Etape 01 - Istanbul / Safranbolu
Ah, voilàune journée comme on les aime. Avant même le départ, nous avions parié sur le premier équipage en panne. Enfin, pas tout àfait, c'était trop facile. Nous savions que ce serait l n°41, la Rancho. C'était clair comme de l'eau de roche, par contre, nous n'étions pas d'accord sur le kilométrage qu'il serait capable de faire avatn de nous appeler au secours. Les plus pessimistes pariaient sur la sortie de l'hôtel, les plus optimistes pour 100 km, c'est dire ! La vérité était au milieu. Nous roulions tranquille sur l'autoroute, attendant l'appel fatidique, surpris finalement qu'il arrive si tard lorsque le téléphone a sonné. «Ah, a fait Daniel, ce sont eux !» Gagné. Joëlle tentait de nous expliquer que c'était l'équipage 41 (ça, on l'avait deviné) et qu'il était en panne (le contraire eut été surprenant). Bien. Mais où ? Ben, c'était flou, vu qu'elle n'avait pas tout àfait compris àquoi servait le road-book et qu'elle naviguait àla carte routière. Ah, ces bleus !




Après moults interrogations, nous finissons par comprendre qu'ils sont loin devant nous, mais que Pascal Dubiez s'est arrêté àleur hauteur. Chouette, nous disons-nous, le Pascal touche sa bille, il va nous les réparer en quelques minutes. Mmmh, ce que nous apprendrons plus tard c'est qu'après avoir soulevé le capot et vu l'état du faisceau électrique, il a préféré s'avouer incompétent et nous refiler le bébé. Oui, mais où sont-ils ? Impossible de les joindre au téléphone, ils ne répondent pas. Nous nous arrêtons, nous avançons, nous croyons les voir mais non, c'est un autotochne en panne avec une moderne. Il aurait été avec une R12 on le dépanait aussi sec. Mais avec une Renault d'aujourd'hui, pfff ! Et puis, brusquement, nous apercevons la Rancho sur la file de gauche, lancée pleine balle dans un dépassement hasardeux mais brutal. De diou, elle marche ! Nous sommes rassurés (nous apprendrons que c'est Martial Latruffe qui a permis que la machine soit relancée, il est d'ailleurs devant, mais loin), mais ça ne dure pas. Nous voyons brusquement la Rancho faire comme les locaux, mais àl'envers : traverser trois files en diagonale et sans clignotant, pire en ralentissant. Nous lui emboîtons le pas, nous garons tranquillement derrière, je saute immédiatement pour me rapprocher d'eux, avise Brigitte au téléphone et frappe violemment sur sa vitre. Tous les trois sursautent, et Brigitte me hurle : « Putaing, j'ai failli mourir ! Mais vous venez d'où ? » Ben, de derrière, pourquoi ? J'avoue que je comprends son émotion, plus fort que Mondial Assistance, pas même le temps d'appeler que l'assistance est sur place. Trop fort ! Et l'assistance ne tergiverse pas, nous sommes sur la bande d'arrêt d'urgence, nous chargeons la voiture sur le plateau et nous chargeons l'équipage dans le Primastar, nous réparerons àl'arrivée




Une panne pour la journée, ça suffit bien ? Non, non, il est dit que les deux plateaux finiront chargés. A un peu plus de 100 km de l'arrivée, un coup de téléphone nous apprend que la superbe 203 découvrable des Corberand est en rade, sortie 22. Un problème de roulement de roue AR nous assurez-t-il. Nous prévenons immédiatement Pascal et Gégé qui sont àpeine quelques kilomètres devant eux et qui font demi tour pour les monter sur le plateau. Pendant ce temps, avec Michel, grand spécialiste de la 203 et Philippe, nous envisageons tous les scénarios possibles. Si c'est un roulement, il nous faut la référence. Facile, le Catalogue de pièces est sur mon bureau àGazoline. En deux secondes, Fifi me donne les deux références possibles. En passant dans la première ville, nous nous arrêterons pour acheter la bonne version, mais pour ça nous appelons Guy Corberand. En discutant plus en avant, les symptômes qu'il nous décrit laissent plutôt penser àun autre problème. Pont, satellite, arbre de roue... Pas roulement. Il est donc urgent d'attendre le démontage.
Bref, en arrivant, nous nous frottons les mains, sadiques et masos que nous sommes. Du boulot ! Philippe s'attaque immédiatement àla Rancho. Spécialiste Simca, il sait d'où peut provenir la panne. Du faisceau électrique. Un fil doit être cassé ou prêt àl'être, ou dénudé faisant court-jus. Bien vu mon Philou, une demie-heure plus tard, il me montre le coupable, répare et l'auto est ànouveau bonne pour le service, avec en prime un bout de faisceau neuf.




La 203 n'étant toujours pas arrivée, nous en profitons pour visiter une boutique de pièces détachées, située à20 m de l'hôtel où nous avons été accueillis par une Opel Olympia, une Chevrolet BelAir et la télévision locale ! Un accueil grandiose àl'image de ce pays si chaleureux et si accueillant. Bref, nous avons pris le thé dans le magasin, fait nos emplètes, et lorsqu'enfin la 203 a débarqué, nous avions déjàrepéré des pièces qui nous auraient permis de pallier àpeu près toutes les pannes, sauf une couronne en bronze dans le sac... Michel et Pascal ont d'abord identifié la source du clac-clac récurrent que les Corberant entendaient réguièrement : la biellette de commande du frein àmain a mal été montée, elle touche la frette d'arbre de roue. Pas glop. Mais ce n'est pas tout. Un bref essai par Daniel fait apparaître la source du bruit principal : sortie de boîte, niveau cardan. Michel se jette dessous et constate avec surprise qu'il n'y a pas un poil de graisse dans la coquille. Un gros coup de pompe àgraisse et, en espérant que les aiguilles du roulement Nadella n'aient pas trop souffert, c'est reparti pour un tour.
Voilàpour les panouilles (je ferai grâce àJean-Pierre Carle du niveau de liquide de frein qu'il a fallu refaire in extremis, il ne restait quasiment plus rien, ou àLaurent Krier notre Belge préféré de sa portière AR qu'il ne peut plus ouvrir). Pour le reste, RAS. Nous avons eu droit ànotre premier apéro remorque (il y a avait au moins deux équipages condamnés àle payer, mais plein d'autres ont participé par solidarité), et àun pousse café de derrière les fagots, les Chartier ayant fêté leur deuxième anniversaire de mariage avec un petit calva de 50 ans d'âge.



Vous vous dites que la vie est belle. Pas faux. Surtout pour tous ceux qui nous avaient écouté, et étaient partis tôt le matin pour profiter àplein des charmes de Safranbolu, la capitale du Safran, mais également de l'artisanat, beaucoup de tissus étant faits ici, àl'image de nappes ou de draps, mais également de la dinanderie, du fer forgé, etc. Malgré une température un peu frisquette (oui, oui, rassurez-vous il ne fait pas super beau, ce soir. 17 °C, un ciel voilé, mais pas de pluie), mais avec toujours l'accueil aussi exceptionnel qui nous entoure àchaque instant. Impossible de se perdre, vous êtes immédiatement entourés par une foule qui s'empresse de vous remettre sur le droit chemin. Tiens, prenez Guéguette et sa copine Wanda (je les gardais pour la bonne bouche, pour ce troisième épisode de leurs aventures) : la capote de leur Visa (vous savez, celle que l'on voulait échanger contre un tampon de la douane àla frontière) s'est déchirée. Elles s'arrêtent pour faire de l'essence, un gars le leur fait remarquer, il dit qu'il n'a rien (enfin, il le fait comprendre) puis il voit Wanda, sourit gauchement, puis part en courant. Il revient avec un copain qui regarde àson tour Wanda, lui fait un magnifique sourire, puis examine la capote et file. Wanda et Guéguette se regardent. « T'as un ticket ! » fait Guéguette. « Pff, tu parles, àmon âge ! » « Quoi, quel âge, t'es blonde ! » Bref, le jeune revient avec deux autres gars, des outils et en moins de trois minutes, ils réparent l'accroc. Wanda leur demande combien elle leur doit. Ils refusent tout argent. Alors Guéguette se jette àleur cou pour les embrasser, le premier rougit jusqu'àla racine des cheveux, les trois autres rigolent timidement. Wanda fait de même, le premier manque s'évanouir d'émotion. Les deux femmes repartent sous le regard des jeunes, elles sont émues les bougresses, elles en ont encore les yeux tout humides. Midinettes, va !




Après moults interrogations, nous finissons par comprendre qu'ils sont loin devant nous, mais que Pascal Dubiez s'est arrêté àleur hauteur. Chouette, nous disons-nous, le Pascal touche sa bille, il va nous les réparer en quelques minutes. Mmmh, ce que nous apprendrons plus tard c'est qu'après avoir soulevé le capot et vu l'état du faisceau électrique, il a préféré s'avouer incompétent et nous refiler le bébé. Oui, mais où sont-ils ? Impossible de les joindre au téléphone, ils ne répondent pas. Nous nous arrêtons, nous avançons, nous croyons les voir mais non, c'est un autotochne en panne avec une moderne. Il aurait été avec une R12 on le dépanait aussi sec. Mais avec une Renault d'aujourd'hui, pfff ! Et puis, brusquement, nous apercevons la Rancho sur la file de gauche, lancée pleine balle dans un dépassement hasardeux mais brutal. De diou, elle marche ! Nous sommes rassurés (nous apprendrons que c'est Martial Latruffe qui a permis que la machine soit relancée, il est d'ailleurs devant, mais loin), mais ça ne dure pas. Nous voyons brusquement la Rancho faire comme les locaux, mais àl'envers : traverser trois files en diagonale et sans clignotant, pire en ralentissant. Nous lui emboîtons le pas, nous garons tranquillement derrière, je saute immédiatement pour me rapprocher d'eux, avise Brigitte au téléphone et frappe violemment sur sa vitre. Tous les trois sursautent, et Brigitte me hurle : « Putaing, j'ai failli mourir ! Mais vous venez d'où ? » Ben, de derrière, pourquoi ? J'avoue que je comprends son émotion, plus fort que Mondial Assistance, pas même le temps d'appeler que l'assistance est sur place. Trop fort ! Et l'assistance ne tergiverse pas, nous sommes sur la bande d'arrêt d'urgence, nous chargeons la voiture sur le plateau et nous chargeons l'équipage dans le Primastar, nous réparerons àl'arrivée




Une panne pour la journée, ça suffit bien ? Non, non, il est dit que les deux plateaux finiront chargés. A un peu plus de 100 km de l'arrivée, un coup de téléphone nous apprend que la superbe 203 découvrable des Corberand est en rade, sortie 22. Un problème de roulement de roue AR nous assurez-t-il. Nous prévenons immédiatement Pascal et Gégé qui sont àpeine quelques kilomètres devant eux et qui font demi tour pour les monter sur le plateau. Pendant ce temps, avec Michel, grand spécialiste de la 203 et Philippe, nous envisageons tous les scénarios possibles. Si c'est un roulement, il nous faut la référence. Facile, le Catalogue de pièces est sur mon bureau àGazoline. En deux secondes, Fifi me donne les deux références possibles. En passant dans la première ville, nous nous arrêterons pour acheter la bonne version, mais pour ça nous appelons Guy Corberand. En discutant plus en avant, les symptômes qu'il nous décrit laissent plutôt penser àun autre problème. Pont, satellite, arbre de roue... Pas roulement. Il est donc urgent d'attendre le démontage.
Bref, en arrivant, nous nous frottons les mains, sadiques et masos que nous sommes. Du boulot ! Philippe s'attaque immédiatement àla Rancho. Spécialiste Simca, il sait d'où peut provenir la panne. Du faisceau électrique. Un fil doit être cassé ou prêt àl'être, ou dénudé faisant court-jus. Bien vu mon Philou, une demie-heure plus tard, il me montre le coupable, répare et l'auto est ànouveau bonne pour le service, avec en prime un bout de faisceau neuf.




La 203 n'étant toujours pas arrivée, nous en profitons pour visiter une boutique de pièces détachées, située à20 m de l'hôtel où nous avons été accueillis par une Opel Olympia, une Chevrolet BelAir et la télévision locale ! Un accueil grandiose àl'image de ce pays si chaleureux et si accueillant. Bref, nous avons pris le thé dans le magasin, fait nos emplètes, et lorsqu'enfin la 203 a débarqué, nous avions déjàrepéré des pièces qui nous auraient permis de pallier àpeu près toutes les pannes, sauf une couronne en bronze dans le sac... Michel et Pascal ont d'abord identifié la source du clac-clac récurrent que les Corberant entendaient réguièrement : la biellette de commande du frein àmain a mal été montée, elle touche la frette d'arbre de roue. Pas glop. Mais ce n'est pas tout. Un bref essai par Daniel fait apparaître la source du bruit principal : sortie de boîte, niveau cardan. Michel se jette dessous et constate avec surprise qu'il n'y a pas un poil de graisse dans la coquille. Un gros coup de pompe àgraisse et, en espérant que les aiguilles du roulement Nadella n'aient pas trop souffert, c'est reparti pour un tour.
Voilàpour les panouilles (je ferai grâce àJean-Pierre Carle du niveau de liquide de frein qu'il a fallu refaire in extremis, il ne restait quasiment plus rien, ou àLaurent Krier notre Belge préféré de sa portière AR qu'il ne peut plus ouvrir). Pour le reste, RAS. Nous avons eu droit ànotre premier apéro remorque (il y a avait au moins deux équipages condamnés àle payer, mais plein d'autres ont participé par solidarité), et àun pousse café de derrière les fagots, les Chartier ayant fêté leur deuxième anniversaire de mariage avec un petit calva de 50 ans d'âge.



Vous vous dites que la vie est belle. Pas faux. Surtout pour tous ceux qui nous avaient écouté, et étaient partis tôt le matin pour profiter àplein des charmes de Safranbolu, la capitale du Safran, mais également de l'artisanat, beaucoup de tissus étant faits ici, àl'image de nappes ou de draps, mais également de la dinanderie, du fer forgé, etc. Malgré une température un peu frisquette (oui, oui, rassurez-vous il ne fait pas super beau, ce soir. 17 °C, un ciel voilé, mais pas de pluie), mais avec toujours l'accueil aussi exceptionnel qui nous entoure àchaque instant. Impossible de se perdre, vous êtes immédiatement entourés par une foule qui s'empresse de vous remettre sur le droit chemin. Tiens, prenez Guéguette et sa copine Wanda (je les gardais pour la bonne bouche, pour ce troisième épisode de leurs aventures) : la capote de leur Visa (vous savez, celle que l'on voulait échanger contre un tampon de la douane àla frontière) s'est déchirée. Elles s'arrêtent pour faire de l'essence, un gars le leur fait remarquer, il dit qu'il n'a rien (enfin, il le fait comprendre) puis il voit Wanda, sourit gauchement, puis part en courant. Il revient avec un copain qui regarde àson tour Wanda, lui fait un magnifique sourire, puis examine la capote et file. Wanda et Guéguette se regardent. « T'as un ticket ! » fait Guéguette. « Pff, tu parles, àmon âge ! » « Quoi, quel âge, t'es blonde ! » Bref, le jeune revient avec deux autres gars, des outils et en moins de trois minutes, ils réparent l'accroc. Wanda leur demande combien elle leur doit. Ils refusent tout argent. Alors Guéguette se jette àleur cou pour les embrasser, le premier rougit jusqu'àla racine des cheveux, les trois autres rigolent timidement. Wanda fait de même, le premier manque s'évanouir d'émotion. Les deux femmes repartent sous le regard des jeunes, elles sont émues les bougresses, elles en ont encore les yeux tout humides. Midinettes, va !