Etape 08 - Budva / Ulcinj/ Budva
Après ce déliceux « incident » qui nous a permis de zigzaguer sur de jolies petites routes étroites comme on les aime, l'arrivée sur Ulcinj promettait d'être une récréation. Nous avions tous rendez-vous à l'entrée de la ville pour un départ en convoi car, figurez-vous que la ville était, en principe, fermée à la circulation toute la journée car elle était entièrement réservée aux jeunes qui passent l'équivalent de notre baccalauréat et vont faire la fête. Sauf qu'ici nous sommes au Montenegro et que rien ne se passe jamais comme prévu. Premier couac, derrière nous, la 305 d'Etienne Clech n'a pu s'arrêter que dans un... 4x4 ukrainien qui a pilé devant lui, à la sortie d'un tunnel, pas éclairé le tunnel, bien sûr ! Résultat : une face AV explosée, et un radiateur d'eau qui a pris une partie du choc. Pas moyen de repartir et, de toutes façons, il faut faire un constat avec la police. L'affaire est mal engagée mais, comme toujours dans ce pays, tout peut s'arranger avec quelques relations et de l'argent. Ismaël, notre GO monténégrin, aidé de son cousin Dino, a donc négocié que l'accident ne passe pas au tribunal le lendemain, à 14h, comme le souhaitaient les autorités, mais soit réglé « à l'amiable ». Moyennant 51 euros d'amende qui correspondent en fait au défraiement pour avoir fait se déplacer la police. La 305 a donc pu repartir, mais sur le plateau et ce soir, on tente une réparation de fortune pour redresser la carrosserie, lui redonner des phares dignes de ce nom et réparer le radiateur. Les passagers, eux, sont évidemment choqués mais sans le moindre bobo, c'est l'essentiel.
Une fois rassurés, le convoi a donc repris la route pour entrer dans Ulcinj. Soi-disant fermée à toute voiture. C'est évidemment du grand n'importe quoi car ça y circule comme si de rien n'était. Et l'on aurait pu tout tranquillement se garer sur le parking, comme prévu. Cela dit, l'option de dernière minute s'avère tout aussi judicieuse, car nos voitures sont garées sur un parking ombragé. Par contre, la vieille ville est de l'autre côté, à 20 minutes à pied. Et il fait 30 °C à l'ombre ! On ne bronze pas, on cuit ! Sur la plage de sable noir, ça se baigne, l'eau étant déjà à plus de 20 °C. Partout, c'est la fête, musique à tue-tête, groupes de jeunes portant tous le même T-shirt, celui de leur école. Ca danse, ça chante. Fort. Les filles entre les filles, les garçons entre les garçons, on ne se mélange pas dans la rue. Ici, on est musulman « tolérant ». On pratique officiellement, pas officieusement.
Plus drôle, les Lemercier nous ont gratifiés d'un gag magnifique. Pascal voulant faire les niveaux, à chaud comme cela doit se faire sur une 911, est descendu de sa voiture avec le pack tout électrique et, sans y penser, il a refermé sa porte, avec les clés sur le contact, bien sûr. Il a des doubles, heureusement... Euh, oui, mais ils sont dans la boîte à gants ! Résultat, nous avons une Porsche, sur le parking, moteur tournant, fermée avec les clés à l'intérieur. Les McGiver se précipitent à son chevet. Comment faire ? Les tentatives se suivent, sans succès jusqu'à ce que Daniel suggère que l'on enlève une vitre de custode. Jacques Mollet s'y colle et en dix minutes, la messe est dite, même si certains ont profité que Jacques passait la tête et la main par la vitre de custode pour essayer de l'y faire rentrer tout entier. La blague belge du jour !
Des petits soucis ? Pierre Riberolles en a également avec sa batterie. Elle ne tient plus la charge. C'est la quatrième batterie à dégager sur le rallye. Participants à la deuxième édition : contrôler vos batteries et vos dynamos et alternateurs avant de partir (tiens, au fait, la Traction des Vialla a connu un souci de tendeur d'alternateur... Quoi ? Un alternateur sur une Traction ? Oui, et alors, il roule...). Nous avons tenté d'en trouver une autre, mais elle est tellement étroite que c'est peine perdue. Pourtant, c'est le même modèle que sur les 4L... Mais après avoir fait plusieurs garages, nous comprenons que les batteries de 4L, au Montenegro, sont plus grosses. Pourquoi ? Parce que les feux doivent être allumés toute la journée ? Possible. En tout cas, ça pose problème et nous devrons le démarrer aux câbles au moins jusqu'en Croatie.
Pas le temps de s'ennuyer, comme vous le voyez. Mais tout le monde a la banane. Surtout ceux qui ont vu le lac de Skadar et ne regrettent pas les trois heures de routes qu'il leur a fallu emprunter pour profiter du spectacle. Demain, ce sera encore totalement différent, avec de la montagne, de la montagne et de la montagne. Nous quittons la côte pour remonter jusqu'à Kolasin avant de filer vers Zabljak. Au complet, avec la 305 et la.... Porsche. Do videnja.