalcitrant. Juste histoire de ne pas perde la main...

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