Allez, on ne va pas se plaindre. Aujourd'hui, c'était douche écosssaise. De la pluie pour commencer, une accalmie entre Cisto Provo et la frontière Bosniaque et une orgie de flotte pour rallier Mostar. Il fait quasiment nuit à 16h, nous avons sorti les ponchos, les lampes torches et les palmes et il paraît que ça va durer toute la nuit, les orages en prime ! Pas de chance, mais on espère une accalmie pour demain matin. En tout cas, nous avons repoussé la visite de la ville aux aurores, pleins d'espoir.
Sous cette pluie féroce, les paysages ont pris des allures de contes de fées, vous savez ceux qui font peur, avec vilaines sorcières, arbres qui se transforment en monstres et route qui prend d'étranges allures, cherchant à vous pousser dans le fossé. Il fallait une grosse dose de prudence, le pied léger et la main délicate sur le volant pour rattraper les travers, les glissages et éviter les chausse-trappes. Heureusement, à ce petit jeu, la longue habitude des anciennes nous donne une longueur d'avance sur les locaux qui roulent tous un peu trop vites et qui, pour certains, finissent sévèrement amochés. On ne compte plus le nombre d'accidents que nous avons vus, les voitures explosées, les pare-chocs enfoncés, les calandres déformées... Je vous rassure donc, nous sommes tous arrivés à Mostar, parfois sans plus d'essuie-glace (il fallait bien que ça arrive), avec une longue-portée en moins (une ampoule grillée, tu parles d'une panne !), une clé cassée dans le Neiman ou un moteur qui ratatouille un peu (ici, on trouve différentes variétés d'essence : du 95 pas terrible, du 98+ très moyen et du 100 qui envoie le pâté, il faut apprendre à nos mamies à faire des mélanges pour supporter la transition)... Soyez sympas, brûlez quelques cierges, récitez quelques chapelets, sourates, Tefilat haderekh, tout ce que vous pouvez pour que le temps soit plus clément demain...