Laurent a bien essayé de nous faire le coup de la panne peu avant midi, c'était juste un coup d'épée dans l'eau. La journée a été paisible, marquée simplement par de jolies rencontres, la plupart des sites étant fermés pour des raisons obscures. Nous avons donc pris notre temps pour sillonner ces routes du Péloponnèse si belles et si peu fréquentées. Durant toute la matinée, nous n'avons croisé que cinq voitures et une mobylette. Les villages traversés étaient d'un calme olympien, ce qui semble normal dans ce pays. En fait, les seuls à se bouger, ce sont les moutons et les chèvres qui traversent en groupe, en dehors des clous et en agitant leurs clochettes qui tintinabulent à tout va. Nous prenons donc un sacré bol de calme.



Pas d'incidents donc, et à l'arrivée la jolie histoire arrivée à Jean-Marc et Nadine qui cherchaient leur chemin à Argos (site fermé !). Alors qu'ils consultaient leur carte, un jeune homme s'approche d'eux en faisant de grands sourires : « Gazoline, Gazoline ! » Dans un anglais parfait, il explique à nos deux Alsaciens qu'il est un lecteur de Gazoline, qu'il suit nos aventures sur le site, qu'il peut les conduire jusqu'à leur hôtel s'ils sont perdus. Mais l'anglais de Jean-Marc est réduit à sa plus simple expression : Yes or No. Celui de Nadine ne vaut guère mieux. Mais elle comprend malgré tout le « Follow me » du jeune homme enthousiaste. Iannis, c'est son nom, nous les a donc ramenés au bercail et nous avons ainsi appris qu'il a deux Panhard, une 24 CT et un Junior ; qu'il est organisateur de séjours découvertes dans le Péloponnèse ; qu'il se rendait à un rendez-vous lorsqu'il a surpris nos deux tourtereaux en détresse et qu'il n'a pu faire moins que de les aider. « Je serai en retard, mais ce n'est pas bien grave, je ne pouvais pas les laisser comme ça ! » Quand on vous dit qu'il existe ici, en Grèce, une véritable notion d'accueil que nous avons perdue...