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Jour 10 - Sur la route de Telouet

On est dimanche et la France s’est mise à l’heure marocaine. Nous n’avons donc plus ce décalage d’une heure qui nous perturbait et nous, ça fait déjà près de dix jours que nous nous sommes habitués. Ce n’est pas pour autant que nous ne sommes pas fatigués, parce que les kilomètres défilent et qu’ils ne sont pas toujours faciles. Quoiqu’on puisse se poser la question parce qu’il paraît qu’hier, au lieu de suivre les indications du road-book détaillées par Daniel lors du breefing, il en est qui sont sortis des sentiers battus pour découvrir ce qu’était une piste. Même pas une vraie, un de ces chemins de terre que les locaux sont encore obligés d’emprunter pour rallier leur maison ou leur village. Pas du tout fait pour des véhicules anciens et surtout pas indiqué pour des novices dont certains mettaient les roues de leur véhicule au Maroc pour la toute première fois. Résultat, deux heures pour douze kilomètres, j’imagine une belle soupe à la grimace et un parcours biaisé parce que ce morceau de piste débouchait directement sur la nationale, sans passer par la case vallée des Roses. Heureusement sans casse.

Maroc 2025

Départ de Ouarzazate avec une belle lumière…

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Et, quelques kilomètres plus loin, André croit (imagine, suppute, craint, a peur) que sa 505 ne chauffe. Est-ce dans la tête ? Une fois encore, il a rallié l’arrivée sans souci et sans qu’on touche à son auto…

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Passage devant les studios CLA où a été tourné Astérix et Obélix : mission Cléopâtre.

Aujourd’hui, direction Marrakech par une route passant par Aït-Ben-Haddou, le plus célèbre ksar du Maroc, inscrit au Patrimoine de l’Unesco. Il fut un temps où on accédait au site en voiture, quasiment au pied des murailles. C’est terminé. Le tourisme de masse et la déraison qui l’accompagnait ont conduit les autorités à n’autoriser qu’un accès à pied. Dommage pour ceux qui ont des difficultés à marcher, et ça rajoute une bonne heure à la visite proprement dite, laquelle demande bien deux à trois fois ça. C’est donc de loin que nous avons salué Aït-Ben-Haddou.

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Sur le bord de la route, beaucoup de belles poteries.

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C’est aussi très beau de loin, Aït-Ben-Haddou.

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Des villages en pisé en ruines, on en croise un peu partout dans la montagne. Avec un village plus moderne à côté.

Dans le temps, on rebroussait ensuite chemin pour rejoindre Marrakech. Sauf à prendre la piste de Telouet, un véritable casse-pattes, certains passages vous obligeant à descendre ou à grimper des escaliers… en voiture. Nous n’y avons toujours emmené que des 4x4 et, malgré ça, c’était sportif. Aujourd’hui, le progrès est passé par là. L’ancienne piste a manifestement disparu, et c’est un long ruban de bitume qui serpente à travers la montagne qu’il a, par moments, carrément coupé en deux. Les travaux ont dû être titanesques. Le résultat est à la hauteur du plaisir qu’il procure, parce qu’une fois encore, on en a pris plein les yeux, de virage en virage, en montée, en descente, traversant des villages qui n’ont jamais vu autant de monde. La civilisation est en marche, du moins en apparence et pour développer davantage encore le tourisme tout en préparant la future coupe d’Afrique des Nations et la Coupe du monde de Football qui auront lieu ici même. Mais si certaines régions se trouvent ainsi désenclavées et peuvent profiter (un peu) de la manne du tourisme, les populations ne voient pas forcément leur niveau de vie augmenter et elles survivent à la limite de la pauvreté pour les plus démunis. Heureusement que nous ne nous comportons pas comme ces touristes moyens qui balancent par la fenêtre des bonbons, des stylos ou des babioles sans prendre la peine de s'arrêter, comme on le ferait de cacahouètes lancées à un singe dans un zoo. Et si donc des enfants font des signes sur le bord de la route et réclament, c'est parce que ce genre de comportement les y encourage. 

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Plus de commentaire : juste le plaisir des yeux…

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Ce soir, nous sommes à Marrakech pour deux nuits. Histoire de se reposer au beau milieu de la palmeraie, dans un hôtel assez exceptionnel, à l’image de ce pays où la débauche de luxe la plus kitsch côtoie la misère. Mais, comme me le disait mon chauffeur de taxi de Meknès, « il faut être patient, ça va le faire. Un jour ! » Inch Allah !

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Arrêt obligatoire pour acheter du miel de… cactus. Garanti sans pesticide, herbicide et autres cochonneries modernes.

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Pas de chance, l’atelier de peintre était fermé aujourd’hui. Marie aurait bien aimé discuter avec l’artiste…


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