J-02 : Istanbul ou presque
Rassurez-vous, tout va bien. Le "presque" ne signifie pas qu'il y a un problème... Quoique. Il faut, en effet, que je vous raconte ce qui s'est passé àla frontière. Vous savez tous que Daniel a un léger problème avec les langues étrangères, limitant volontairement son vocabulaire àun péremptoire et définif :"It's not good" pour faire savoir son mécontentement. Sorti de là, il joue fort bien ceux qui n'entendent rien aux idiomes locaux, quels qu'ils soient. Alors, quand le douanier, avec un grand sourire, lui a montré les camions et lui a demandé "Visa ?", il a compris qu'il souhaitait un léger backchich. Pas méchant, il est vrai. Juste une Visa, celle de Guéguette, ça aurait pu être pire il aurait pu vouloir la Porsche d'André ou la Ford Mustang de Pierre. Daniel a acquiescé, et demandé àce qu'on descende immédiatement l'auto, le tout avec de grands sourires et de grandes tapes dans le dos. Comme, dans l'équipe, le seul àbaragouiner un peu d'anglais discutait avec l'ami de Dimitri qui lui-même faisait viser les carnets ATA par les douaniers, la petite équipe s'est exécutée avec diligence, s'empressant de faire un savant jeu de chaises musicales pour accéder àla Visa qui n'était évidemment pas la première des autos àsortir. Ils n'ont pas compris la tête des douaniers, tout surpris qui se demandaient brusquement ce qui se passait. Et lorsque, triomphant, Daniel a tendu les clés de la Visa au douanier, celui-ci a ouvert de grands yeux, secoué violemment la tête Daniel a insisté, lui a montré le monogramme àl'arrière de l'auto : “Visa, Visa” qu'il faisait en agrandissant son souire. L'autre faisait non avec tous les membres qu'il pouvait bouger. Lançant "Visa, visa" en montrant des papiers qu'il tenait àla main. Alors Pascal a fait : "Zut, on allait oublier la carte grise, elle est dans le camion, je vais la chercher !" Ce qu'il a fait illico. Le douanier a regardé le papier, soupiré, tapoté l'épaule de Daniel, puis il a montré la voiture et fait signe àDaniel de la remettre sur le camion. "Quoi, vous n'en voulez pas ?" L'autre a insisté, montré la voiture, le camion. On se serait cru dans un sketch de Buster Keaton. Heureusement qu'au même instant Michel est arrivé avec l'ami de Dimitri et qu'il a compris dans la seconde la méprise "Mais non Daniel, il veut simplement les papiers, les visas pas LA Visa. En plus, il dit que c'est celle de Guéguette, qu'il la connaît bien parce qu'elle lui ramène régulièrement du fromage du Cantal, etc..."
Non, je rigole. Ce cinéma, on se l'est fait après le passage de la douane qui s'est tellement bien passé qu'il eut été dommage de ne pas vous inventer une petite histoire. Seul petit truc, véridique celui-là, les Dentone avaient omis le fameux papier de prêt de véhicule, vu qu'il n'était pas au nom de son conducteur. On a beau prévenir, hein, il faut toujours qu'il y en ait un qui oublie... Heureusement, avec un fax et une mairie arrangeante qui a pu envoyer le document certifié, tout s'est arrangé. Après 1h30 de palabres en toute sérénité et sans la moindre pression.
Des nouvelles des participants que l'on commence àvoir apparaître en Turquie : les Dubiez sont déjààIstanbul, en pleine visite, et leur Jaguar est déjàgarée àl'hôtel Wow. Philippe Marraud et Martine Taris ont rejoint le convoi dès la nuit dernière, àla surprise générale quand on sait le sens de l'orientation de Philou.
Le convoi est ce soir àSilivri, àune trentaine de kilomètres d'Istanbul et du lieu final d'arrivée. Dans un lieu sécurisé. L'ambiance est àla franche rigolade et àla mise en boîte en règle. Vivement dimanche !