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Etape 09 - Bodrum / Kusadasi

Vous allez rire, les deux pannes de la veille qui nous ont tant inquiétées, elles ont été réglées en dix minutes ! Pas plus, pas moins. La Volvo, c'était un fil coupé qui empêchait l'excitation de l'alternateur, d'où l'absence de charge de la batterie. Mais le plus drôle, c'est la Mercos de Philippe qui, souvenez-vous, menaçait de brûler lorsqu'elle a été arrêtée. Des flammes avaient envahi l'habitacle en même temps qu'une fumée suspecte et une odeur de brûlé ! Nous craignions donc le pire en soulevant le capot ce matin. Mais, ô surprise, rien. Pas de trace d'un début d'incendie. Quant à la dynamo dont le roulement était censé avoir exposé dans la bataille, elle n'avait rien. Par contre, dans l'habitacle, nous découvrons un montage ollé ollé d'une double prise d'allume cigare, avec du fil de 1.5, pas de fusible et un vulgaire domino. Le fil d'alimentation s'est fait la malle, et il pend lamentablement. Il ne faut pas chercher plus loin les étincelles. Nous virons donc cet accessoire inutile, mais pour faire bonne mesure, nous en profitons pour bricoler un resserrage brutal de la pipe d'admission, toujours aussi déformée. Une sangle à cliquet. Pas très académique, mais fonctionnel et efficace. Parallèlement, nous découvrons, collé à l'échappement, un sac en plastique fondu. Voilà trouvée la source de l'odeur envahissante et nauséabonde. Si nous avons bien ri (il faut bien se moquer), c'est aussi de soulagement après les angoisses de la veille. Ce n'étaient finalement que des panouilles sans gravité, et c'est tant mieux. Nous libérons le plateau, les voitures repartent et ça a au moins poussé Gérard à changer les quatre pneus de sa Mercos qui étaient prêts à éclater (voir l'édition d'hier).

Le parcours étant court (vous remarquerez le sens de la rime et du rythme), beaucoup ont profité de la matinée pour visiter Bodrum et son port de plaisance où s'alignent yachts et voiliers de luxe, aux côtés de bateaux de croisière. Le lieu est devenu une station balnéaire prisée alors qu'il y a 35 ans, les Carles-Vernet se souviennent être venus là sur une plage seulement fréquentée par des vaches et de rares touristes. Aujourd'hui, le béton a repoussé les bovidés bien loin d'un espace qui n'a plus rien de paisible. Mais après tout, certains aiment cette ambiance où l'on se regroupe, tels des moutons de Panurge, pour étaler sa graisse à la vue de tout le monde et la griller, façon langouste.

Je goûte peu ce genre, et nous avons donc abrégé assez rapidement cette foire du mauvais goût pour reprendre la route et filer sur le nord et Kusadasi, en passant par une charmante petite route côtière qui permet de visiter les sites de Millet et de Priene. Le premier ne recèle guère qu'un théâtre, mais on y déguste quelques spécialités locales, au pied des ruines, sous les piaillements de centaines d'hirondelles qui nichent ici. La maîtresse des lieux fait des galettes aux herbes absolument sublimes, avec un magnifique sourire édenté, et pour un prix si soft que l'on a du mal à en croire la note. 4 lires la galette, soit un peu plus de 2 euros puisque celui-ci, paraît-il, est en chute libre (si vous saviez ce qu'on peut s'en moquer !). Et elle est immense.

Tout ceci n'était évidemment qu'un avant-goût à la visite majeure de la journée, Efèse. Une cité antique dans laquelle ont vécu jusqu'à 250.000 personnes. Le lieu est gigantesque, ouvert au public sur un quart à peine de la surface mise au jour. Ses ruines témoignent de son histoire et du rayonnement qu'elle a eu au cours des siècles. Les plus anciennes remontent au XIe siècle avant JC (pas Jean-Claude, l'autre), du temps d'Androclès. Ce sont donc les Grecs qui l'ont bâtie, avant que les Romains ne s'y installent après un intermède Egyptien et Syrien. On n'a aucune peine à imaginer l'ampleur de la ville, car on y circule encore sur ses rues pavées de marbre, à l'ombre de colonnes qui ne demandent qu'à raconter la vie intense qui régnait ici, et dont le plus beau témoignage est constitué par la bibliothèque de Celsius (rien à voir avec le degré du même nom) dont une grande partie tient encore debout. C'est grandiose, et certains parmi nous revenaient là pour la deuxième ou troisième fois, et ils nous ont confié que le choc est toujours aussi intense que la première fois... Magique.

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