Your browser does not support JavaScript!
Reconnaissances du Maroc Revival 2017
Nous avions beau connaître plutôt bien le Maroc et ses pistes, nous savions qu'il était indispensable de s'y rendre pour nous assurer que le parcours prévu était à la fois cohérent et praticable. Bien nous en a pris, parce que le pays a beaucoup changé depuis 2012, dernier rallye en date et même depuis 2014 où nous avions fait les recos pour le grand raoût anniversaire qui n'a pas eu lieu pour les raisons que vous connaissez tous. Certaines des pistes que nous avions prévues d'emprunter sont aujourd'hui des routes asphaltées ! D'autres ont été tellement ravinées par les pluies et un entretien qui n'est plus autant assuré que par le passé, priorité étant donnée au réseau principal, qu'elles sont devenues extrêmement dures, même pour les quatre roues motrices. Nous avons donc dû modifier très sensiblement le parcours prévu mais, comme vous le constaterez, vous ne perdrez rien au change parce que nous vous avons déniché des paysages somptueux que nous n'avions pas encore découverts et de nouvelles pistes à explorer. Plutôt roulantes dans l'ensemble, avec juste ce qu'il faut de difficultés pour qu'on puisse faire de jolies photos de plantages ou mettre en valeur ses qualités d'équilibristes lsur les passages empierrés.

Etape 1 : Tétouan / Meknès
Maroc Revival
Un parcours 100 % bitumé mais une première journée que vous n'êtes pas prêts d'oublier avec la découverte de Chefchaouen, la ville bleue du Rif. Un véritable dédale de ruelles fondées en 1471 dont on dit que ce sont les réfugiés Juifs, fuyant les pogroms dans les années 30, qui ont peint les murs et portes dans un camaïeu de bleus pour rappeler le ciel, le paradis et la direction d'une vie spirituelle. Les habitants eux-mêmes ne sont guère friands de cette théorie. Ils affirment, de leur côté, que cette teinte éloigne les moustiques. Certains prétendent que la couleur de la ville fait référence à la source de Ras-el-Maa qui apporte l'eau et donc la vie à ce qui n'était, durant longtemps, qu'un entrelacs de petites ruelles à flanc de montagne et qu'on retrouve aujourd'hui dans l'ancienne Médina. Prenez votre temps pour vous y perdre en toute sérénité, découvrir les échoppes sombres, déjeuner dans l'un des nombreux restaurants qui proposent ici une nourriture saine et un modèle nutritionnel qui a valu à Chefchaouen son inscription au Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco : la diète méditerranéenne, dont les principaux ingrédients sont l'huile d'olive, les céréales, les fruits et légumes frais ou séchés, les produits laitiers, de la viande et du poisson en petites quantités et les épices. On y parle surtout espagnol, de nombreux andalous et morisques s'étant installés au fil des siècles dans la région et la ville ayant été annexée par l'Espagne en 1920, n'étant rétrocédée au Maroc qu'en 1956, après l'abrogation du Protectorat.
La route vous paraîtra ainsi moins longue pour relier Meknès par la montagne. Une multitude de virages où il est difficile de doubler mais qui permettent d'admirer tranquillement un paysage étonnant qui, parfois, vous donne l'impression d'être non pas au Maroc mais en... Suisse. Attention : les contrôles routiers y sont très fréquents. Lors de notre reconnaissance, nous avons ainsi croisé plus d'une quinzaine de gendarmes et policiers, radar au point ou simplement au milieu de la route pour contrôler vos papiers. Prudence, donc et respectez scrupuleusement les limitations de vitesse. Conseil valable sur l'ensemble du parcours que nous emprunterons cette année.

Etape 2 : Meknès / Er-Rachidia
Maroc Revival
Au départ, nous avions prévu de rallier directement Boulmane-Dadès en passant par Imilchil et le lac de Tislite. Très vite, nous nous sommes rendus compte que l'étape aurait été beaucoup trop longue et, malgré une arrivée par les gorges du Todra, sans grand intérêt. Nous avons donc revu notre copie et décidé de faire une halte à Er-Rachidia. Une route que nous connaissons bien, pour l'avoir empruntée souvent, mais qui conserve intacte son charme avec passage par la forêt de cèdres d'Azrou et les familles de Magots, des singes qui ont été décimés par la maladie il y a quelques années, mais dont on peut retrouver quelques groupes quémandant à manger, quand ils ne volent pas carrément la nourriture. Nous traverserons ensuite le Moyen-Atlas pour filer sur Midelt. Pour ceux que ça intéresse, dès l'arrivée en ville, sur votre droite, vous verrez des magasins de pièces autos où l'on trouve encore des pièces pour nos anciennes, et pas uniquement pour les 4L. Vous les repèrerez facilement : une 4L stationne devant depuis quelques lustres et le premier magasin se trouve à côté d'un marchand de ces étranges tuk-tuk motorisés qui remplaçent progressivement les carrioles tirées par des ânes. Nous descendrons ensuite tranquillement sur Er-Rachidia en pénétrant dans le Haut-Atlas. C'est un parcours magique avec des paysages changeants, aux portes de la route des mille kasbahs qui bordent le tracé entre Goulmima et Skoura que nous découvrirons le lendemain. Prenez votre temps sur ce parcours somptueux, Er-Rachidia, ancienne garnison française, étant une ville administrative moderne construite au début du XXe siècle (à l'époque, elle s'appelait Ksar-es-Souk) et qui n'offre guère de balades bucoliques...

Etape 3 : Er-Rachidia / Boulmane-Dadès
Maroc Revival
Une étape inédite ou presque. Nous avions, en effet, emprunté une partie de ce tracé à une époque où c'était encore une piste. Difficile, serpentant dans le Haut-Atlas pour se perdre dans les gorges creusées en partie par l'Oued Gheris. Aujourd'hui, l'asphalte a remplacé la pierre dure et coupante et vous allez en prendre plein les yeux. C'est à Goulmima que l'on emprunte cette digression routière, direction Tadirhoust, Amellago, Assoul, Aït-Hani, Tamtattouche pour déboucher dans les gorges du Todra. Nous longerons sur une très longue distance l'Oued Gheris puis l'Oued Dadès, surfant entre les palmeraies et les kasbahs, croisant des villages en pisé parfois accrochés à la montagne comme par miracle. Une étape que nous sommes très heureux de pouvoir vous offrir car c'est l'une des plus belles que nous ayons tracées au Maroc, digne de la Vallée des Roses.

Etape 4 : Boulmane-Dadès / Zagora
Maroc Revival
Nous pensions pouvoir attaquer la piste aujourd'hui, mais à l'attaque du Col du Tazazert, nous avons rapidement déchanté. La montée est délicate, mais somme toute praticable, même pour nos 4L. Difficile à certains endroits, mais rien d'insurmontable. Par contre, la descente est terrible ! Laminée par les eaux de pluie, quasiment plus entretenue, c'est une succession de marches, de cailloux glissants ou coupants, de ravines, d'ornières profondes... C'est dommage, tant le paysage est magnifique, mais ce n'était encore qu'un amuse-gueule car, une fois à N'kob, il fallait ensuite rejoindre une autre piste à travers la montagne pour arriver à Zagora. Au bout de quelques kilomètres, nous avons vite réalisé que c'était un casse-voitures et même notre 4x4 criait « Pitié », tellement il était brinqueballé. Je nous parle même pas des passagers qui ne savaient plus où s'accrocher, voyant le vide se rapprocher dangereusement, la piste s'étant tellement rétrécie par endroits qu'il fallait bien viser pour ne pas plonger dans le ravin. Nous avons donc décidé de faire demi-tour et de revenir à un grand classique : la route ! C'est donc par Ouarzazate et la vallée du Drââ que nous passerons pour arriver à Zagora. C'est tellement beau que cette décision n'a pas été difficile à prendre. Entre perdre la moitié des véhicules sur cette étape pour casse mécanique et rallier la palmeraie de Zagora en toute sérénité à travers des paysages somptueux, c'était plus raisonnable.

Etape 5 : Zagora / Belle Etoile
Maroc Revival
La piste ! Enfin ! Elle démarre quelques kilomètres seulement après le départ de l'hôtel où nous ferons un regroupement parce qu'elle n'est pas évidente à trouver. Nous allons y passer toute la matinée pour aller jusqu'à Oum-Jrane, faire une bouclette autour (les anciens de 2012 se souviendront que nous avons campé au pied des dunes un peu plus loin) et remonter sur Arba. C'est du dur, avec pas mal d'oueds à traverser, de bosses qui moutonnent et quelques petits sablons. Une superbe mise en jambes, très roulante par endroits puisqu'on pourra même y rouler à plusieurs de front pour manger un peu la poussière de celui qui vous précède. Nous rejoindrons la RN 12 pour filer ensuite sur Alnif où nous avons organisé une halte roborative, aux pieds d'une 4L. Je ne vous en dis pas plus.
L'après-midi, nous repartons en direction de Rissani puis Merzouga. Figurez-vous que la piste que nous empruntions en son temps est aujourd'hui asphaltée et que tous les bivouacs et hôtels sont parfaitement balisés. Ça change, mais rassurez-vous, nous terminerons le parcours par un petit bout de piste pour arriver dans le sable, au campement Belle Etoile. Ceux qui le souhaitent pourront alors s'amuser dans les dunettes à se planter gaillardement ou, au contraire, à faire admirer leur habileté à se sortir des pièges du “mou”. Une belle mise en bouche pour le lendemain.

Etape 6 : Belle Etoile / Erfoud
Maroc Revival
Une étape en grande partie inédite, au moins dans la partie que nous ferons le matin. Grâce à Hamidi, un guide local que nous avons surnommé “Lève-tard” parce qu'il avait eu du mal à se réveiller et à être à l'heure au rendez-vous fixé, nous avons trouvé une très belle piste autour de l'erg Chebbi avec, dès l'entrée, un sablon qui va faire des dégâts ! Nous contournerons, en fait, les grandes dunes, comme le fait le 4L Trophy, alternant entre pistes roulantes et grandes étendues, sablons et cailloux, naviguant au cap sur certaines parties pour pointer directement sur une oasis où nous avons fait organiser un déjeuner avec salades et grillades. Au milieu du sable, avouez que ça en jette ! Comme nous arriverons, peut-être, assez tôt (plusieurs ensablements prévus mais comme vous serez déjà bien entraînés, ça devrait le faire), vous pourrez encore faire joujou dans le coin. Ce n'est pas le sable qui manque ! Nous reprendrons ensuite la piste pour rejoindre Erfoud et nous reposer au bord de la piscine après cette journée bien remplie. Le repos du guerrier en quelque sorte.

Etape 7 : Erfoud / Ifri
Maroc Revival
Encore une belle étape de piste. Mais avant, faites des emplettes dans la ville car, à midi, nous allons pique-niquer autour de l'Observatoire des étoiles. Au milieu de rien. La piste démarre dans un virage, quelques centaines de mètres après le départ de l'hôtel. Pas très lisible car de moins en moins empruntée, elle alterne parties roulantes, petits franchissements et sablons et l'on devrait assister, une fois encore, à quelques jolis plantages, notamment lors du passage d'un oued très ensablé qui avait fait des dégâts en 2007, quasiment tout le monde s'étant retrouvé à l'arrêt ! Cette jolie piste nous mènera à ce que nous appelons l'Observatoire des étoiles, trois bâtisses construites par un Allemand au milieu du désert mais que l'on ne visite plus. Du moins pour l'instant, parce que les escaliers se sont en partie effondrés. C'est là que, 10 ans plus tôt, nous avions essuyé un orage impressionnant. Espérons que le temps sera, cette fois, clément parce que c'est là que nous pique-niquerons avant de reprendre la piste pour déboucher à Tarda, passer par Er-Rachidia et finir notre journée chez ZaÏd, à l'Auberge Jurassique qui a bien changé depuis 2005 et notre première arrivée dans cet endroit. Nous y avons prévu le coucous aux sept légumes et poulet qui avait régalé nos pâpilles cette année-là et nul doute que nous y passerons une soirée sympa parce qu'ici, nous sommes un peu comme de la famille.

Etape 8 : Ifri / Fès
Maroc Revival
C'est la dernière journée que nous passerons ensemble au Maroc. Direction Fès, par Midelt, Azrou, Ifrane et Imouzzèr-el-Kandar. Le chemin du retour paraît toujours plus long. C'est pourquoi une halte roborative permet souvent de redonner la pêche. Ça tombe bien, à Zaïda, capitale de la viande et de la pomme, on déguste d'excellentes grillades ou tajines dans l'une des multiples gargottes qui bordent la rue principale. C'est quelques kilomètres après Midelt et ça coûte trois fois rien.
Et Fès, me direz-vous ? N'y a-t-il rien à y voir ? Si, bien sûr mais après avoir flâné dans la Médina de Chefchaouen, délicate, fraîche, souriante, animée mais discrète, je doute fort que vous ayez le courage de prendre un petit taxi rouge pour aller à l'ancienne Médina de Fès, suivre un guide quasiment obligatoire si vous ne voulez pas vous perdre ou, plus simplement, être moins sollicité, faire et refaire toujours le même circuit touristique qui vous emmène chez les tanneurs et vous fait terminer dans un magasin où l'on va chercher à vous vendre de très belles nappes ou de magnifiques tapis, les palabres n'en finissant pas de s'éterniser au rythme lancinant du thé à la menthe qui accompagne toute négociation digne de ce nom. La Médina de Fès, c'est plutôt le matin qu'elle s'apprécie en toute discrétion, de 9h à 11h. Là, pas ou peu de guides, moins de touristes (ils arrivent en bus en début d'après-midi et sont déchargés par charters entiers) et un rythme de vie nettement plus cool. Vous y croiserez les ânes chargés de produits divers, des dizaines de chats faméliques, et des locaux affairés qui, pourtant, prennent le temps de s'arrêter pour discuter...
Voilà à quoi devrait ressembler ce Maroc Revival qui n'a jamais aussi bien porté son nom. On ne vous dira pas « Soyez les bienvenus » mais « Soyez les re-bienvenus ! » Nous avons d'ailleurs été si bien accueillis qu'avant même la fin de la reconnaissance, nous avions décidé de vous organiser un nouveau rallye en octobre 2018, 100 % route cette fois, avec un parcours sensiblement différent parce qu'il y a tellement à voir dans ce pays qu'il faudrait y passer un mois par an pendant 10 ans pour espérer en découvrir tous les trésors.

En attendant, voici la nouvelle carte avec le parcours corrigé. Juste pour vous faire rêver encore un peu plus avant le mois d'octobre...
Maroc Revival

A lire aussi