Nous avions demandé aux participants une petite faveur. Eviter d'arriver avant 14h30, pour que les chefs aient le temps de faire leur sieste. Dans l'ensemble, le mot d'ordre a été respecté. Mais il y a toujours des équipages qui vont finalement bien plus vite qu'ils ne le pensaient et ont débarqué avant le top. C'est le cas des Dal et de leur 2 CV, première à pointer le bout de sa calandre, tout droit arrivée de la région lilloise. 1400 km avalés comme qui rigole en compagnie, pour une grande partie du circuit, par la Panther des Timmerman qui les suivait de près pour les pousser dans les montées de col. Très vite sont arrivés les suivants, la plupart ayant emprunté soit le Fréjus et son bouchon de 7 km contre 4 hier, ou le Mont Cenis baigné par une magnifique lumière printanière, son lac aux eaux claires, sa brume flottant un à deux mètres au-dessus et ses cimes enneigées qui se reflétaient dans son onde d'un calme olympien. Ne manquaient que les marmotes qui profitent encore des beaux jours pour batifoler avant de préparer leur hivernage.

Le Mont-Cenis ce matin. Une pure merveille dans un écrin somptueux.

Les autos arrivées la veille, comme la 4L des Tessier sont badgées dès potron-minet. Ici Yannick à pied d'œuvre.

Gégé suppervise la pose de l'autocollant, faisant travailler Didier et Marie-Françoise Dal.
Ceux qui ont choisi de passer par la Suisse et le tunnel du Saint-Gothard ont connu plus de soucis. Deux heures, calandre contre pare-chocs, à avancer de deux mètres, avant de pouvoir pénétrer dans le tunnel (le col était fermé pour cause d'enneigement) et reprendre l'autoroute jusqu'à Milan pour rejoindre ensuite Parme. Le mauvais plan, mais comment faire autrement quand on part de Belfort ?

Gégé et Bill s'occupent de la Vovlo de Jean-Pierre. Elle portera le numéro 52.

Rencontre entre deux des 404, celle de Toni et de Fabien. Comparaison ne vaut pas raison...

L'assistance ne peut rester inactive lontemps. Elle a décellé une minuscule fuite d'essence à un raccord sur la Mercedes des Bernière. Un petit tour de clé et hop, l'affaire est réglée.
D'autres, encore, ont passé la nuit à Briançon, pensant que Modane avait cédé face aux inondations du week-end précédent, coupant les routes. Il n'en était rien. Michel et Toni avaient donc cru être plus malins en prenant un hôtel à Briançon, en annulant celui de Modane. Du coup, ce matin, ils sont repartis de Briançon pour remonter sur Modane et passer par le Mont-Cenis. Une heure de plus de route hier. Donc une heure de route supplémentaire aujourd'hui. Comme quoi, il ne faut pas toujours croire ce qu'écrivent les journalistes. Ce que tout le monde devrait savoir depuis le temps que je fais des comptes-rendus dont on sait tous qu'ils sont quelque peu déformés par l'enthousiasme d'une plume qui m'échappe très souvent pour baguenauder dans des chemins qui enjolivent la réalité, quand ils ne la travestissent pas pour la faire apparaître plus vraie que nature.

C'est Anne-Marie Le Bail qui conduit la Samba cabriolet...

Les nouveaux (Laurent et Annick Tessier) découvrent l'ambiance qui les attend avec les Bertin et Dal.

Je crois que je vais mettre la plaque là, suggère Richard Delaveau.
Il y en a certains, suivez mon regard du côté de Nice qui, après avoir roulé quelques kilomètres se sont brusquement posés la question de savoir s'ils n'avaient rien oublié. Non, Isabelle est bien là. Les Mazou nous suivent sagement. Les passeports, c'est tout bon, les ordonnances médicales, c'est OK, chérie regarde dans la boîte à gants pour prendre les papiers et contrôler l'assurance. Je l'ai fait, mais je sais plus trop. Ouverture de la boîte de Pandore dans laquelle on trouve tout et son contraire, surtout des trucs qui ne servent qu'une fois et sont là depuis la précédente sortie de la 304 (ça y est, vous savez de qui je parle ?), et voilà Isabelle qui fouille, farfouille et trifouille. Une fois, deux fois, trois fois. Vide la boîte, en répand le contenu au sol, sur elle, sur le tableau de bord. Puis se retourne vers Philippe et lui dit : « Tu les as mis où les papiers ? » C'est bien connu, c'est toujours la faute de l'autre. « Là où tu les as rangés ma chérie ». Complainte bien connue du mari à la mauvaise foi chevillée au corps. C'est à ce genre de menus détails que l'on reconnaît un couple solide. Bref, pas de papiers. « C'est pas grave, décrète Philippe, j'appelle l'assistance. Ça va s'arranger. » Ben non. L'assurance, passe encore, on peut la réimprimer dans un hôtel, mais la carte grise... Connaissant les frontières albanaises et surtout celles de la Macédoine du Nord où nous avons passé vingt minutes en mars pour faire viser des papiers auxquels nous ne comprenions rien (la pandore était étonnée de voir quatre français dans une voiture albanaise vouloir sortir de Macédoine pour entrer en Grèce avec des papiers sortis tout droit d'un notaire Albanais !), je voyais mal voir poindre la solution. Jusqu'au moment où Philippe m'a avoué n'avoir roulé qu'une demie-heure depuis le départ et que les papiers, il les avait à Nice, pas à Marly où il habite d'habitude. Résultat, demi tour. Il valait mieux perdre une heure que de rester coincés en Grèce toute la durée du rallye... Et vous connaissez la meilleure ? Juste avant de faire demi tour, Philippe a dit : « Ah flûte (pas sûr que ce soit le mot le plus doux qu'il ait alors prononcé), je vais fouiller à mon tour... » C'est pas beau la confiance ! Et il s'est brutalement rappelé qu'il avait bien rangé les papiers dans... son portefeuille ! Lui-même, et la veille... Il a dû s'excuser... Enfin, ce n'est pas si sûr parce que nous sommes tous d'une mauvaise foi si maladive qu'il aurait bien été capable d'affirmer avoir dit à Isabelle de lui rappeler qu'il les avait rangés là, dans sa poche intérieure. Moi, je pense que c'est ce que j'aurais fait ! Dans mon dos, Marie confirme : « C'est sûr ! C'est sûr ! »

Christian et Catherine Mazou, Philippe et Isabelle Dorléac. Juste avant de découvrir que les papiers de la 304 n'étaient pas dans la boîte à gants !

La Châtelaine arrive dans un souffle. Tout juste si on entend son quatre cylindres respirer. Une merveille....

Arrivée des Fluck et de leur célèbre 4L qui est de tous les rallyes... Piste comme route.

Serge Pichelin est assorti à son Alfasud. Alfiste jusqu'au bout des ongles...

Les Chartier ont changé de monture cette année. Ils ont débarqué avec un magnifique cabriolet 404 !
Comme vous le voyez, on ne s'ennuie pas dans nos rallyes. Et, vu la manière dont ça démarre sur les chapeaux de roues, on devrait bien se marrer. Allez, je retourne voir les derniers arrivants, écouter leurs histoires pour vous les raconter demain. Ce soir, c'est apéro pour tout le monde, demain c'est apéro pour fêter les anniversaires des chefs nés à deux jours mais un an d'écart. Il faut qu'on finisse même toutes les bouteilles avant de passer la frontière albanaise. Ça promet !...