Après les intempéries de la veille, nous avions pris la décision d'annuler l'étape et d'inciter les participants à prendre leur temps pour rallier Brasov, distant d'à peine 40 km. Une bonne occasion pour visiter le château de Peles et ses 170 pièces ou celui de Bran qui aurait abrité le comte Vlad, celui qui a inspiré le Dracula de Bram Stoker. C'était d'autant plus indispensable que nous avions énormément de mécanique au programme. Jacques et Martial, avec l'aide de Didier, se sont attaqués au moteur de la PL17 (sans doute embiellage dans le sac), Martial acceptant l'idée que le sien ne pourrait être réparé (il poursuit en espérant que ça tiendra). Nous devions également nous occuper de la Fiat X1/9 de Wanda, en délicatesse avec son allumage (un simple problème de condensateur mais nous en avons profité pour faire un diagnostic de panne dans les règles), régler quelques soucis d'essuie-glace, et répondre aux deux chaînes de télévision venues faire un reportage sur ces drôles d'énergumènes qui viennent visiter leur pays avec d'aussi vieilles bagnoles.

Et puis, nous avons eu la panne qui nous a mis en joie. Ce n'est pas tant que nous aimons voir une voiture en rade, c'est toujours du boulot. C'est uniquement parce que son propriétaire nous avait un poil chambré la veille en nous rappelant que son Alfa Romeo ne pouvait pas tomber en panne, parce qu'elle, elle avait été bien révisée. Pas de bol. Il nous appelé vers dix heures pour nous annoncer qu'il se retrouvait sans allumage sur le bord de la route et sur le parcours que nous avions annulé ! Tout faux. Avec l'aide de Pascal Dubiez et d'un policier (c'est lui qui a changé une première fois la bobine, inimaginable chez nous !), puis d'un Rom qui l'a tracté jusqu'à un magasin de pièces, il a bien essayé de repartir, mais sans avoir réellement trouvé la source de la panne (tiens le petit bouquin de l'Analyse des pannes que nous avons édité devrait être obligatoire, même si on n'y connaît rien en mécanique). Du coup, une fois que nous avons terminé les réparations en cours, nous sommes allés le chercher pour le monter sur le plateau et le ramener jusqu'à Brasov. Pour découvrir que ce n'était pas l'allumage qui était en cause, mais le régulateur qui était en surtension et délivrait du 19 V au lieu de 12 à 14 V. Ce qui faisait fondre les bobines les unes après les autres, faisait claquer les condos et fondre les vis platinées, et bouillir la batterie (ce qu'il avait déjà constaté depuis deux jours, ce qu'il avait omis de nous dire ce qui aurait permis de trouver la panne immédiatement). Comme de bien entendu, il n'avait pas le lot de pièces que nous demandons pourtant à chaque participant, et c'est un des participants qui a fourni les pièces (par chance, il a le même moteur et ils se connaissent bien). Et comme vous nous connaissez, nous aimons bien chambrer, il s'est fait mettre en boîte lors du briefing. La prochaine fois, sûr qu'il aura des pièces, et bien plus que ce qu'il est nécessaire. Parce que les miracles, ça ne se produit qu'une fois... Cette soirée fera date dans les annales. Ce fut hallucinant ! Tout ce qu'on espère, maintenant, c'est que la journée de demain se déroulera sans anicroches parce que le gouvernement roumain a émis un bulletin d'alerte météo sur tout le pays. On nous annonce des orages dantesques et des trombes d'eau... Plus nous avançons, moins ça s'arrange. Qui osera encore dire que nos rallyes sont de simples balades touristiques ? Cette année, nous faisons dans l'extrême. Et on en redemande parce qu'après la tension de la journée, la soirée prend une saveur exceptionnelle. En attendant, profitez de cette vidéo bucolique. Les images de demain risquent d'être autrement plus dantesques...



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