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Jour 00 - Sète
Ca commence très, très fort ! Des pannes comme s'il en pleuvait. Et le rallye qui n'est pas encore parti ! Misère, misère, comme chanterait le regretté Coluche. Le premier à se manifester, c'est Gilles Parayre et son 2087, pourtant parfaitement arrivé à bon port pour passer le contrôle technique et la vérification administrative. Bon pour le service, un moteur tournant comme un gentil minou amoureux de son maître. L'est ensuite parti pour accompagner un copain à la recherche d'un hôtel, et là, deux kilomètres plus loin, ZE panne. La belle, celle qui vous laisse comme deux ronds de flanc. Moteur calé, sans autre forme de procès. Et refusant de miaouter comme précédemment. Boudeur le bougre, voulait plus rien savoir. « N'irait pas à ton Maroc, nananère ! » qu'il baragouinait vaguement entre deux hoquets. Pourtant, sur sa face AV avait été peint un fort engageant France-Maroc dans la grande tradition des raids humanitaro-sportifs des années 50. En désespoir de cause, et sachant pertinemment que le tarif c'est apéro pour tout le reste du rallye, Gilles se résoud à lancer un SOS à l'assistance. Penaud. N'écoutant que leur bon coeur, Camille et Didier sautent dans le Nissan, remorque aux fesses, et foncent sur les lieux du drame. Face au problème, ils secouent la tête, exigent un Ricard sinon rien, et font la moue. « C'est grave ? » hasarde Gilles. « Très » assurent les deux chirurgiens en sortant leurs outils et en retroussant leurs manches. « La grippe, pour le moins », susurre Camille. « Pour sûr » approuve Didier. « Alimentation » diagnostiquent-ils avec un bel ensemble en constatant le mince filet sortant de la durit d'essence. « Saloperies dans le réservoir », on a l'habitude. Filtration, le remède est tout trouvé. Mais le mal est plus profond. La bobine n'a pas aimé les tentatives de démarrage forcé. Elle s'est mise en court-jus, un suicide sans rémission. Par chance, Gilles a une remplaçante dans sa cantine. Ouf, l'honneur est sauf. 2087 décide, au final, qu'elle sera finalement bien au Maroc et elle redémarre. Panne résolue. Nos deux sauveteurs refusent d'un geste grand seigneur le verre tendu. « Plus tard », le devoir nous appelle. Le devoir ou, plus justement, deux nouvelles pannes. Concomittantes, simultanées,... Comment dire, arrivées en même temps quoi. Par un étrange hasard, elles concernent deux Renault 4, bleues toutes les deux. La même teinte, à la nuance près. Celles de Flavien Charbonnier et de Fabrice Poulain. Un problème concernant, sur chacune d'entre elles, la boîte de vitesses. Incroyable, mais vrai ! La première grogne. Manifestement un souci de roulement de sortie de boîte (roulement de différentiel si vous préférez, côté droit, mais côté gauche ce n'est guère mieux). La seconde craquemolle en quatrième. Et plutôt bien même. Comme si elle grinçait des dents, si vous voyez ce que je veux dire. Mais pas le petit grincement. Non, le maousse costaud. Comme si un pignon cherchait les dents de son compère pour s'engrener avec lui et filer le parfait amour et ne rencontrait qu'un dentier avec des ratiches pourries, cassées, laminées par un abus trop prononcé de sucreries... Guillaume Kunhlé, promu spécialiste es-boîte depuis que, l'an passé, il a réglé les fourchettes d'une BV de 2 CV dans la montée de Rommel, sans outils et à l'oreille, se penche sur les deux malades. Un couvercle de boîte plus tard enlevé, le verdit est sans appel : trois dents en moins sur le pignon de quatrième sur la 4L de Fabrice. Pas question de continuer comme ça. Sur celle de Flavien, le roulement semble être bien la cause du bruit. Les cerveaux phosphorent. Patrick Lheurette propose alors une boîte amenée « au cas où ». Bien vu, le cazou c'est pour tout de suite, maintenant. Mais si elle va bien se monter sur la 4L de Flavien, une deux-roues motrices, ça ne résoud pas le souci de Fabrice. « Chaque chose en son temps » tempère Guillaume qui suggère de regarder si les deux arbres primaires ne seraient pas interchangeables entre une BV de deux-roues motrices et une BV de Sinpar. Une demie-heure plus tard, il faut se rendre à l'évidence, ça ne le fait pas. Tandis que Christian Nayrolles et Philippe Capelle se jettent avec Fabien sur la première 4L pour déposer la boîte et la remplacer par celle amenée par Patrick, arrive Jean-Marc Gachon, grand spécialiste des transmissions Sinpar devant l'éternel. Il fait la moue, regarde l'état du pignon et lâche : « Moi, je n'hésiterais pas, le plus simple et le plus rapide, c'est de tomber la boîte, et de la remplacer par celle d'une deux-roues motrices. » « Ben oui, mais on n'en a plus ! » « Mais si, j'en ai une dans le coffre, allez au boulot les gars ! » Magique, non ?
La nuit tombant, le gros du travail se fera au petit matin. Merci l'heure d'hiver, nous gagnons une heure dans la bataille, et sur le coup des 15h, les deux autos devraient partir pour l'embarquement, comme le reste de la troupe. Les propriétaires se consoleront en se disant qu'ils n'étaient pas les premiers (ils n'auront donc pas à payer l'apéro) et qu'ils ne seront sans doute pas les derniers. En dernière minute, nous apprenions ainsi que Bour junior avait un souci sur sa 504 coupé. Si nos souvenirs sont bons, il avait déjà fait des siennes avant le départ pour la Grèce, et tout s'était finalement bien arrangé. Ce doit juste être une crise d'angoisse. On ne s'inquiète pas plus que ça, papa n'est pas loin.
Au passage, petit message pour Fred et Eric qui auraient bien voulu venir avec leur Baja. Leur copine Liliane a décidé de faire parler d'elle dès la première journée. En téléphonant, elle s'est foulée la cheville ! Le sans-fil c'est dangereux, je vous le dis. Bon, nous lui avons fourni une attelle, une bande velpo, des pommades et de la poudre de perlin-pinpin. Benoît, le toubib, arrive demain matin. On ne craint pas l'amputation. Donc tout va bien ? Ca commende décidément très fort !

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