Nous avions donné rendez-vous à Alessandria, à l'est de Turin. En espérant, sans trop y croire, que le soleil serait au rendez-vous. Le moins qu'on puisse dire c'est que nous sommes gâtés. Il fait même chaud, très chaud et certaines autos ont connu quelques petits problèmes avant d'arriver. La 304 des Loubet, prise dans les embouteillages lyonnais, a vu son aiguille danser dans le rouge, Agnès craignant à chaque seconde que Jean-Louis ne lui fasse le coup de la panne. Ce qu'elle aurait apprécié modérément, sa seule envie étant de rejoindre le groupe au plus vite pour retrouver copains et copines. Fort heureusement, ce n'était que caprice d'une voiture qui, déjà avant le départ, avait fait prendre un coup de calcaire à ses freins qu'il avait fallu refaire dans l'urgence. Comme si elle n'avait pas envie de venir en Italie, sans doute pour rappeler que ce n'était pas sous le crayon d'un designer transalpin qu'elle était née, mais bien en France. Et puis, elle a dû se dire qu'elle pourrait faire la nique à Pininfarina, d'autant qu'il y a, sur le rallye, d'autres autos dessinées par le maestro. Alors, elle est arrivée, toute pimpante, retrouvant ses consœurs (elles sont au nombre de cinq les 304, un joli tir groupé !).

Bon, je te le mets où l'autocollant Jean-Louis ?

Le maître Gégé dans ses œuvres.

La Volvo des Latuilerie, suivie de la Fiat 124 des Tobler.

Les Fazzini ont changé de monture. Ils roulent en Corvette cette année, suivis par leurs amis Roland et leur Corvette Stingray, légèrment plus récente. Ils vont faire la fortune des pompistes italiens !

La Frégate des Rieu a également fait parler d'elle. Elle aime ça. Déjà en Espagne, elle s'était faite remarquer avec son pignon de distribution cassé qu'il avait fallu réparer, plus quelques autres petits coups de grisou qui l'avait vue terminer sur plateau. Là, c'est beaucoup moins impressionnant. Elle a juste calé dans un tunnel, refusant de repartir. Christian ne s'est pas affolé. C'était juste un problème de vis platinées, mais encore fallait-il sortir du tunnel pour pouvoir les remplacer avec un peu de lumière. Ce qui a causé quelques sueurs froides au couple. Elle est cependant repartie mais n'a pas cessé de jouer avec les nerfs de ses passagers, refusant de repartir à chaud. Encore un problème de vis, cette fois à l'écartement trop faible. C'est réparé et Aline espère qu'elle cessera là ses caprices sans quoi elle lui réserve un mauvais sort !

Chaque participant a pris l'habitude d'amener un peu de liquide pour alimenter l'apéro du soir. Ce qu'apprécient Didier et Daniel !

Houlà, il y a du monde autour de la Frégate des Rieu. Mais la panne n'a l'air d'inquiéter personne !

C'est dingue ! Mais qui pense à emmener du talc ? En tout cas, ça va aider pour la courroie, pas vrai Francis et Daniel ?

Arrivée remarquée pour Sylvie et Christophe Villechanoux, déguisés en Marsupilami. J'avais informé tout le monde que se tenait ce week-end une grande foire de la bande dessinée, le tout accompagné d'une image où l'on voyait des gens déguisés. Ils ont donc voulu faire couleur locale, sauf que la manifestation a lieu 8 kilomètres plus loin et que, si l'hôtel est bien partenaire de la foire, c'est parce qu'il propose un tarif spécial aux exposants... Y'a eu comme un couac, mais ils s'en fichent et nous, ça nous a bien faire rire !

Franchement, ils sont pas beaux ?

Pour finir la bobologie de cet avant-départ, un gag. Les Bernière ont emprunté aux Chartier leur belle Caravelle. A peine arrivé, Eric se plaignait d'un sifflement intempestif. « Pas toujours. Mais franchement ch... ! La courroie qui pâtine sans doute. » C'est qu'il s'y connaît en mécanique Eric, lui a qui eu son CAP de mécanicien en fréquentant la bande de cinglés qui a envahi la zone d'activités où il a son entreprise et a fini par le dépuceler de la chose mécanique au comptoir du bistrot de Béa. Vérification faite, la courroie est parfaitement tendue. C'est alors que Francis, panhardiste bien connu de notre petite bande de déjantés, sort tout à trac : « Faut la talquer ! » Ce qui fait marrer toute l'assemblée. « Ouais, ça peut. Mais t'en as du talc ? » « Ben non ! » « Alors, si c'est parler pour ne rien dire... » Grosse poilade, mais Eric lance : « Mais j'en ai, moi, du talc ! » Et de joindre le geste à la parole en nous sortant de sous le capot une petite boîte. On ne veut pas savoir à quoi elle était censée servir, mais du coup, voilà notre Francis qui talque la courroie, sous l'œil dubitatif et un rien moqueur de la foule. Au premier coup de clé, la courroie siffle et ça commence à chambrer... « Tout ça pour ça ! » Sauf que le sifflement s'atténue et disparaît en quelques secondes. Là, c'est l'ébahissement, la stupéfaction, puis l'admiration et la reconnaissance éternelle d'une foule en délire qui est à deux doigts d'applaudir, avant de se souvenir qu'il ne faut jamais trop en faire, faute de quoi l'impétrant ainsi salué finit par attraper la grosse tête et à snober ensuite les vrais mécanos. Qui sont, cependant, un rien sur le cul...

Le parking se remplit. Ça fait un beau parterre de belles autos, non ?

Vous l'aurez compris, l'affaire est bien engagée. Ça rigole, ça chambre, ça papote, ça se bisouille et ça n'attend plus qu'une chose, les quelques retardataires qui ont prévenu qu'ils seraient là dans la soirée, ayant emprunté des chemins de traverse pourtant fort peu plaisants, car la route côtière, outre qu'elle est limitée à 50 km/h tout du long, borde une mer que l'on ne voit que très rarement, l'essentiel se faisant en traversant de petites villes encombrées de feux, de ralentisseurs et de piétons qui traversent au petit bonheur la chance. Mais c'était leur choix... On verra si, demain, ils suivent nos conseils et prennent la route la plus directe pour éviter une autre section tout aussi peu excitante de la côte italienne... En attendant, vos amis vous embrassent. Nous aussi !