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Jour 08 - Tata / Aouinet

On ne nous dit pas tout ! Mais, heureusement, j'ai de gentils délateurs, prêts à toutes les bassesses. J'ai ainsi appris que la Cadillac avait encore eu des soucis avec son cardan, réparé une fois encore par Pascal et Michel (une bonne soudure de derrière les fagots en attendant la possible pièce de rechange, possible à Casa où il y a un concessionnaire Cadillac). Mais également que Flavien Charbonnier a cassé son pare-brise (mais ça fait quatre ans qu'il en trimballe un dans son coffre, au cas où, prévoyant le Flavien).

Ca, c'était pour les petits potins d'hier qui m'avaient échappé dans la nuit et que l'on s'est empressé de me raconter au petit matin, alors que les petits yeux de ceux qui avaient dormi sur le parking, entre deux énormes ronfleurs ouvraient avec difficulté sur une journée splendide. Tata sous le soleil de plomb, c'est magnifique. Le pain tout chaud sorti de chez le boulanger local aussi. Il nous avait préparé 196 galettes, pour un peu moins de 150 dirhams. Faites le calcul, ça fait le pain à moins de 10 centimes d'euros. Avec le chorizo de Patrick Henry qui n'a pu venir avec nous pour cause d'opération (petit coucou amical en passant), c'est un vrai bonheur.

A l'heure où je vous écris ces lignes, la nuit est tombée depuis belle lurette. Nous avons planté le bivouac au milieu de rien. Bien après Aouinet, tellement nous avions d'avance sur l'horaire. Une nuit éclairée par une lune pleine et joufflue qui nous regarde avec bonhommie, plantée au-dessus d'une montagne de pierres noires qui se découpe en arrière-plan. A côté de nous, deux militaires en armes dépêchés là pour nous protéger, le conflit avec le Polisario tout proche étant loin d'être terminé. Les tentes ont été plantées, l'apéro est sorti et l'ambiance monte gentiment d'un cran pendant qu'il y en a un qui bosse ! On se croirait en France. Un qui travaille, trente qui regardent !
La piste du jour était relativement courte, mélangeant portions roulantes et caillasse marocaine. On commence à y être habitué et neuf équipages ont décidé de renoncer, préférant la route à la pistouille. On ne leur en veut pas, car le parcours était vraiment très exigeant pour les hommes et pour les machines. Il suffit de voir dans quel état nous sommes ce soir pour s'en convaincre. La petite chanson du jour vous donnera une idée de ce qu'il s'est passé : « Camille avait perdu son GPS, il l'avait entre les fesses ! » Il s'est paumé le bougre, se trompant carrément de circuit en empruntant la route de Taroudant, au lieu de filer tout droit sur Assa comme tout bon pistard qui se respecte. Il y avait pourtant des gendarmes qui lui indiquaient la bonne route, mais il n'en a eu cure, le gars Camille. « La route de Taroudant, elle est trop belle » il prétend pour sa défense. En fait, il a suivi celui qui le précédait. Or, la première règle de tout pistard c'est de ne jamais suivre celui qui est devant, mais le road-book et le GPS. Il a droit à sa mise en boîte, le Camille. Mais il prend ça avec le sourire. Comme Jean-Jacques Hervier qui a eu la panne du jour. Allumage plus carburation. Du coup, le Jean-Jacques et Maryse sont désormais convaincus que la 4L c'est sans doute super, mais pour la piste, rien ne vaut un Iltis. Pour un gars qui bosse chez VW, ça aurait dû être plus évident, mais à sa décharge, cet engin a été conçu pour l'armée... allemande et belge...

La nuit promet d'être chaude, car derrière moi l'ambiance monte, monte, monte. Et les règlements de compte fusent. Nous avons ainsi compris pourquoi notre lit était en portefeuille la nuit dernière. C'est Didier Aubry qui nous a fait cette blagounette. Quand on pense que nous lui avons prêté la chambre pour qu'il prenne sa douche, ça vous décourage de vous rendre service... Pff, enfin, on ne t'en veux pas Didou, et on t'a même permis de rouler avec ta dulcinée aujourd'hui, dans le Berliet. Pour la petite histoire, j'ai passé le volant de l'Iltis à Daniel pour qu'il se rende compte de ses capacités, Marie est allée dans le Land de Jean-Claude et du coup Véro s'est retrouvée dans le Berliet. Elle est pas belle la vie ? Bon, dans la bagarre, j'ai perdu un coccyx, le téléphone satelitte et quelques os, parce que le Daniel il voulait chercher les limites de la bête. Ben, y'en pas pas vraiment. Nous avons fait comme dans les films qu'on voit sur le Dakar : des bonds de quelques mètres de haut, tête dans la capote, pour retomber à plat et repartir à fond la caisse. Moi, je vous le dis, si ça continue comme ça, on n'aura plus un seul os en place, mais on sera bons pour faire un Dakar-Ouadadougou, une idée folle qui nous a pris dans la voiture. C'est fou les idées que ça donne ce genre de délire... Allez, bonne nuit, moi je file prendre l'apéro. Les autres sont déjà bien torchés...
PS : petit coucou à Charlyne de la part de sa maman...

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