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Italia Mai - Jour 10 - Naples
Ce devait être une journée tranquille. Arrivés au petit matin sur le port de Naples (voir le compte-rendu d'hier), la plupart des participants ont garé leur voiture à l'hôtel pour aller ensuite visiter Naples. L'assistance avait, elle, décidé de rester sur place afin de solutionner les trois pannes qui bloquaient au moins deux voitures, la troisième (l'Alfa Romeo de Claude) pouvant continuer à rouler. Pour la Porsche de Christian et Patricia qui chauffe dangereusement, c'était plus problématique d'autant qu'elle avait dû abandonner le plateau pour qu'on puisse y mettre la Maserati de François et Marianne, en panne d'embrayage. Le hasard (mais peut-on encore parler de hasard dans nos rallyes) a voulu que notre hôtel soit situé en face de la concession Porsche. On ne pouvait faire mieux. A peine arrivés, nous voici donc chez le concessionnaire à expliquer, grâce à Hélène et Jean-Luc dont l'Italien est aussi parfait que le sourire est toujours de mise, le problème. Une heure de paperasse plus tard, une vague poignée de main et un « On vous tient au courant » qui ne laisse présager rien de bon.
Pendant ce temps, nous imaginons toutes les solutions pour ramener les deux voitures si elles sont toujours en rade ce soir. Gégé est prêt à faire un aller-retour jusqu'à Rome (500 bornes) pour déposer la Maserati et revenir chercher la Porsche, mais c'est quand même ballot qu'une italienne ne puisse se faire réparer dans son pays d'origine. Problème, il n'y a pas d'officine Maserati à Naples. On continue à se creuser les méninges lorsqu'on avise que, derrière le parking, il y a quelques voitures anciennes qui ont l'air de dépérir. Gégé et Yves vont y faire un petit tour et sont poliment mais fermement priés de faire demi tour par un gardien peu amène et un chien qui ne l'est pas moins. Daniel et Jiji se disent que c'est tout de même dommage, et ils partent, à leur tour, tenter l'aventure. Ils avisent un gars qui, muni d'un seau, écope l'eau embarquée dans un Duck, un véhicule amphibie de la Seconde Guerre mondiale. « Hey, e uno Duck ! » « Si, vero » répond celui qui, nous l'apprendrons un peu plus tard, s'appelle Andre. La conversation s'engage sur des banalités, et on commence à lui expliquer le problème de la Maserati. Il nous demande d'attendre et revient deux minutes plus tard avec son patron, Peter. Il parle un anglais parfait, et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il nous ouvre le portail, nous fait visiter sa caverne d'Ali Baba remplie d'autos (de nombreuses américaines, des Jeep Willys, Chevrolet Camaro, Chevelle, Oldsmobile, Pontiac..., mais aussi quelques Sunbeam Tiger, Jaguar XK 140,...) toutes en attente d'une hypothétique et improbable restauration, de pièces qui « peuvent toujours servir », et il nous propose de résoudre le problème de la Maserati. On fait ainsi le tour du propriétaire pour s'apercevoir que, dans la rue attenante, son garage est tout aussi bric-à-brac mais qu'il est doté de deux fosses, deux mécanos et son fils travaillant alors sur une Ford Mustang qu'ils vont transformer en dragster ! Tandis que Peter passe quelques coups de fil, la Maserati est prise en charge, proprement démontée et diagnostiquée (un problème de fourchette), la pièce trouvée, les visiteurs se pressent. Un Combi Volkswagen vient pour sa vidange, une moto Harley Davidson vient se faire régler la carburation, une Chevrolet réclame une mise au point. La Mama passe par là, nous parle dans un excellent français, nous troquons du vin contre un gilet rouge et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la Maserati a retrouvé son embrayage, l'Alfa de Claude un flector de transmission et son support et on a failli doubler Porsche pour trouver le capteur qui, semble-t-il, fait défaut. Seul le temps aura manqué, la pièce se trouvant trop loin pour arriver avant mercredi... Sans quoi, nous aurions pu faire : Peter : 3 – Porsche : 0... En tout cas, voilà une rencontre qui, une fois de plus, prouve que la voiture ancienne balaye toutes les frontières. Ce soir, tout le garage nous retrouve pour l'apéro remorque et voir nos autos. Un joli moment de partager qui va magnifiquement clôturer une journée somme toute tranquille...




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