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ROUTE - Etape 0 : Marseille
On aurait dû s'en douter. Transporter la Fiat 500 de Gérard Veyrier ne pouvait pas être de tout repos. Ça partait pourtant d'un bon sentiment de franche camaraderie. On la chargeait sur le plateau tiré par le Primastar qui, autrement, aurait été inoccupé. Gérard et Monique n'avaient plus qu'à prendre le train et débarquer à Marseille pour reprendre possession de leur bien. Oui, mais voilà. La ragazza se souvient que, lors du premier rallye en Tunisie, elle avait passé plus de temps sur le plateau qu'à rouler. La faute à toute une série de galères, plus infernales les unes que les autres. A croire qu'elle avait décidé qu'elle se sentait mieux à se faire véhiculer. A son retour, Gérard avait pris le taureau par les cornes (euh, la belle par les joues d'ailes) et avait décidé de lui offrir une restauration complète. De A jusqu'à Z, y compris en lui soulevant les jupons qu'elle a d'ailleurs fort fripons. Bref, deux ans plus tard, elle était comme neuve. Et s'était inscrite au rallye du Maroc l'an dernier.


Mouais, sauf qu'à la dernière minute, elle a encore fait un coup de calcaire, refusant même l'idée de grimper sur le plateau comme on le lui avait gentiment proposé. Gérard avait dû choisir une autre auto, mais en se disant que ça suffisait une telle litanie de caprices. Il l'avait recollée entre les pattes d'un professionnel pour voir ce qui l'empêchait de tourner rond et là, il était confiant. En nous la remettant en mains propres, tout sourire, il avait même susurré une phrase du genre : « Cette fois, elle fera tout le rallye par elle-même ! Promesse de normand. » Sauf qu'un Normand, mon Gérard, c'est un coup oui, un coup non. Le roi du peut-être, qui parle à la troisième personne. « Elle fera tout le rallye... » Pas sûr. Parce que même sur le plateau, elle trouve le moyen de se faire remarquer ! Figurez-vous que du côté de Montélimar, la porte côté passager s'est brusquement ouverte. Et comme l'auto était fesses face à la flèche (c'est là qu'elle cache son moteur, la bougresse), avant pointé vers les gros poids lourds à qui elle lançait des œillades coquines, ladite porte est venu butter contre le passage de roue avec une telle violence qu'elle a en partie vrillé le pied de porte côté auvent. Le temps de s'arrêter pour constater les dégâts, de coller un autocollant énorme sur la portière pour masquer la trace du choc et de redresser tant bien que mal le pied, et voilà le chat noir qui s'invite à nouveau à nos rallyes.
Le plus drôle, c'est qu'en apprenant la nouvelle, Gérard n'a pas été le moins du monde surpris. « Ça m'est arrivé, il n'y a pas si longtemps ! Et figures-toi que le carrossier qui a redressé la porte, en sortant du garage, il l'a rebignée ! Elle est maudite, c'est tout, y'a pas à discuter... Mais elle fera tout le rallye... » Sur le plateau ? Peut-être ben qu'oui, peut-être ben qu'non !
En tout cas, cette joyeuse histoire qui se termine bien (la porte ferme !), a mis en joie tous les participants qui, de toutes façons, ont du grain à moudre, parce que les bêtises se sont multipliées. Laurence Gallet s'est trompée de passeport. Elle a pris celui de sa fille. Bon, il y a tout de même une ressemblance certaine, mais les douaniers ne sont pas aveugles. Ils savent faire la différence entre un superbe lifting, façon docteur Delajoux, et une tentative éhontée de se faire passer pour plus jeune qu'on est ! Heureusement, les Gallet sont lyonnais, et ils ont des amis. Surtout un, Pierre (enfin, c'était un ami, après ce qu'ils lui ont fait faire, le doute est permis quant à leurs relations futures). Qui est allé chez eux, a pris la voiture et s'est tapé 200 bornes pour retrouver, sur la route, un retardataire, et lui confier le passeport. Il se murmure qu'il était juste en gasoil et qu'il est quelque part sur l'autoroute en train de faire du stop pour rentrer... Le retardataire, parlons-en, c'est Marc Potey qui fait route avec les Mouchère. Depuis hier, il annonce avoir des soucis d'allumage. Ça pétarade, ça ratatouille, ça explose, ça pète le feu, qu'il disait sur Facebook. Mais ça n'a pas eu l'air de l'affoler plus que ça. Jusqu'à ce que, du côté de Valence, plus rien. Zéro, bernique. Plus d'allumage du tout. Malin comme un singe, il a tout de suite pensé à une... panne d'essence. Mais non, y'en avait et elle arrivait même au carbu. Il ne restait donc plus que l'allumage à vérifier. Pourtant, il a attendu, appelé Daniel qui lui a suggéré de vérifier ses vis et le condo. Mais non, il a attendu. Jusqu'à ce qu'une bonne âme s'arrête, intriguée de voir une Matra 530 arrêtée sur le bord de la route. A soulevé la tête d'allumeur, tripoté le rupteur et la connectique du condo, sourit, sorti un tournevis et resserré la vis de masse du condo. Et voilà, l'auto est repartie, comme une fleur, et elle a pu jouer les bons samaritains pour sauver Laurence Gallet. Comme quoi, les pannes, elles servent finalement toujours à quelque chose... En tout cas, ça démarre fort...

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