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Adriatica 2020, sur la route des Balkans

L'Albanie en point d'orgue de ce nouveau rallye Adriatica 2020. Le troisième du genre qui nous permettra de retrouver la Croatie et le Monténégro, mais surtout de découvrir un pays longtemps fermé au monde extérieur, l'Albanie (de 1947 à 1991, moins de 100 étrangers étaient autorisés, chaque année, à y pénétrer sous la haute surveillance du régime stalinien d'un dictateur paranoïaque, Enver Hoxha, qui a fait exécuter plus de 8.000 personnes et emprisonner plus de 100.000 sur une population d'environ un million d'habitants). Un pays qui avance, contrairement à ce que l'on peut lire ici ou ailleurs, à la vitesse d'un troupeau d'étalons lancés au galop vers une Europe qu'il espère intégrer un jour. Bien sûr, tout n'est encore pas parfait dans cette jeune république, la corruption minant les fondements de sa politique d'ouverture et le travail pour tous n'étant encore qu'une douce vue de l'esprit, mais elle se modernise de manière étonnante et s'ouvre à marche forcée vers le tourisme de masse.

Adriatica 2020

Profitant de sa situation exceptionnelle sur la mer ionienne et de son riche passé historique, elle s'avère surtout accueillante et chaleureuse, parfaitement "secure". Vous le constaterez dès le passage de la frontière avec le Monténégro, sur des routes principales le plus souvent neuves, bordées de champs à taille humaine où l'on ne pratique pas encore la mécanisation à outrance. C'est un dépaysement rafraîchissant que nous vous proposons, parfaitement adapté à nos anciennes qui, en Albanie, feront figure d'objets roulants non identifiés, la population locale ne connaissant pas, pour l'essentiel, nos montures, jamais importées. Du coup, le contraste sera encore plus saisissant entre nous et les SUV flambant neufs que l'on croise à chaque carrefour, les grosses Mercedes ou Audi qui constituent le gros du cheptel dans les villes. Alors affûtez vos montures et préparez-vous à une fascinante expérience sur un parcours qui fera le tour complet des Balkans, côté Adriatique. Une grande première à consommer sans modération à la découverte de Venise, Zadar, Split, Dubrovnik, Budva, Ulcinj, Shkodër, Tirana, Durrës, Berat, Apollonia, Vlorë, Gjirokastër, Sarandë ou Butrint...

 

PARCOURS

LUNDI 8 JUIN : VENISE

Rendez-vous, à partir de 14 h, à l'hôtel Crowne Plaza, au nord-est de Venise. Il présente l'avantage d'être au pied de la gare qui vous emmène, en vingt minutes, en plein cœur de Venise : billet de train à 3,70 € l'aller, autant pour le retour. C'est là que nous effectuerons les contrôles administratifs et techniques.

MARDI 9 JUIN : VENISE

Adriatica 2020

En une journée, difficile de tout voir. Si c'est votre première visite dans la Cité des Doges, privilégiez le Grand Canal en partant de la gare ferroviaire, en empruntant le vaporetto. Choisissez soigneusement vos arrêts pour ne pas manquer l'essentiel, la balade au fil de l'eau vous permettant déjà d'admirer les magnifiques palais et les gondoliers. Ne manquez pas le Rialto et son pont construit en 1175, traversé par un escalier central bordé de boutiques, et profitez de la Place San Marco et de ses élégants cafés (en saison, les queues sont impressionnantes si l'on souhaite visiter la Tour de l'Horloge, la Basilique ou le Campanile). Poursuivez, à pied, en direction du Rialto, par les petites ruelles qui serpentent dans le quartier San Marco (des flèches vous indiquent les deux grandes directions : San Marco derrière vous, Rialto devant). N'hésitez pas à descendre dans les petites boutiques ou à admirer le travail des artisans qui ouvrent volontiers leur atelier. Traversez le canal et faire un tour dans le quartier San Polo, beaucoup plus calme, et beaucoup plus typique de la vie vénitienne, avec ses petites places et ses innombrables chats. Flânez-y en suivant la direction Ferrovia, qui vous ramènera au point de départ. Ne repartez pas sans déguster les meilleures glaces artisanales de Venise chez Carlo Pistacchi qui tient la Gelateria Alaska, 1159 Calle Large dei Bari.

MERCREDI 10 JUIN : VENISE - OPATIJA - 230 km

Adriatica 2020

Pour quitter Venise et l'Italie, pas d'autre solution que d'emprunter l'autoroute. Elle était en travaux lors de nos reconnaissances, une troisième voie étant en cours de construction pour simplifier la circulation sur l'un des axes les plus empruntés du pays. De nombreux camions se suivent à la queue-leu-leu sur la voie de droite, les Italiens squattent donc la voie centrale, ce que vous ferez pour éviter d'être coincé entre les bahuts qui roulent à 90 km/h. Nous éviterons de traverser Trieste, très encombré le matin, pour quitter enfin l'autoroute et rejoindre une petite route côtière qui passe par le charmant petit port de Muggia. Et nous poursuivrons notre route pour pénétrer en Slovénie par un petit poste frontière où les formalités de passage sont très rapides. Direction ensuite la Croatie pour sinuer sur de petites routes très sympathiques qui passent par des lieux charmants : Grozjnan (la ville des artistes depuis 1956 comme en témoignent de nombreuses galeries d'art. A voir aussi pour ses vestiges médiévaux), Motovun (village médiéval au cœur du pays de la truffe blanche) et Buzet (petit village médiéval fondé par les Romains qui s'est surtout développé au XIVe siècle). Arrivée ensuite dans la station balnéaire d'Opatija.

JEUDI 11 JUIN - OPATIJA - SIBENIK - 312 km

Adriatica 2020

Une journée piano-piano. La route côtière qui borde l'Adriatique se négocie à un train de sénateur cacochyme. Et pas question d'excès de vitesse ou de doubler en prenant des risques. Les radars et la maréchaussée locale veillent et n'hésitent pas à verbaliser. Tant mieux, parce que les paysages sont magnifiques et il ne faut pas hésiter à sortir parfois du parcours pour s'approcher au plus près des criques ou des petits ports enchâssés dans la montagne. N'omettez pas de visiter Zadar et sa vieille ville (parking le long des remparts). Cette ancienne cité médiévale a longtemps été la capitale de la Dalmatie et, bien qu'elle ait été très endommagée par la Seconde guerre mondiale, elle a conservé une partie de son patrimoine historique : Cathédrale Sainte-Anastasie, église de Saint-Siméon (le sarcophage du saint a été réalisé par le sculpteur Francesco da Sesto à la fin du XIVe siècle), église Saint-Donat (datant du IXe siècle, elle est attenante aux ruines du forum romain), église Saint-Chrysogone, couvent Saint-François, sans oublier les remparts et portes vénitiennes construits au XVIe siècle pour se protéger des Ottomans. Pour finir, au bout du quai Riva, vous pourrez admirer ce qui fait la fierté des habitants, les orgues marines, des escaliers de pierre blanche percés d'une multitude de tuyaux dans lesquels le vent, le ressac et les embruns s'engouffrent, jouant une musique étrange et envoûtante... si la météo s'y prête. Nous finirons la journée à Sibenik, grand centre balnéaire dalmate, à l'enbouchure de la rivière Krka.

VENDREDI 12 JUIN : SIBENIK - CAVTAT - 330 km

Adriatica 2020

Sur la route de Dubrovnik, deux solutions : rallier directement la magique cité pour la visiter en arrivant de la mer (notre hôtel dispose d'un embarcadère et c'est vraiment la plus belle des façons de découvrir cette ville) ou prendre le temps de s'arrêter à Split, cité créée par l'empereur Dioclétien dont le Palais a été inscrit au Patrimoine de l'Unesco tout comme la vieille ville. Ça vous prendra une heure ou deux, mais ça vaut le détour. Et dans ce cas, pour rattraper du temps et rallier plus rapidement Dubrovnik, empruntez l'autoroute E65 puis la D8 (environ 3h30 soit un gain d'une bonne heure, passages de frontières compris puisque nous traversons brièvement la Bosnie-Herzégovine). Si vous n'avez jamais visité Dubrovnik ou si vous êtes amateur de Game of Thrones et voulez voir certains des lieux de tournage (il y en a eu beaucoup dans la ville), essayez d'arriver avant 16h à Cavtat pour prendre une navette et passer une heure ou deux dans “La perle de l'Adriatique”. Vous comprendrez pourquoi si vous arrivez par la mer. C'est la plus belle des façons de pénétrer immédiatement dans un autre monde, une fois la grande porte franchie. Vous vous retrouvez dans les ruelles de la vieille ville où le temps semble s'être arrêté il y a déjà quatre siècles. De nombreuses boutiques à touristes ont remplacé les habitants qui préfèrent s'installer sur les hauteurs. Que vous pouvez atteindre, si vous êtes courageux, en avalant les volées de marches qui paraissent ne jamais en finir !

Pour la petite histoire, sachez que la ville s'est appelée Raguse jusqu'en 1918, du nom de l'îlot rocheux sur lequel les habitants se sont réfugiés lorsque la cité romaine d'Epidaurum (aujourd'hui Cavtat) a été détruite par les Slaves au VIIe siècle. La cité, fortifiée par la suite, a résisté aux Sarrasins, avant de fusionner avec la petite localité de Dubrovnik (chênes verts en croate) située sur le continent, face à l'îlot, au XIIe siècle. Le chenal qui les séparait a alors été progressivement comblé. Une grande partie des églises baroques, palais Renaissance ou demeures patriciennes ont malheureusement été détruites pendant le tremblement de terre de 1667 qui a marqué le déclin de Raguse. On notera que la ville a miraculeusement été épargnée par la guerre entre Croates et Serbes, comme si personne n'avait voulu courir le risque de détruire ce joyau.

SAMEDI 13 JUIN - CAVTAT - ULCINJ - 150 km

Adriatica 2020

Encore une frontière à traverser. Celle qui nous mène au Monténégro (montagnes noires). Une formalité avant de prendre le bac pour traverser un petit bras de mer et de filer vers , la station balnéaire la plus prisée du pays. De temps en temps fréquentée puis abandonnée par l'intelligentsia russe (entendez les nouveaux riches aux goûts plus que douteux) qui y ont déversé de l'argent à flots pour y construire des complexes hôteliers qui ont bétonné la côte (certains sont restés inachevés, véritables squelettes gris qui tendent vers le ciel leurs fers à béton rouillés comme autant d'épines sur lesquels se blessent parfois les nuages). La vieille ville a, heureusement, été préservée de cette frénésie, même si, aujourd'hui, toutes les maisons ou presque ont été investies par des magasins pour touristes. Vous y découvrirez également que le pays s'est mis à l'heure européenne, pas seulement avec sa monnaie (l'euro), mais avec les tarifs pratiqués. Y compris dans la manière de faire de l'argent avec tout et son contraire, les parkings (rares) étant payants et hors de prix (5 euros de l'heure en moyenne, payables d'avance même quand il n'y a plus de place libre !). Essayez de stationner autour de la vieille ville (pas facile) ou acceptez ce qu'il faut bien appeler un racket.

Si vous circulez un peu dans la ville, mais également un peu plus tard à Ulcinj et sa magnifique plage de sable noir, vous verrez que l'urbanisme est ici totalement erratique. On fait ce qu'on veut. Si vous avez besoin d'agrandir votre salon, pas de problème, vous empiétez sur la rue, quitte à la bloquer. Vous aviez une belle vue sur la mer ? Ne vous étonnez pas si votre voisin décide brusquement d'ajouter trois étages à sa maison pour en profiter à votre place. Avant que celui qui est devant lui n'en fasse autant. Comme, en bord de côte, on construit à flanc de montagne, ça offre un spectacle désolant, seul le bord de plage étant encore un peu respecté. C'est aussi pour éviter une circulation tout aussi sauvage que nous nous sommes installés à l'écart, dans un centre de vacances qui, entre autres, offre une plage à perte de vue. C'est la Riviera du coin, vous aurez, sans aucun doute, envie d'en profiter. A moins que vous ne préfériez visiter le château d'Ulcinj ou ses remparts.

DIMANCHE 14 JUIN - ULCINJ - TIRANA - 155 km

Adriatica 2020

Après avoir passé la frontière (une formalité ou presque), direction Shkodër puis, au nord-est de Shkodër, faire un détour pour voir le Pont de Ura e Mesit : datant de 1768, c'est le plus long pont ottoman d'Albanie (108 m de longueur). Bien préservé et profitant d'un beau cadre naturel, c'est aussi l'un des plus étonnants avec son tablier courbé qui épouse le relief. Il repose sur 13 arches et s'appuie dans sa partie centrale sur une grande arche de 14 m de hauteur. Remarquez, de chaque côté de la grande arche, les ouvertures pratiquées dans les piles pour réduire la force du courant en cas d'inondation. Cet ouvrage d'art fut construit sur ordre de Mehmet Pacha Bushati, gouverneur du pachalik de Shkodër (1768-1775) et issu de la puissante famille albano-ottomane des Bushati. Unique pont permettant de traverser la rivière Kir (qui descend de la vallée de Theth) jusqu'en 1965, il fut sans doute érigé à l'emplacement d'un pont (en bois ?) plus ancien. Il se trouve en effet sur la vieille route qui reliait autrefois Shkodër à la citadelle de Drisht (7 km au nord-est - accès libre).

La citadelle de Rozafa est située au sud de la ville de Shkodër, au sommet de la colline Tepe, à 133 mètres d’altitude. C’est l’une des forteresses les mieux préservées du pays. C’était un point de passage obligé pour les commerçants des Balkans. Les fondations sont illyriennes, mais la construction a été finalisée au Moyen-Âge. La légende raconte que, lors de son édification, les murs que trois frères construisaient chaque jour s’effondraient la nuit. Devant leur désespoir, un ange leur conseilla d’emmurer vivante la première épouse qui viendrait leur apporter leur repas du midi. Cependant aucun des frères ne devait révéler le secret à son épouse. Le soir même, les trois hommes, inquiets, s'interrogèrent : “qui serait celle qu'ils allaient sacrifier ?” Ne parvenant pas à dormir, l'aîné parla à son épouse afin qu'elle ne vienne pas. Le deuxième frère fit de même. Seul le troisième respecta la volonté de l'ange. Le lendemain, c'est donc sa femme qui se rendit sur le chantier, avec le bébé qu'elle venait de mettre au monde. Une fois sur place et voyant que les trois frères n'avaient pas travaillé, elle leur en demanda la raison. Ils lui expliquèrent alors ce que l'ange leur avait demandé. En pleurant, la jeune femme répondit : “J'accepte de me faire emmurer, mais à condition de me laisser une jambe pour bercer mon enfant, un bras pour le tenir, un sein pour le nourrir, une bouche pour lui parler, un œil pour le regarder et une oreille pour l'écouter.” Ainsi fut fait et la construction du château a pu être menée à bien ! On y accède assez facilement par une petite route qui y monte quasiment jusqu'au sommet. Pour la prendre, poursuivre la SH1 à la sortie de Shkoder et, au rond-point de la station Luani-A, faire demi-tour. Puis prendre la permière route à droite et la suivre.

Poursuite de la route vers Krujë.Adossée à la falaise, la ville médiévale est surnommée le "balcon de l'Adriatique". Kruje est également célèbre pour être la ville natale du héros national Skanderberg qui en fit la capitale du pays sous son règne au XVe siècle. Ce choix était hautement symbolique, la ville ayant été la capitale du premier état albanais autonome en 1190. C'était une façon de réveiller l'esprit national albanais et glorifier la nation. Le château construit sous la houlette de Skanderberg protège la ville qui a résisté aux Ottomans jusqu'en 1478, après quatre sièges ! Du château-citadelle, il ne reste que des ruines, mais il offre une vue imprenable sur la région. Quelques vieilles maisons caractéristiques du Moyen-Âge ont subsisté et confèrent au village tout son charme.

Arrivée à Tirana.

LUNDI 15 JUIN - TIRANA - TIRANA

Adriatica 2020

A pied, vous pourrez aller voir la Grande place Skanderbeg avec la statue de Skanderbeg, la mosquée Ethem Bey construite à la fin du XVIIIe siècle, la Tour de l'Horloge, Kulla e Sahatit, que l'on peut gravir et donnant une vue panoramique sur la ville, et le BunkerArt 2, construit à l'époque du Communisme pour protéger les apparatchiks du ministère de l'intérieur. Transformé en musée, il donne une image saisissante de ce qu'était ce régime paranoïaque, ultra-répressif, qui espionnait chaque citoyen et n'hésitait pas à avoir recours à la torture, à l'incarcération abusive dans des camps immondes et à l'élimination physique des opposants ou supposés tels. L'imposant musée d'histoire national et les mosaïques de sa façade, hymne à la gloire passée de l'Albanie sont également incontournables, tout autant que le quartier Blloku, où vivait l'élite communiste, devenu aujourd'hui le lieu branché de la ville, investi par la jeunesse, le street-art et les bars branchés (notre hôtel y est au cœur). Prenez un taxi pour aller visiter le BunkerArt1, forteresse souterraine conçue pour résister aux attaques nucléaires. 3.000 m2 au sol, cinq étages, il a également été transformé en musée depuis la chute du régime communiste (rappelons que son dictateur fou, Erven Hoxha est décédé en 1985 comme le montre une vidéo de sa stèle). Vous ne ressortirez pas indemne de cette plongée dans l'enfer d'un stalinisme tout entier basé sur la terreur.

MARDI 16 JUIN : TIRANA - DURRES - BERAT - 126 km

Adriatica 2020

Départ pour Durrës, deuxième ville d'Albanie, la plus ancienne du pays, un port important depuis sa fondation par des colons grecs en 627 av. J.-C. Visite de l'amphithéâtre construit au IIe siècle sous le règne de l'empereur Trajan (des ruines à vrai dire) et du musée archéologique rouvert en 2015 qui raconte, vestiges à l'appui, l'histoire de la ville de l'antiquité grecque à la période romaine.

Visite de Berat, la ville "blanche" de l'Empire bulgare du IVe siècle qui fut tour à tour byzantine, serbe et ottomane. Elle est aussi surnommée "la ville aux mille fenêtres" par allusion aux maisons ottomanes collées les unes aux autres. Visite de l'imposante citadelle avec ses églises byzantines décorées par les meilleurs artistes albanais et le plus beau musée du pays, le musée Onufri aménagé dans l'église de la Dormition de la Vierge (XIIIe et XVIIIe s.) Le musée Onufri est consacré aux grands peintres d'icônes orthodoxes de Berat, le plus grand étant Onufri, actif au XVIe s. Son œuvre se caractérise par des influences byzantines, vénitiennes et crétoises. Le "rouge Onufri" témoigne d'une grande maîtrise dans le traitement des pigments tandis que l'usage inhabituel du rose emprunte à la peinture italienne. Le réalisme des décors et des sujets apporte également un caractère innovant. La jolie église Saint-Théodore abrite 13 fresques d'Onufri. N'hésitez pas à prendre un guide qui est le seul habilité à vous ouvrir les différentes églises orthodoxes pour vous faire admirer ces œuvres. Au passage, vous en apprendrez beaucoup sur la vie dans cette citadelle toujours habitée.

MERCREDI 17 JUIN : BERAT - VLORE - 83 km

Adriatica 2020

Visite du monastère d'Ardenice datant du XIIIe siècle et qui conserve de superbes fresques, œuvres des frères Konstantin et Athanas Zografi (XVIIIe siècle) ainsi que des icönes, pour la plupart peintes par Konstantin Shpataraku (1736-1767), grand peintre de l'école de Korça et fortement influencés par la Renaissance italienne. C'est ici que fut célébré le mariage de Skanderbeg en 1451. Surnommé "château de la Myzeque", il est dédié à la Nativité de la Vierge Theotokos ("Mère de Dieu"). Des pèlerins y affluent pour la fête de la Nativité de la Vierge, le 8 septembre. Il est possible, dans le respect des religieux et de leur culte, de pénétrer dans le complexe et d'avoir une vision d'ensemble sur les bâtiments, mais seule l'église se visite. Comme l'entrée est gratuite, il est d'usage d'acheter l'une des brochures proposées à la vente en remerciement. La tradition veut que le monastère ait été fondé après le siège de Berat en 1280-1281 par l'empereur byzantin Andronic II Paléologue pour célébrer sa victoire contre Charles d'Anjou. Des éléments plus anciens ont toutefois été découverts sur place, notamment la chapelle de la Trinité, située à droite en entrant, qui date du Xe siècle et qui fut restaurée en 1922. Il semble que le monastère ait été érigé à l'emplacement d'un ancien temple païen dédié à Artemis - le nom d'Ardenica viendrait de là. Photographies (en principe) interdites et tenue correcte exigée.

Visite d'Apollonia d'Illyrie, cité grecque la plus importante d'Albanie. Fondée par Corinthe et Corcyre dans la seconde moitié du VIIe siècle avant J.-C., elle était avec Dyrrhachion l'une des étapes importantes dans les circulations maritimes entre la Grèce et les ports adriatiques, et entre la péninsule italienne et les Balkans. Apollonia s'est d'abord appelée Gylacéia, avant de prendre le nom du dieu de la musique et de la poésie. Prospère, elle se développe bien grâce à son port et sa belle situation sur les routes commerciales de l'époque. À partir de -229, elle est intégrée à la République romaine, et prend parti pour César contre Pompée lors de la guerre qui les oppose, près de deux siècles plus tard. Sa magnificence ne fait que croître au cours des années suivantes, jusqu'à ce que les terres deviennent marécageuses à la suite d'un tremblement de terre au IIIe siècle : les maladies qui la frappent alors, ainsi que le déclin de son activité portuaire, la conduisent à perdre en importance, au profit de Vlorë. Défendu par une double enceinte, le site archéologique révèle quelques superbes édifices dont l'Odéon, le Bouleutérion qui abritait le conseil de la ville et a conservé en grande partie sa façade, l'obélisque situé devant la porte de Téménos, le théâtre antique et le monastère Sainte-Marie.

JEUDI 18 JUIN - VLORE - GJIROKASTER - SARANDE - 165 km

Adriatica 2020

Gjirokaster, ville ottomane typique fait partie des villes classées à l'Unesco depuis 2005. Fondée par la tribu grecque des Chaoniens au IVe siècle av. J.-C., elle continuera à entretenir des liens avec le monde hellénique. Elle accueille notamment la minorité grecque d'Albanie. Sa citadelle édifiée au Ier siècle sera fortifiée par les Byzantins au Ve siècle A partir du XVe siècle la ville est rattachée à l'Empire ottoman. La visite de la Citadelle se mérite (ça grimpe sévère) mais la vue qu'on y a est magnifique. A l'intérieur, un véritable musée de l'armement a été créé et on y croise même un avion américain, un Lockheed, abandonné en 1953 par son pilote qui avait réussi un atterrissage d'urgence. Dans la ville, l'architecture se distingue par une construction spécifique, le « kule turc ». Visite de la maison Skedulajve puis du musée ethnographique et balade dans le bazar. Continuation vers Blue Eye, une résurgence source d'eau jaillissant d'une grotte souterraine, puis vers Sarandë.

VENDREDI 19 JUIN : SARANDE - BUTRINT - IGOUMENITSA - 110 km

Adriatica 2020

Départ vers le site archéologique de Butrint, inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco, regroupant plusieurs vestiges antiques grecs, romains, vénitiens et byzantins. Un endroit magique et immense (200 hectares) qui demande du temps pour en apprécier toutes les facettes et imaginer la puissance d'une ville qui n'a cessé de grandir au fil des siècles, avant d'être abandonnée par ses habitants. Le site associe archéologie et nature ce qui est très rare. Les traces des premiers occupants remontent à 50 000 ans av. J.-C. pour s’achever au XIXe siècle de notre ère. Des sites préhistoriques ont été identifiés au cœur de la zone centrale de Butrint, une petite colline entourée par les eaux du lac de Butrint et du canal de Vivari, ainsi qu’aux alentours. Entre 800 av. J.-C. et l’arrivée des Romains, Butrint a subi l’influence de la culture grecque avec les éléments caractéristiques de la « polis » et une colonisation par les tribus chaoniennes. En 44 av. J.-C., Butrint devint une colonie romaine et se développa considérablement sur des zones marécageuses asséchées, principalement vers le sud, au-delà du canal de Vivari où fut construit un aqueduc. Au Ve siècle de notre ère, Butrint devint le siège d’un évêché, des fortifications et d’importantes structures chrétiennes primitives furent édifiées. Après une période d’abandon, Butrint fut reconstruite au IXe siècle, sous la domination de Byzance. La cité et ses territoires furent placés sous le contrôle des Angevins puis de Venise au XIVe siècle. Plusieurs attaques menées dans un premier temps par les despotes d’Épire puis par les Ottomans ont conduit au renforcement et à l’extension des ouvrages défensifs de Butrint. Au début du XIXe siècle, une nouvelle forteresse fut ajoutée à cet ensemble de protection de la cité à l’embouchure du canal de Vivari. Elle fut construite par Ali Pasha, souverain ottoman d’Albanie, qui contrôla Butrint et sa région jusqu’à son abandon définitif.

Les fortifications témoignent des différentes étapes de leur construction depuis l’époque de la colonie grecque jusqu’au Moyen-Age. Le monument le plus intéressant de l’époque grecque est le théâtre qui est relativement bien conservé. La principale ruine de l’ère paléochrétienne est le baptistère, un ancien bâtiment romain adapté aux exigences culturelles du christianisme, son sol est décoré d’une belle mosaïque. La basilique paléochrétienne a été reconstruite au IXe siècle et ses ruines sont suffisamment bien conservées pour permettre une analyse de sa structure (trois nefs avec un transept et une abside extérieure de forme polygonale). 

Vous pourrez prendre tout votre temps pour visiter le plus beau site albanais avant de passer la frontière. Nous n'embarquerons que le soir à Igoumenitsa. Ce qui vous laisse largement le temps de flâner ou d'aller piquer une tête dans la très jolie petite station balnéaire de Parga, au sud d'Igoumenitsa...

SAMEDI 20 JUIN - ANCONE

Nous débarquerons en milieu d'après-midi (entre 16 et 17h). Entretemps, nous aurons eu l'occasion de passer une nuit à bord du ferry, de déjeuner à bord et de passer un peu de temps ensemble. Car une fois sur le port, c'en sera terminé de ce rallye autour des Balkans. Jusqu'à une prochaine fois ?

Cette nouvelle aventure vous tente ? Comme on vous comprend ! Alors téléchargez au plus vite les docs d'inscription, remplissez-les et faites-les nous parvenir. Comme d'habitude, les premiers arrivés seront les premiers servis.

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