Ouarzazate et mourir. Ce pourrait être le titre d’un polar ou d’un thriller. C’est juste un effet de style, rassurez-vous, inspiré par le lieu, puisque tout le monde sait que les grands studios de cinéma qui ont vu Astérix et Cléopâtre : Mission Cléopâtre ou Prince of Persia être mis en boîte, cet Hollywood africain se trouve justement aux portes de Ouarzazate. C’est également raccord avec la journée en cinémascope que nous venons de passer dans la vallée des Roses, sur une toute nouvelle route qui remplace une partie de la piste que nous avions prise en 2005. Souvenirs, souvenirs.

Je vous avais laissé hier avec Alain et la solution miracle pour que sa R5 ne chauffe plus : la voilà ! Une réparation à l’africaine…

Quand Benoît se couche sous une voiture, ce n’est jamais bon signe. Pour l’heure, c’est juste pour vérifier le niveau de boîte et le refaire…

La solidarité entre participants. Didier règle aux petits oignons le carbu de Jean-Louis.
Chaque virage s’est présenté comme un spectacle flamboyant, d’une minéralité frôlant parfois la poésie, la roche sculptant des personnages qui font penser au Wadi Rum jordanien qui a tant inspiré Lawrence d’Arabie. On y distingue des formes, penchées sur la route à admirer les voitures qui passent, à commenter les pétarades que nous faisons sur une route encore très peu fréquentée. C’est un décor à la fois lunaire et fantasmagorique dont on ne se lasse pas.

Si le Land d’Eric passe souvent par l’assistance, celui de Didier a l’air de se porter comme un charme.

Édouard sous le capot de sa belle Fulvia. Un Silentbloc moteur menace de se faire la malle.

Notre seul équipage 100 % féminin, Guéguette et Axelle.

Allez, je vous offre quelques belles photos pour rêver.


Puis c’est la vallée des Roses elle-même qui se dévoile, serpentant autour de son oued. On y cultive des roses comme vous pouvez le supposer, et chaque année, au mois de mai, les toits des maisons se parent de la couleur des pétales qui sèchent au grand air. C’est magique, mais en cette saison, point de roses, mais une végétation luxuriante et des eaux paresseuses qui glissent vers l’ouest et dans lesquelles les femmes lavent leurs tapis ou leurs habits. Des femmes au travail. Tout le temps. Chargées comme des mules, le dos courbé sous l’effort, et pourtant le sourire et le petit signe de la main pour vous souhaiter la bienvenue.

Nous sommes l’attraction de la journée pour les chèvres.


Magiques ces personnages qui nous regardent de haut.



Plus loin, à la sortie de la vallée, à Kelâat m’Gouma, c’est avec un marchand de produits cosmétiques dérivés de la distillerie des pétales de rose que j’ai pris le thé, tandis que, dans mon dos, un panier se remplissait d’onguents pour les lèvres et de crèmes hydratantes. « Ah tu t’appelles Jean-Jacques, comme Rousseau, le philosophe ? Je le connais bien ! » Avec une mise en bouche comme celle-là, la discussion ne pouvait être que passionnée et riche. Elle le fut. Un dialogue comme aucun scénariste n’aurait pu l’imaginer sans avoir goûté au parfum de rose qui nous entourait.

Le paradis des amateurs de produits à base de rose…
Pour le reste, sachez que nous déplorons une panne. Mais qui nous a permis de passer un autre délicieux moment avec nos amis manceaux, Patrice et Michel. Une histoire de ventilateur qui ne se mettait plus en route. L’occasion de mécaniquer sous le chaud soleil qui inondait le paysage avant de goûter une somptueuse kefta aux œufs à l’auberge Tamaloute où nous faisons halte depuis notre tout premier rallye. Elle s’est énormément agrandie et on peut désormais y dormir. Tout change, mes amis. Tout, sauf l’émotion et le bonheur de retrouver ce pays si attachant qui nous donne l’impression d’être chez nous.

Un petit souci de ventilo sur l’Austin Healey de Patrice.