Lundi 11 octobre. La majeure partie des troupes est restée pour prolonger le plaisir de ces retrouvailles. Le temps est au beau. Pas un nuage à l'horizon, un azur sans tâches qui pousse les propriétaires de cabriolets à décapoter et à se couvrir de crème solaire, au point de ressembler, parfois, à un cheese-cake un rien graisseux. Mais la protection de sa peau est à ce prix ! Pour cette journée de décrassage, le programme est copieux. Près de 250 km au programme, direction les Gorges du Verdon par le chemin des écoliers.

Le départ se fait, comme dans nos rallyes, en ordre dispersé. Il y a les matinaux qui déjeunent dès le lever du soleil et se précipitent pour manger de l'asphalte et arriver assez tôt au Moustiers pour y déjeuner en terrasse (les places sont chères et rares !). Et puis il y a ceux qui prennent leur temps. Traînent au petit-déjeuner, traînent sur le parking, traînent sur la route, traînent à table... pour faire durer la journée le plus longtemps possible.

La MGB de Didier et Brigitte Dutilloy.

Le Lac de Sainte-Croix.

Les routes sont belles mais sinueuses, et il faut jouer du levier de vitesses, du frein moteur et du cerceau pour enrouler tous ces virolos désertés par la foule. En été, un tel périple aurait été quasi impossible à faire en ancienne. On s'y suit nez à cul, à une allure d'escargot, car doubler, c'est comme vouloir gagner à l'Euromillion sans jouer, ça tient du miracle et de la pure inconscience. Là, au moins, on peut profiter, s'arrêter quand on veut pour profiter du paysage, et admirer ces gorges profondes avec, tout en bas, ce Verdon qui serpente nonchalamment ou s'excite brutalement pour slalomer entre des rochers et se transformer en rapides pour kayakistes avertis. L'air est pur, les couleurs magnifiques avec cet automne rougeoyant qui joue les peintres impressionnistes en jetant ici et là des touches de rouge, d'orange, de brun, dans toute une gamme de verts, de bistres et de blancs. C'est comme rouler dans un tableau de Monet, Renoir, Cézanne ou Sisley. On s'émerveille à chaque boucle, on se surprend à laisser dériver le regard au loin, au point, parfois, d'en oublier le ruban de bitume et de lécher les bas-côtés (!). Bref, on en prend plein les mirettes et c'est repus par toute cette beauté naturelle que l'on rentre, apaisé par cette journée qui ressemblait, trait de pinceau pour trait de pinceau, au monde d'avant. Qu'est-ce que ça fait du bien !

Les gorges du Verdon.

On retrouve les deux leaders du groupe, la 403 de Daniel et la Giulia de Jiji, inséparables depuis le rallye Toscane-Sardaigne.

La TR4 de Michel et Christine Mounier.

Dans les Gorges du Verdon.